Pourquoi vous avez des fringales

Se priver mène à la perte de contrôle, estime la nutritionniste et docteure en nutrition en pratique privée Karine Gravel. Le fait de se refuser un aliment que l’on aime ou de trop surveiller ce que l’on mange est probablement la principale cause de ces moments de faim subite et pressante. « Plus vous essayez de contrôler votre alimentation, plus vous risquez de perdre le contrôle », observe-t-elle.

Frustrée de se priver, la personne pourra difficilement résister à l’envie d’engloutir son chocolat et son sac de chips la prochaine fois qu’elle y sera exposée. « C’est impossible d’arrêter de manger un aliment que l’on trouve bon. Inévitablement, on va le manger à un moment ou à un autre. »

Que faire ? Évitez d’adopter des régimes trop restrictifs qui vous empêchent de consommer les aliments que vous voulez.

Karine Gravel conseille d’explorer votre relation avec la nourriture et de comprendre les raisons qui vous amènent à avoir des rages alimentaires. Est-ce que c’est réellement la faim physique, ou un moyen de vous récompenser après la journée ou de contrer l’ennui ? 

« Une fois que l’on comprend cela, on peut savoir comment agir et répondre à notre besoin d’une autre manière que par la nourriture. »

Manger ses émotions

Vous avez probablement déjà entendu l’expression « manger ses émotions ». Lorsqu’ils se sentent tristes, malheureux ou qu’ils s’ennuient, plusieurs cherchent du réconfort dans la nourriture. Et cela fonctionne.

En effet, les aliments, spécialement ceux riches en gras et en sucre, stimulent la production de dopamine, la substance chimique du cerveau responsable des sensations de récompense et de plaisir.

« Si vous avez l’habitude de manger en réponse à une émotion, c’est comme si vous aviez un chemin tout tracé, dit la nutritionniste. La plupart des gens vont automatiquement vers le garde-manger. » 

Que faire ? Faites diversion. Si la fringale vous prend, trouvez quelque chose à faire pour tromper l’ennui. Cette diversion peut fonctionner, constate la nutritionniste : « Souvent, on fait autre chose et on se rend compte qu’on a oublié la faim alors qu’on avait tellement envie de manger », dit-elle.

Si vous regardez un film tranquille à la maison, vous pouvez simplement attendre 10 minutes que votre fringale passe.

Dans le cas où vous ne pourriez pas vous empêcher de manger votre chocolat ou vos biscuits, la nutritionniste suggère de prendre le temps de déguster votre aliment plutôt que de le consommer rapidement.

Attention au manque de sommeil

Plus vous êtes fatigué, plus vous allez avoir un intérêt pour les aliments sucrés à base de glucides. « Le corps est bien fait, explique Karine Gravel. Lorsqu’il est fatigué, il a besoin d’énergie rapide, qui va être fournie par les aliments sucrés. »

De plus, la fatigue engendre une diminution de la sérotonine et de la dopamine, des neurotransmetteurs liés au bien-être. En consommant des aliments sucrés, le corps augmente la sécrétion de ces neurotransmetteurs dans le cerveau.

Ajoutez à cela que si vous dormez peu, vos heures éveillées sont plus nombreuses, et donc, vous risquez davantage de ressentir la faim.

Que faire ? Dormez suffisamment la nuit. Les experts recommandent de sept à neuf heures de sommeil ainsi que des heures de coucher et de lever régulières chez les adultes de 18 à 64 ans. Chez ceux de 65 ans et plus, la recommandation est de sept à huit heures.

En plus de limiter vos fringales, le sommeil a plusieurs vertus comme l’augmentation de l’énergie, l’amélioration des capacités cognitives et la diminution du risque cardiovasculaire.

Prévoyez assez de repas 

Le fait de manger à des heures irrégulières durant la journée et de trop espacer les repas peut occasionner des envies soudaines de gras et de sucre le soir.

Que faire ? Vous pouvez réaménager l’horaire de vos repas et manger des collations entre ceux-ci. Cela laissera moins de place aux fringales en fin de journée. 

Et les croustilles ? 

Vous pouvez difficilement vous passer de votre sac de croustilles ? C’est tout à fait normal. Des études scientifiques ont démontré que les textures croustillantes des chips et le son produit lorsqu’elles sont mangées sont associés au plaisir. « Sur le plan des sens, il y a vraiment quelque chose qui s’allume dans notre cerveau », souligne Karine Gravel.

Que faire ? Évitez d’avoir des chips dans votre garde-manger. Si l’envie vous prend, vous devrez aller en chercher au dépanneur ou à l’épicerie, ce qui pourrait vous démotiver... ou pas, selon l’état dans lequel vous êtes !