Soins de santé aux enfants: l’urgence d’agir
Depuis la pandémie, les soins de santé donnés aux enfants se sont considérablement détériorés, constate l’organisme Santé des enfants Canada. De nombreux facteurs sont en cause si bien que le corps médical réclame des actions concrètes.
Le rapport que Santé des enfants Canada vient de publier est le fruit d’une collaboration de plusieurs années entre différents corps médicaux à travers le pays, pour rendre compte de l’état des soins offerts aux enfants. Les résultats confirment ce que l’UNICEF avait rapporté dans son classement Innocenti de 2020 : le Canada figurait en 30e position sur 38 pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), alors qu’il était dans le top 10 en 2010. À quoi est due cette dégringolade ?
Un bilan essentiel
Tout est parti de préoccupations liées aux mesures sanitaires pendant la COVID-19, comme l’explique la Dre Anne-Monique Nuyt, cheffe du Département de pédiatrie de l’hôpital Sainte-Justine à Montréal : « On s’est mis à s’inquiéter des effets secondaires de la pandémie sur la santé en général et la santé mentale des jeunes. »
Pour cela, plus de 600 personnes à travers le Canada — dont des leaders du système de santé, des familles, des chercheurs ou bien des pédiatres — ont échangé et se sont rencontrées pour communiquer des données et faire part de leur expérience sur le sujet. Avec des regroupements de professionnels de la santé comme l’Association canadienne des infirmières et infirmiers pédiatriques (ACIIP) ou encore les Directeurs de pédiatrie du Canada, ils ont brossé le portrait de la situation.
« Ce rapport illustre d’une voix unanime qu’il est urgent de prioriser les soins aux enfants à travers tout le pays », résume Anne-Monique Nuyt.
Des causes multiples
Bien des raisons expliquent la dégradation des soins offerts aux plus jeunes : pénurie de main-d’œuvre, manque de formation du personnel, accès aux soins parfois compliqué pour les enfants...
À l’automne 2022, une épidémie de plusieurs virus, dont l’influenza, s’est ajoutée à la COVID et a frappé de plein fouet les enfants. « La situation a été terrible pour tous les milieux soignants en pédiatrie, avec un nombre insuffisant de lits en soins intensifs », raconte la Dre Nuyt, qui ajoute que cet épisode a révélé que le système était étiré au maximum.
« Dans des unités de pédiatrie ou de néonatalogie qui fonctionnent toujours au maximum de leur capacité, il n’est pas possible d’absorber en plus les situations d’urgence comme celles qu’on a connues », affirme la spécialiste.
Les enfants se retrouvent sur d’interminables listes d’attente avant d’accéder aux soins d’un chirurgien ou d’un spécialiste, parfois même pour une simple consultation avec un médecin de famille.
Or, si un diagnostic est posé trop tardivement, et que les soins arrivent eux aussi tardivement, les séquelles pour l’enfant peuvent être sérieuses. « Deux ans dans la vie d’un enfant, c’est beaucoup, lâche la Dre Nuyt. Par exemple, si on diagnostique un retard de langage à trois ans, on ne peut pas se permettre de prendre l’enfant en charge à quatre ans et demi. »
Des mesures et des recommandations
Pour améliorer la santé des enfants, le rapport que publie Santé des enfants Canada propose une série de mesures.
« Il faut avant tout collecter les données qui servent d’indicateurs, explique Anne-Monique Nuyt, sans quoi il n’est pas possible de suivre l’évolution de la situation ou de comparer la situation entre régions, par exemple. »
Il faut également travailler sur la disponibilité d’une main-d’œuvre qualifiée. « Il y a un gros problème dans la formation en pédiatrie », déplore Mme Nuyt. On doit donc former le personnel médical pour agir de manière adéquate, que ce soit en nutrition ou en physiothérapie par exemple, sans oublier le personnel infirmier ou les travailleuses et travailleurs sociaux.
Une des autres demandes qui émanent du rapport est la création d’un poste d’administrateur ou d’administratrice en chef de la santé des enfants qui coordonnera les provinces dans le suivi des besoins et des investissements, à travers une stratégie pancanadienne. Un poste clé, essentiel à une vision commune et coordonnée pour améliorer le système de santé.
Permettre que chaque enfant ait un médecin de famille attitré avant sa naissance ou encore repenser les soins en intégrant les besoins en santé physique, mentale et sociale font l’objet d’autres recommandations.
Et même si ces mesures ont un cout, Mme Nuyt croit qu’il est de toute façon profitable pour une société d’investir dans la santé de ses plus jeunes.

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