Ramadan: le jeûne est-il risqué pour les femmes enceintes?
Le ramadan débute la semaine prochaine, et plusieurs femmes enceintes jeûneront pendant un mois. Est-ce qu’il y a des risques pour elles et leur bébé ? Et quelles sont les précautions à prendre ?
Du 11 mars au 9 avril, les musulmans et musulmanes devront s’abstenir de manger, de boire et de fumer chaque jour entre le lever et le coucher du soleil.
Selon de récentes revues systématiques, le mois du ramadan n’a aucun impact sur l’évolution de la grossesse et sur l’enfant à naitre.
« Si la grossesse se déroule bien et qu’il n’y a pas de complications, c’est tout à fait possible de faire le ramadan », affirme Suzanne Lepage, nutritionniste au centre de nutrition sociale périnatale Alima.
Selon elle, la femme se doit toutefois d’être à l’écoute de son corps durant cette période sacrée d’un mois, car le bébé est plus vulnérable en cas d’indispositions ou de complications dues au jeûne « Si la mère a un malaise une journée, elle peut briser le jeûne et reprendre la journée suivante », conseille-t-elle.
Son organisation recommande aux femmes enceintes de cesser le jeûne s’il y a un retard de la croissance du fœtus, des contractions prématurées (avant 37 semaines) ou une diminution des mouvements du bébé. Dans ces cas, il faut consulter un médecin rapidement.
Prendre garde à la déshydratation
Par ailleurs, en cas de sensation de grande soif, de sècheresse buccale, de constipation ou bien d’urines de couleur jaune foncé, il est conseillé de consommer beaucoup de liquides pendant les périodes où cela est permis, soit d’environ 19 h à 5 h.
En revanche, si la femme présente des symptômes de déshydratation grave (étourdissements, nausées, maux de tête, fatigue extrême ou sensation de brulure lors de la miction), qui peut être dangereuse pour le fœtus, elle doit cesser le jeûne immédiatement.
« Cette année, le risque de déshydratation est beaucoup moins préoccupant [que d’autres années], puisque les journées sont relativement courtes. Lorsque le ramadan a lieu durant les journées très chaudes du mois de juillet et d’août, les mamans peuvent devenir déshydratées, et il peut y avoir des complications », observe la nutritionniste Suzanne Lepage.
En effet, le ramadan change de date chaque année en raison du calendrier musulman, qui n’est pas solaire, mais lunaire. Dans ce type de calendrier, les mois comptent 29 ou 30 jours. Ainsi, la date du ramadan avance de 13 ou 14 jours d’une année à l’autre.
Privilégier les protéines
En plus d’avoir à prêter attention aux mouvements de leur bébé et à surveiller les signes de déshydratation, les femmes enceintes doivent s’assurer de bien manger le soir venu. Il leur est conseillé de mettre l’accent sur les protéines (les haricots secs, les viandes et les œufs cuits, entre autres), qui sont essentielles à la croissance du fœtus.
Aussi, elles doivent manger suffisamment de fruits et de légumes, en plus de boire de l’eau abondamment, mais par petites gorgées.
Enfin, il est recommandé aux femmes enceintes d’éviter les activités physiques fatigantes ou qui pourraient donner soif.
Consulter son médecin
L’état de santé préalable à la grossesse pourrait également entrainer des complications lors du jeûne. Les femmes qui souffrent d’une maladie chronique (maladie cardiovasculaire, diabète, maladie de Crohn), d’une carence nutritionnelle ou d’un problème de santé en particulier pourraient devoir remettre en question la décision de jeûner.
Peu importe son état de santé, une femme enceinte devrait toujours discuter avec son médecin avant de faire le ramadan, affirme Suzanne Lepage.
Si une future mère décide de suivre les principes du ramadan, une nutritionniste de l’organisme Alima peut l’accompagner et la conseiller durant ces semaines de jeûne.
Notons qu’en théorie, l’islam n’oblige pas les femmes enceintes à observer le ramadan.

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