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Votre fille n’a pas besoin de sérum antiâge à huit ans

Par Emmanuelle Mozayan-Verschaeve
Votre fille n’a pas besoin de sérum antiâge à huit ans PH888/Shutterstock.com

De très nombreuses jeunes filles adoptent une routine « beauté » qui comprend des produits antirides et du maquillage. Cette tendance virale du «skincare» est-elle dangereuse pour leur peau ?

Influencées par des centaines de vidéos d’autres jeunes filles sur des réseaux comme TikTok, des fillettes utilisent des sérums antiâges et adoptent une routine de soins de beauté. On les appelle les Sephora kids. Le phénomène consiste en un engouement qu’ont des jeunes de 8 à 14 ans pour des produits cosmétiques tels que des crèmes, des sérums et du maquillage vendus en ligne ou en boutique par une chaine de produits de beauté comme Sephora.

Des effets indésirables

Selon la dermatologue pédiatrique et générale Sophie Vadeboncœur, il n’est pas approprié de commencer à appliquer ces cosmétiques sur la peau à ces âges. « Leur utilisation n’est pas dangereuse en soi, dit-elle. Toutefois, la plupart des produits antiâges contiennent des ingrédients qui peuvent irriter l’épiderme des enfants et des préadolescents, qui ont une peau immature. Ces ingrédients sont, entre autres, différents acides tels que l’acide glycolique ou le rétinol. »

Elle ajoute que les autres cosmétiques, tels que le maquillage et les ensembles de soins complexes, présentent, en soi, peu de danger. Cependant, les glandes sébacées de ces jeunes ne sont pas encore très actives, et leur peau est plus sensible que celle des adultes : une irritation, une poussée d’eczéma et de l’acné secondaire à l’utilisation de tous ces produits peuvent survenir.

Un sentiment de désespoir

Lors de l’émission On va se le dire du 8 février dernier, la Dre Vadeboncœur confiait que beaucoup de jeunes filles la consultent pour une affection de la peau particulière et qu’elles arrivent dans son bureau avec de gros sacs de cosmétiques qu’elles ont achetés pour lui demander si elles peuvent continuer à les utiliser. « Je ne connais pas les trois quarts de leurs produits, dit la dermatologue pédiatrique. Et elles sont bien déçues quand je leur dis qu’elles doivent plutôt prendre des produits pour peaux sensibles vendus en pharmacie. Certaines s’effondrent en pleurs. Le marketing sur les réseaux sociaux est tellement puissant pour cette génération-là qu’elle a du mal à s’en défaire. »

Que faire en tant que parent ?

Les réseaux sociaux influencent les jeunes filles avec des phrases du genre : « Cette crème m’a vraiment aidée à me sentir mieux ». Bien entendu, la facilité à se laisser influencer ne date pas d’hier : avant les réseaux sociaux, il y avait la publicité à la télé, dans les magazines, etc. « Faire comme les autres est très important chez les ados, qui cherchent un sentiment d’inclusion », rappelle Sophie Vadeboncœur.

« Je pense que chaque parent doit adopter une approche individualisée selon le tempérament de l’enfant et selon le type de produit utilisé. Chaque famille a son opinion sur le sujet ! Nous sommes tous d’accord pour dire qu’une crème antiride n’est pas appropriée à cet âge, note la dermatologue. Toutefois, un peu de maquillage occasionnellement peut être acceptable pour laisser à l’enfant la liberté de s’exprimer. Comme dans tout, la modération a bien meilleur gout ! » 

Des besoins simples pour toutes les peaux

Si les sérums antiâges et autres produits cosmétiques sont inadéquats pour les jeunes, ils ne seraient pas utiles non plus pour les adultes. « Je simplifie souvent la routine – et allège la facture ! – des patients qui viennent me consulter. La peau a juste trois besoins : être lavée avec un nettoyant doux, être nourrie avec une crème hydratante si elle est sèche et être protégée du soleil avec un écran solaire, précise la Dre Vadeboncœur. Bien entendu, si on a une maladie dermatologique telle que de l’acné, un traitement ciblé s’ajoute à la liste. »

Selon elle, les produits abordables vendus sur les tablettes en pharmacie comblent parfaitement les besoins de base.

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