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Soins dentaires avant une intervention médicale : Québec ajoute une aide

Par Carole Côté et Laurent Fontaine
Soins dentaires avant une intervention médicale : Québec ajoute une aide bezikus/Shutterstock.com

Un patient en attente d’une opération majeure ou d’une chimiothérapie doit soigner ses dents pour bénéficier des soins de santé. Québec va soutenir quelque 4 000 patients qui ne peuvent payer les frais dentaires. D’autres (rares) ressources existent aussi.

Chaque année, au Québec, des centaines de personnes subissent des chirurgies importantes ou reçoivent des soins de chimiothérapie qui nécessitent préalablement le rétablissement de leur santé buccodentaire. Une mauvaise santé de la bouche et des dents pourrait cependant retarder une intervention chirurgicale, une greffe ou des traitements de chimiothérapie, selon la Dre Liliane Malczewski, présidente de l’Ordre des dentistes du Québec (ODQ).

Des liens prouvés

Dans le cas de chirurgies importantes comme un pontage cardiaque ou une transplantation d’organe, le patient doit passer une évaluation préchirurgicale qui inclut plusieurs bilans, dont celui de la santé buccodentaire. Des dents ou des gencives en mauvaise condition nuisent au pronostic, car les bactéries présentes dans la bouche peuvent engendrer une infection ou une inflammation ailleurs dans le corps, notamment au niveau du site chirurgical.

L’expérience médicale a montré que les patients dont la bouche requiert des soins subissent plus de complications après une intervention que ceux dont la bouche est en bon état. Par exemple, le lien entre la maladie parodontale et l’inflammation des valves cardiaques a été démontré, d’après la présidente de l’Ordre des dentistes.

Depuis plusieurs années, les hôpitaux refusent parfois de réaliser des interventions importantes ou des traitements de chimiothérapie pour ces raisons. Les risques sont grands, les coûts, élevés et les ressources de toutes sortes, limitées dans le réseau de la santé.

Dans certains cas urgents, par exemple concernant des personnes en attente de soins pour un cancer du cerveau, l’État couvre déjà certains soins dentaires de base avant un traitement ou une opération, si le patient n’en a pas les moyens.

Depuis plusieurs années, l’Association des chirurgiens dentistes du Québec (ACDQ) estime que les soins buccaux devraient être couverts par le régime public, au même titre que les autres soins de santé. L’année dernière, lors du dépôt du budget provincial, l’ACDQ déplorait d’ailleurs que « les soins dentaires aient compté encore une fois parmi les grands absents des priorités financières du gouvernement », alors que Québec attribuait une somme de 54,3 milliards $ à la santé.

En 2022, il en aurait coûté moins de 100 000 $ pour soigner la bouche de quelque 200 patients qui n’ont pu, en raison de leur santé buccale, bénéficier de soins de santé majeurs, indiquait La Presse dans un article sur le sujet (soit à peine 500 $ par patient).

Deux millions de dollars pour des soins médicalement requis

Début avril 2023, le gouvernement Legault a alloué une enveloppe récurrente de 2 millions $ pour que certains patients puissent bénéficier de soins dentaires médicalement requis dans 29 établissements de santé du Québec. Ces frais dentaires seront assumés par la Régie de l’assurance maladie du Québec (RAMQ).

Ce programme devrait permettre à 4 000 personnes de recevoir des soins buccodentaires avant une chirurgie cardiaque, une greffe d’organe ou une greffe de cellules souches hématopoïétiques. Ce nouveau programme exclut cependant encore les adultes qui doivent recevoir des traitements de chimiothérapie pour un cancer.

Rappelons que certains groupes ont déjà des services dentaires gratuits, par exemple les bénéficiaires d’un programme d’aide financière (ex. : programmes d’aide sociale et de solidarité sociale).

Et les enfants ?

Au Québec, les enfants de moins de 10 ans bénéficient déjà de soins buccodentaires gratuits par l’intermédiaire de la RAMQ.

En décembre 2022, le gouvernement fédéral a instauré une assurance dentaire pour les enfants de 12 ans et moins, et il va progressivement étendre cette couverture aux jeunes de 18 ans et moins, puis à tout adulte dont les revenus sont inférieurs à 70 000 $ par an et qui ne bénéficie pas d’une assurance privée. Les détails et conditions de ce programme n’étaient pas encore entièrement dévoilés.

Le gouvernement du Québec a manifesté son intention de se retirer du programme fédéral de soins dentaires, avec une compensation de 3 milliards $ sur cinq ans afin d’étendre son propre programme déjà existant.

Quelques ressources moins coûteuses 

Un sondage réalisé pour le compte de l’ODQ en août 2021 indique qu’environ un Québécois sur deux possède une assurance dentaire personnelle ou une assurance collective souscrite par son employeur. Ce qui signifie aussi que la moitié de la population ne dispose pas d’assurances pour payer les soins de santé : beaucoup de personnes n’ont donc pas les moyens d’investir dans leur santé dentaire.

En dehors des programmes gouvernementaux, il existe quelques ressources pour recevoir des soins à prix réduit ― elles ne sont cependant pas très nombreuses.

• Dans certaines universités, les programmes de médecine dentaire offrent des services gratuits ou à faible coût. C’est le cas à l’Université de Montréal, à l’Université McGill ou à l’Université Laval, par exemple. La mission de ces cliniques est de contribuer à la formation des futurs dentistes, sous la supervision de dentistes professionnels. Les listes d’attente peuvent être longues pour des soins courants. Pour des soins de spécialité, l’attente est moindre.

• Le projet Bouche B : La Fondation de l’Ordre des dentistes du Québec a lancé ce programme en 2014. Il permet à certains professionnels (des partenaires du réseau de la santé, un directeur d’école ou un travailleur social, par exemple) de recommander des patients. Le site web du projet donne également les coordonnées de quelques autres ressources.

• L’assurance santé des étudiants, pour ceux qui sont inscrits dans une institution d’enseignement universitaire, inclut habituellement les soins dentaires. L’assurance est offerte par le biais de l’Alliance pour la santé étudiante au Québec (ASEQ), à condition de payer pour la couverture annuelle. Voir ici un exemple de couverture à l’Université de Montréal.

• Plusieurs programmes collégiaux offrent aussi des soins d’hygiène dentaire gratuits ou à faible coût. C’est une manière de soutenir la formation de leurs étudiants qui peuvent ainsi s’exercer. Plusieurs adresses sont disponibles sur le site de Bouche B. Vous pouvez également chercher sur internet les coordonnées des programmes collégiaux offerts dans votre région et appeler pour voir s’ils proposent ce service.

• La Clinique dentaire Jim Lund, du nom d’un médecin qui a fondé cette clinique, vient en aide aux plus démunis. Les soins sont gratuits. Il y a actuellement trois chaises de dentiste disponibles, et il y en aura bientôt six. Cette clinique est affiliée à la Mission Bon Accueil, au Collège John Abbott et à l’Université McGill. Elle offre des soins aux personnes à faible revenu et aux sans-abris. Un patient peut être pris en charge en moins de trois mois.

• Enfin, n’oubliez pas la nouvelle prestation dentaire canadienne pour les enfants de moins de 12 ans, si la personne en attente de soins majeurs est un enfant.

Ce texte est une mise à jour d’une version antérieure datée du 16 février 2023 pour inclure les mesures annoncées par les deux paliers de gouvernement.

 

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  • Par Melodie Blais
    21 février 2023

    Si la santé buccale était si importante, elle serait couverte par l’assurance maladie, ce qui n’est pas le cas. C’est rendu presque 300$ pour un nettoyage effectué par une hygiéniste.

     1
    Par Lise Cote
    28 mai 2025

    Ça manque de logique...

  • Par Denis Giguere
    27 mai 2025

    Le régime de soins dentaires est très apprécié cependant, lorsque les soins nécessitent une approbation préalable pour des soins majeurs, les reponses sont difficiles à obtenir. La compagnie d'assurance la Survivance, n'aviez ni le fournisseur ni le client.
    Après plusieurs contacts avec l'assureur, j'ai pu savoir que ma demande était refusée mais il n'était pas en mesure de m'expliquer les raisons du refus.
    Il faut que j'essaie de joindre Services Canada.