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Un départ lent pour les cliniques IPS

Par Florence Dujoux
Un départ lent pour les cliniques IPS kurhan/Shutterstock.com

Lancées à la fin de 2022 pour faciliter l’accès aux soins de première ligne, les cliniques d’infirmières praticiennes spécialisées (IPS) s’installent lentement. Sept sont en activité, et il faudra attendre un an avant que leur nombre double.

Les cliniques IPS font partie du plan pour désengorger les urgences annoncé fin 2022 par le ministre de la Santé, Christian Dubé. Sept sont actuellement en fonction au Québec. Quatre sont situées à Montréal (Hôpital Jean-Talon, Hôpital Notre-Dame, CLSC Olivier-Guimond et CLSC de Verdun), une à Laval (Clinique universitaire du campus de l’Université de Montréal), une dans la région de Lanaudière (CLSC de Joliette) et la dernière au CIUSSS Saguenay–Lac-Saint-Jean. Six devraient s’ajouter d’ici le 31 mars 2024, suivies de dix autres, pour atteindre un total prévu de 23 établissements en cinq ans.

Ce type de clinique existe depuis 2007 en Ontario, qui en compte aujourd’hui 25. Au Québec, le projet-pilote Archimède de la clinique Saint-Vallier, à Québec, a été précurseur. « L’idée est d’utiliser la bonne ressource professionnelle au bon endroit pour répondre aux besoins du patient », résume Christine Laliberté, chargée de projet et présidente de l’Association des infirmières praticiennes spécialisées du Québec (AIPSQ). Un cas d’otite n’est pas orienté vers un médecin, mais plutôt vers une IPS. Et ça marche, comme en atteste le niveau de satisfaction élevé des patients !

Des débuts modestes

Les sept cliniques québécoises ont enregistré collectivement environ 300 consultations hebdomadaires entre le 30 janvier et le 9 avril 2023, selon le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS). Ce chiffre correspond à l’objectif initialement fixé pour la seule clinique de Laval, ce qui témoigne d’un départ modeste.

« Ces cliniques ont pu voir le jour grâce à la contribution additionnelle des IPS, en sus de leurs fonctions régulières, précise par écrit le service de relations avec les médias du MSSS. Des démarches sont donc en cours afin de stabiliser les équipes d’IPS pour [que celles-ci puissent se] consacrer à temps plein [à leur nouveau rôle] et [leur] permettre une plus grande prise en charge [des patients]. » Une augmentation graduelle des consultations est prévue dans les mois à venir.

Que proposent les cliniques IPS ?

Elles peuvent prendre en charge les problèmes de santé courants, aigus ou chroniques chez les adultes et les enfants. Concrètement, leurs services se concentrent majoritairement sur les éléments suivants :

• Consultation pour urgence mineure (points de suture, fractures, etc.);

• Suivi de maladie chronique (diabète, hypertension, etc.);

• Prise en charge des affections courantes (otite, infection urinaire, etc.);

• Suivi du nouveau-né et de l’enfant;

• Santé de la femme et suivi de grossesse;

• Consultation pour une infection transmissible sexuellement et par le sang (ITSS)

• Accès à la contraception.

Selon Christine Laliberté, dans les cliniques actuellement ouvertes, les IPS répondent aux besoins des patients dans 95 % des cas. Pour les 5 % restants, on a établi des corridors de services afin de diriger le patient vers une autre ressource professionnelle, comme les urgences, un médecin ou un médecin spécialiste.

Quelles sont leurs limites ?

Toutes les cliniques IPS ne sont pas ouvertes sept jours sur sept. Et pour le moment, elles ne prennent en charge que les problèmes de santé ponctuels. Leur offre devrait graduellement évoluer pour intégrer le suivi des patients.

Comment y avoir accès ?

Si vous êtes un patient dont l’état est non urgent, vous pouvez avoir accès aux cliniques IPS :

• En composant le 811;

• À l’urgence;

• Au Guichet d’accès à la première ligne ou à RVSQ (rendez-vous santé Québec).

Vous serez aussi vu par une IPS si vous vous présentez sans rendez-vous… Reste à savoir dans quel délai !

C’est quoi, au juste, une IPS ?

Les IPS sont des infirmières bachelières qui ont cumulé au moins deux années d’expérience clinique, avant de suivre une formation de deuxième cycle universitaire et d’obtenir un diplôme d’études supérieures spécialisées en sciences infirmières. Cinq spécialités existent au Québec : la première ligne, la santé mentale, les soins aux adultes, les soins pédiatriques et la néonatalogie.

En 2021, des changements législatifs ont permis l’élargissement du champ d’exercice des IPS. Elles sont désormais autorisées à diagnostiquer des maladies, à déterminer des traitements médicaux et à effectuer le suivi de grossesses.

Présentes dans toutes les provinces canadiennes, ces professionnelles de la santé sont encore peu établies au Québec. Selon les chiffres de l’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec (OOIQ), il y avait 1325 IPS certifiées en date du 31 mars 2023. Sans compter les 325 candidates qui attendaient de passer leur examen.

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  • Par Gabrielle Girouard
    06 juillet 2023

    Quel dommage qu'elles ne soient pas présentes en Montérégie. Sans médecin généraliste depuis 5 ans (j'ai 70 ans), j'aimerais infiniment mieux avoir affaires avec une IPS qu'avec un/e "grand/e manitou" inatteignable et intouchable. Je ne comprends pas bien le concept des cliniques "sans rendez-vous mais avez rendez-vous". Je n'ai jamais réussi à avoir un de ces fameux rendez-vous même avec la ligne promise de l'option 3 du 811. Je paie pourtant tous les suppléments des annexes de mon rapport d'impôts (près de 1000$) mais on me vire de bord quand je mentionne que je suis patiente orpheline. On me dit qu'il n'y a pas de place aujourd'hui, ni demain mais de rappeler dans qqs jours au cas où il y aurait peut-être une ou deux places pour orphelines. Je suis souvent étourdie et cela m'inquiète. Est-ce que j'abuse du système de vouloir avoir une "évaluation" après 5 ans d'attente ? (à 70 ans). Cela m'inquiète comme contribuable et citoyenne responsable.