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Vapotage : moins de saveurs, moins d’attrait

Par Emmanuelle Mozayan-Verschaeve
Vapotage : moins de saveurs, moins d’attrait Adobe Stock

Les liquides à saveurs de fruits, de menthe ou menthol représentent 90 % des produits de vapotage, indique un récent rapport de l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ). En restreignant l’offre à la seule saveur de tabac, Québec s’attaque directement à l’attrait que les cigarettes électroniques exercent auprès des jeunes et des mineurs.

Entre l’avant et l’après-pandémie, les ventes de produits de vapotage ont plus que doublé au Québec, selon le rapport d’analyse de l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) publié mi-avril sur l’évolution de la vente des produits de vapotage dans les dépanneurs et les stations d’essence du Québec.

« Une grande quantité de produits de vapotage est couramment vendue dans des commerces de proximité auxquels les personnes mineures ont accès », mentionne-t-on. D’autres données de l’INSPQ montrent en effet que plus de la moitié des mineurs réussissent à se procurer divers produits de vapotage directement dans un commerce (dépanneur, station-service ou boutique).

Des règles plus strictes

Le projet de règlement de Québec sur les cigarettes électroniques et les dispositifs apparentés entrera en vigueur à la mi-juillet. À partir de ce moment, il sera interdit au Québec de vendre, d’offrir ou de distribuer des produits du tabac comportant une saveur ou un arôme autre que ceux du tabac. La vente en ligne est déjà interdite. Ce projet de règlement prévoit également :

  • de limiter le taux de nicotine à 20 mg/ml pour les cigarettes électroniques ;
  • de réduire le volume maximal des bouteilles ou réservoirs à 30 ml et à 2 ml pour les capsules de liquides ;
  • d’interdire la vente de produits de vapotage qui auraient la forme d’un jouet, d’un bijou, d’un aliment, d’un animal ou d’un personnage réel ou fictif, ou tout autre forme et apparence qui peuvent être attrayantes pour les mineurs (étuis des dispositifs ou vêtements facilitant le vapotage furtif) ;
  • d’obliger l’inscription de certains renseignements sur le produit et l’emballage, dont la concentration en nicotine, le volume du liquide et la mention selon laquelle le liquide possède une saveur ou un arôme de tabac, ou non.

Des produits non homologués

« La plupart des jeunes indiquent qu’ils sont attirés par la cigarette électronique en raison des saveurs qu’elle propose », explique Flory Doucas, codirectrice et porte-parole de la Coalition québécoise pour le contrôle du tabac (CQCT). En restreignant le goût, Québec s’attaque donc directement à l’attrait de ces produits.

Pour Flory Doucas, l’idée n’est pas de priver les fumeurs de produits de vapotage aromatisés, mais d’empêcher l’industrie de créer de nouveaux marchés auprès des non-fumeurs. « Avec ce règlement, Québec signale que la commercialisation des produits de vapotage aromatisés sera dorénavant réservée aux produits homologués en fonction de leur valeur thérapeutique spécifique, précise Mme Doucas. Il importe d’exiger que les cigarettes électroniques à saveur soient soumises au processus normal d’homologation auquel sont assujetties toutes les thérapies de remplacement de la nicotine. »

Or, aucun fabricant n’a voulu se soumettre à ce processus d’homologation. Les saveurs de fruits ou de menthe ont surtout attiré des jeunes, et non des adultes qui voulaient choisir cette option pour arrêter de fumer.

Plus de 100 000 vapoteurs de moins de 24 ans

La CQCT a confié à Groupe d’analyse, une société de conseil en économie, le mandat d’étudier pour elle les données de l’Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes de Statistique Canada (2021).

Ce qui en ressort, c’est que la commercialisation des cigarettes électroniques a causé plus de tort que de bien dans la lutte contre le tabac, et que les adolescents et les jeunes adultes en sont victimes. « En fait, entre 2017 et 2021, pour quatre anciens fumeurs qui vapotent, il y a cinq vapoteurs additionnels qui n’étaient pas des fumeurs avant. C’est pourquoi on se retrouve avec 100 810 Québécois de 12 à 24 ans qui vapotent sans avoir été fumeurs auparavant », note la codirectrice de la CQCT.

Le danger de la contrebande ? Moins sérieux qu’il n’y paraît

Face au règlement que Québec vient de promulguer, l’industrie du tabac évoque le risque de la contrebande.

« Cet argument est brandi chaque fois que des mesures sont prises pour restreindre l’usage du tabac ou des produits à base de nicotine, dit Flory Doucas. On l’a entendu lorsque Québec a interdit les cigarillos aromatisés : l’industrie disait alors que c’était faire un cadeau aux contrebandiers. Or, on a plutôt observé le déclin de la popularité et de l’usage des cigarillos aromatisés chez les jeunes. »

 

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  • Par Richard Falardeau
    26 avril 2023

    À suivre avec la vente par internet provenant d'autres provinces!