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Rendez-vous médical: trois portes d’entrée qui ne mènent à rien?

Par Mathieu Ste-Marie
Rendez-vous médical: trois portes d’entrée qui ne mènent à rien? Kwangmoozaa/Shutterstock.com

Clic Santé, le Guichet d’accès à la première ligne (GAP), Rendez-vous santé Québec : les portes d’entrée se sont multipliées ces dernières années sans pour autant améliorer l’accessibilité aux soins de santé.

Que ce soit pour avoir accès à un médecin de famille, à des services en santé mentale ou à une chirurgie, les listes d’attente s’allongent au Québec. Et ce, malgré l’instauration de différentes plateformes pour obtenir des rendez-vous.

« Il y a une multiplication des mécanismes d’accès, mais malheureusement, ce n’est pas parce que l’on crée un nouvel accès aux services que nous avons plus de services », explique Xavier Gauvreau, médecin résident et vice-président des Médecins québécois pour le régime public (MQRP), une organisation qui fait la promotion de l’accessibilité aux soins de santé publics.

« Ces mécanismes sont des solutions imparfaites qui ont été mises en place pour pallier un problème, mais je ne pense pas que l’on touche à la source de celui-ci », ajoute-t-il.

Selon lui, la source du problème est le manque de personnel dans le secteur public. Récemment, une nouvelle étude de l’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques (IRIS) révélait qu’il manquait 45 000 employés dans le réseau de la santé pour répondre aux besoins de la population vieillissante.

Le manque criant est surtout présent chez les médecins et les infirmières, qui quittent massivement leur poste pour aller vers le secteur privé, indique l’étude.

« On n’ajoute pas d’employés en créant des mécanismes d’accès ou en donnant plus de place au privé. On fait simplement déplacer les ressources d’un secteur vers l’autre. Le nombre de professionnels demeure le même. Il n’y a pas plus de médecins de famille du jour au lendemain qui sont disponibles pour accorder des rendez-vous », constate Xavier Gauvreau.

Par ailleurs, le médecin résident estime que Clic Santé, le GAP et Rendez-vous santé Québec ont été créés à la pièce sans véritable vision d’ensemble. Ainsi, les trois plateformes peuvent être redondantes, car certains services offerts sont similaires.

Des professionnels de la santé ont d’ailleurs de la difficulté à s’y retrouver parmi ces portes d’accès. Il n’est donc pas surprenant que la population ne sache pas toujours à laquelle cogner.

Essayons d’y voir un peu plus clair.

Guichet d’accès à la première ligne (GAP)

Lancé par Québec, le GAP est destiné aux Québécois qui n’ont pas de médecin de famille ou d’infirmière praticienne spécialisée en soins de première ligne (IPSPL). Le GAP leur permet de trouver le service de santé qui répond le mieux à leur besoin.

Vous pourriez être orienté vers une pharmacie, une clinique médicale, un programme de soutien ou être informé des meilleurs soins offerts à la maison.

L’existence du GAP a récemment été mise en péril parce que l’entente avec les médecins pour qu’ils acceptent plus de patients n’ayant pas de médecin de famille tirait à sa fin. Une nouvelle entente est cependant entrée en vigueur au début de juin.

Rendez-vous santé Québec (RVSQ)

Ce service gouvernemental vous permet de prendre rendez-vous en ligne pour une consultation médicale. Que vous ayez un médecin de famille ou pas, le RVSQ vous permet d’obtenir un rendez-vous avec un médecin ou une infirmière praticienne spécialisée exerçant dans une clinique située près d’un lieu de votre choix.

Vous n’avez qu’à inscrire vos informations personnelles en ayant en main votre carte d’assurance maladie, à parcourir le calendrier, et à choisir la date et l’heure qui vous conviennent.

Notons que le portail du RVSQ a été configuré par PetalMD, une entreprise privée qui offre des services aux organisations de soins de santé.

Clic Santé

Mise sur pied par Trimoz Technologies, une PME d’Alma, Clic Santé permet la prise de rendez-vous pour les prélèvements sanguins, les dépistages, les vaccins, les consultations médicales, les consultations en pharmacie et l’imagerie médicale, entre autres.

Vous pouvez également utiliser cette plateforme si vous êtes enceinte, si vous vous apprêtez à partir en voyage ou si vous avez une maladie chronique.

Pour prendre rendez-vous, vous n’avez qu’à sélectionner un service, à inscrire votre code postal et à sélectionner une case horaire de l’établissement situé le plus près de chez vous. Encore faut-il bien distinguer les services publics gratuits des services offerts par des cliniques privées, et donc payants.

Dérives vers le privé

Malgré les millions investis par le gouvernement dans ces trois portes d’accès, celles-ci peuvent mener vers le secteur privé. En effet, vous pouvez être redirigé vers les cliniques médicales privées, les pharmacies communautaires et d’autres établissements privés.

« Nous avons définancé les services publics, donc cela a créé de l’espace pour le privé. Plusieurs compagnies ont pris la place qu’on leur a laissée. Nous voyons de plus en plus d’entreprises privées sur ces plateformes », constate Xavier Gauvreau.

Ces derniers mois, plusieurs utilisateurs et acteurs du secteur de la santé ont d’ailleurs dénoncé la présence grandissante des entreprises privées sur ces plateformes, spécialement sur Clic Santé.

Un retour aux CLSC ?

Selon le vice-président du MQRP, il faudrait revenir à un modèle qui ressemble à ce qu’étaient les CLSC il y a de cela une trentaine d’années. « C’était un modèle plus basé sur les besoins de la population où l’on pouvait avoir accès à n’importe quel service (travail social, psychologie, physiothérapie, etc.) que l’on ait un médecin de famille ou non. »

Xavier Gauvreau rappelle que les CLSC ont cessé d’être financés au cours des 30 à 40 dernières années. « Les CLSC que l’on connait maintenant ne sont pas les CLSC tels qu’ils ont été conçus dans les années 1960 et 1970. »

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  • Par Pierre Bonhomme
    21 juin 2024

    Moi j'adorais les CLSC