Quelles maladies peut-on attraper en se baignant?
Les piscines publiques et les lacs au Québec sont les endroits idéals pour se rafraichir l’été. Toutefois, leurs eaux peuvent parfois être contaminées et causer des problèmes de santé. Heureusement, des précautions peuvent être prises pour réduire ces risques.
Dans la piscine
Des pathogènes qui résistent au chlore
Contrairement au lac, la piscine contient du chlore. Or, certains pathogènes vont résister à ce produit chimique, dont Cryptosporidium et Giardia. Ces pathogènes vont généralement causer une diarrhée aqueuse, des crampes abdominales, des flatulences, une perte d’appétit ou une fièvre légère.
Plusieurs personnes se rétablissent sans traitement, mais d’autres pourraient avoir besoin d’un antibiotique pour se soigner.
Pour éviter d’attraper une infection liée à ces pathogènes, vous ne devez pas boire l’eau de la piscine. Aussi, ne mangez pas de nourriture dans l’eau, car si vous portez votre main contaminée à votre bouche, vous pourriez vous infecter.
Des baigneurs qui se contaminent
Par ailleurs, les baigneurs peuvent contaminer les eaux de baignade avec leurs urines, leurs selles, leur sueur ou certains produits, comme la crème solaire. Ces matières peuvent entrainer toutes sortes d’infections bactériennes et de virus. Vous risquez alors principalement d’avoir une gastroentérite, qui causera une diarrhée, des maux de ventre, des nausées ou des vomissements.
« Les baigneurs devraient toujours prendre une douche avec de l’eau savonneuse avant de sauter dans l’eau », affirme la Dre Caroline Huot, médecin spécialiste en santé publique et en médecine préventive à l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ), qui recommande d’éviter les piscines trop bondées.
De plus, les parents de poupons doivent s’assurer que la couche de leur enfant est bien changée, ajoute-t-elle.
Et surtout, n’allez pas vous baigner si vous êtes malade.
Des yeux qui piquent
Les matières organiques, qui comprennent également les microbes et les feuilles en décomposition, peuvent produire des substances toxiques appelées chloramines lorsqu’elles entrent en contact avec le chlore.
La chloramine peut entrainer des picotements aux yeux, mais aussi des démangeaisons cutanées, des otites, des conjonctivites ainsi que des symptômes respiratoires, comme la toux et les éternuements.
Notons que c’est cette substance qui produit l’odeur du chlore perceptible lors de votre entrée dans la piscine. Sachez que si cette odeur est très forte, la qualité de l’eau n’est probablement pas bien bonne.
Dans un lac ou une rivière
La peau qui gratte (dermatite du baigneur)
Si vous vous baignez dans un lac ou une rivière, vous pourriez contracter la dermatite du baigneur, une irritation de la peau causée par de petites larves appelées cercaires. Celles-ci, qui proviennent d’oiseaux aquatiques et d’escargots, se collent à votre peau et peuvent y pénétrer.
Résultat : peu de temps après la baignade, de petites plaques rouges ou des boutons apparaissent sur votre peau. Vous aurez ensuite des démangeaisons, qui peuvent durer d’une à deux semaines.
« Si vous vous asséchez rapidement avec une serviette, vous allez diminuer les éruptions cutanées », conseille la Dre Huot.
Afin de soulager les démangeaisons, vous pouvez utiliser une crème ou une lotion telle que la calamine.
Des algues bleu-vert (cyanobactéries)
Si vous vous baignez dans un plan d’eau, faites très attention aux algues bleu-vert, qui peuvent devenir abondantes lorsqu’il fait chaud. À cause de leur présence, l’eau peut devenir verte, et sa texture, semblable à celle de la peinture. Mais elles peuvent aussi donner une couleur noire, brune ou vert foncé, selon les conditions du lac.
Si vous êtes en contact avec ces algues, dont le nom scientifique est cyanobactéries, vous pouvez ressentir une irritation « des yeux, de la peau ou de la gorge, des symptômes gastro-intestinaux, des nausées, des vomissements et de la diarrhée », indique la Dre Huot. Des maux de ventre ou de tête et de la fièvre peuvent également apparaitre.
Si vous présentez l’un de ces symptômes dans les 24 à 48 heures après vous être baigné, communiquez avec Info-Santé 811 ou consultez un médecin.
Informez-vous sur la qualité de l’eau auprès de la municipalité : il est recommandé de ne pas se baigner dans un secteur où il y a trop de cyanobactéries. Si vous le faites, veillez à ne pas avaler d’eau.
Attention aux eaux usées
Des fosses septiques et d’autres eaux usées peuvent se déverser dans les lacs, qui risquent alors de contenir une multitude de bactéries et de virus.
La baignade dans ces eaux peut entrainer des symptômes gastro-intestinaux qui se soignent généralement sans médicament. Si vos symptômes sont graves, vous pouvez toutefois consulter un professionnel de la santé.
L’otite du baigneur
Que vous vous baigniez dans une piscine ou dans un lac, vous pouvez contracter une otite externe, également appelée otite du baigneur. Cette affection apparait moins de 48 heures après la baignade, et l’inflammation du conduit auditif se manifeste par une douleur qui peut s’avérer vive.
Cette otite est causée par des bactéries ou des champignons qui se multiplient dans le conduit auditif après une baignade. Elle doit être traitée par des antibiotiques, comme des gouttes.
Pour éviter d’avoir cette otite, asséchez doucement le conduit auditif après la baignade à l’aide d’une serviette et penchez légèrement la tête pour laisser l’eau s’écouler. De plus, évitez d’utiliser des cotons-tiges : cela pourrait causer de petites blessures susceptibles d’accroitre le risque d’infection.
Les plages classées de A à D
Vous voulez vous informer de la qualité bactériologique des eaux des plages publiques ? Visitez le site Web du gouvernement. Le programme volontaire Environnement-Plag attribue une note de A à D (excellente à polluée) aux eaux de baignade des plages du Québec.
Activités récréatives – Programme Environnement-Plage (gouv.qc.ca)
Il n’existe pas d’initiative du genre en ce qui concerne les piscines. Toutefois, un règlement gouvernemental oblige les propriétaires de piscines publiques à effectuer un suivi de la qualité de l’eau, à procéder à des contrôles de qualité et à tenir un registre. Informez-vous auprès d’un responsable.

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