Un régime alimentaire sans viande rouge émet 75 % moins de GES
Les végétariens et les végétaliens émettent jusqu’à 75 % de gaz à effet de serre (GES) de moins que les grands mangeurs de viande rouge. Et ce, même si cette dernière est produite localement.
Le régime végane, ou végétalien, qui exclut tous les aliments d’origine animale, émet 75 % moins de GES, utilise 75 % moins de terre pour produire les aliments et nécessite 45 % moins d’eau que celui qui consomme au moins 100 grammes de viande par jour, selon une étude publiée récemment dans Nature Food. D’après les auteurs, délaisser une diète à base de viande pour adopter le véganisme réduit également de 66 % la perte potentielle de biodiversité causée par la production des aliments.
Les chercheurs de l’Université d’Oxford ne sont pas les premiers à établir que les régimes alimentaires sans viande ont beaucoup moins d’effets négatifs sur l’environnement qu’une alimentation carnée. Leur étude se distingue toutefois des précédentes parce que ses auteurs se sont basés sur des comportements alimentaires réels et non sur des modélisations de comportements alimentaires. Ils ont recueilli des données auprès de 55 504 végétaliens, végétariens, mangeurs de poisson et de viande avant de déterminer l’empreinte environnementale de chacun des groupes en étudiant le cycle de vie de 570 produits provenant de 38 000 exploitations agricoles dans 119 pays.
Production ou provenance : quel est le plus polluant ?
Selon Laure Saulais, professeure agrégée au Département d’économie agroalimentaire et des sciences de la consommation à l’Université Laval, les consommateurs ont conscience que réduire leur consommation de viande a un effet positif sur l’environnement, et donc sur leur santé, mais ils ont plus de difficulté à comprendre le lien lorsque des critères comme la provenance ou le type de production entrent en ligne de compte.
« Un exemple qui ressort très fortement de plusieurs études, comme de celle de Nature Food, c’est la provenance, donc l’impact environnemental du transport des aliments versus celui de la production. On remarque que ce qui a le plus d’impact négatif dans le système alimentaire sur la planète, c’est l’étape de la production, donc qu’il vaut mieux changer les produits qu’on mange et plus précisément manger moins de viande, surtout de viande rouge, car c’est ce qui a le plus d’impact. »
Les études démontrent que le transport contribue de manière très faible à l’empreinte environnementale de l’alimentation. Les chercheurs d’Oxford précisent d’ailleurs que la production d’aliments représente 34 % des émissions mondiales totales de GES et qu’elle est responsable de 70 % de l’utilisation de l’eau douce à l’échelle internationale. Des effets principalement causés par l’élevage.
Ainsi, entre manger des lentilles importées par bateau et du bœuf produit localement, les études scientifiques prouvent qu’il vaut mieux manger les légumineuses pour réduire les GES. « Il y a une surreprésentation de l’impact positif du local sur l’environnement en comparaison avec d’autres actions comme des changements de comportement dans notre façon de nous nourrir », indique Mme Saulais.
Et le bio local ?
Votre empreinte environnementale est-elle moindre si vous consommez de la viande biologique, issue d’un petit élevage local, que si vous mangez des légumineuses cultivées dans une grosse production et transportées sur des milliers de kilomètres ?
Laure Saulais répond que dans la majorité des cas, les recherches et études réalisées sur le système alimentaire mondial ont comparé le meilleur, par exemple le modèle d’élevage de bœuf (viande rouge) le plus vertueux de la planète, à la pire des productions de légumineuses. Et malgré tout, ces dernières ont toujours un impact moins négatif que le premier d’un point de vue environnemental.
Des changements difficiles et des données complexes
Selon Laure Saulais, si on change de régime et que l’on s’arrête tous de consommer de la viande rouge, on polluera moins. Les conséquences sur l’économie et sur la santé sont cependant plus compliquées à établir puisque, à priori, même s’il et plus sain de ne pas manger de viande, les protéines qu’elle contient sont assez difficiles à obtenir par la consommation de légumineuses.
Il reste donc beaucoup à explorer, y compris d’un point de vue écologique. « En tant que consommateur, on parle surtout d’empreinte carbone en matière d’impacts environnementaux et, un petit peu maintenant, de l’utilisation des ressources en eau, mais on évalue peut-être moins d’autres contaminants, dont les pesticides », constate Laure Saulais. Bien qu’il reste de nombreux facteurs à considérer, elle estime que les conclusions de l’étude d’Oxford montrent clairement qu’une production végétale émet moins de GES qu’une production bovine.

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