Météo : la production de fruits et légumes québécois écope
Les fruits et légumes locaux souffrent de la météo capricieuse des dernières semaines. Cette baisse de production entraine une pénurie dans les épiceries et une réduction de l’autocueillette, en plus de lourdes conséquences financières pour les fermes.
« C’est une année extrêmement difficile, dans la mesure où les conditions climatiques ont causé énormément de tort », indique d’entrée de jeu Patrice Léger Bourgoin, directeur général de l’Association des producteurs maraichers du Québec (APMQ). Le gel tardif de mai, les journées caniculaires de juin et les précipitations historiques de juillet ont constitué un cocktail dévastateur pour les récoltes.
Résultat : la cinquantaine de cultures des membres de l’APMQ ont presque toutes été affectées. « Le maïs sucré a été épargné davantage que la moyenne, mais c’est l’exception qui confirme la règle, précise son directeur général. La particularité de cette année, c’est que toutes les principales régions maraichères ont été touchées et, par conséquent, toutes les productions. » La situation a poussé cinq organisations agricoles à demander une aide urgente au gouvernement.
« C’est une saison catastrophique », abonde Stéphanie Forcier, directrice générale de l’Association des producteurs de fraises et de framboises du Québec. Dans le cas des petits fruits, les régions ayant reçu moins de précipitations, comme le Bas-Saint-Laurent, et les producteurs qui cultivent des framboises sous abri s’en tirent quand même mieux que d’autres. Quant aux pommes, qui ont l’avantage de pousser en hauteur, elles ont été plus préservées que d’autres produits maraichers, même si le gel de mai a durement frappé certains vergers.
Des pénuries en épicerie
« Il n’y a aucun doute : la demande de produits québécois va excéder l’offre », affirme Patrice Léger Bourgoin. Selon lui, on peut déjà voir dans les marchés publics et dans les grandes chaines d’épicerie que les étals sont moins garnis que d’habitude. Citant l’exemple des producteurs de laitues, actuellement incapables de répondre à la demande, il anticipe l’apparition de produits importés en rayons dans les prochaines semaines.
Question disponibilité, Stéphanie Forcier se montre plus nuancée, indiquant qu’« il y a des fraises du Québec sur les étals des épiceries » et que « l’approvisionnement est constant, du moins dans les grandes chaines ». Toutefois, elle estime que les répercussions négatives sur la prochaine saison sont inévitables. La fraise d’été est une vivace dont les plants, qui durent trois ans, ont actuellement un système racinaire gorgé d’eau. Reste à espérer une météo plus favorable pour les jours qui viennent, cruciaux pour la fraise d’automne !
Éric Rochon, président des Producteurs de pommes du Québec, croit que ces fruits ne seront pas moins présents sur les tablettes, malgré un recul d’environ 20 % des récoltes par rapport aux années précédentes, toutes variétés confondues. Selon lui, ce sont plutôt les volumes des pommes consacrées à la fabrication de jus, de tartes ou de compotes, qui diminueront.
Pour connaitre les arrivages de fruits et légumes du moment, consultez le site grand public de l’APMQ.
Quant à l’effet de cette pénurie sur les prix, il est difficile à évaluer, puisque ceux-ci sont en grande partie fixés en fonction de la demande des grandes bannières, indiquent les producteurs maraichers.
Moins d’autocueillette
« La saison d’autocueillette a été beaucoup plus courte que prévu pour les fraises et les framboises », rapporte Stéphanie Forcier, entre autres parce que des champs habituellement accessibles au public ont été inondés.
Toutefois, les perspectives pour les pommes sont meilleures. « Le gel a été très localisé, notamment dans certains endroits de la Montérégie », souligne Éric Rochon. Par précaution, vérifiez si l’autocueillette est offerte dans votre verger favori avant de vous déplacer.
À bas la perfection !
« On est dans une période de changements climatiques, qui rend la culture maraichère plus compliquée, expose Patrice Léger Bourgoin. Cette année, sur les étals, les produits seront esthétiquement moins parfaits que lors d’une saison normale, mais cela ne signifie pas qu’ils ne sont pas consommables. » Il plaide contre la quête de perfection des fruits et légumes, qui a des incidences en matière de gaspillage alimentaire.
Posez-vous la question : une carotte doit-elle posséder une forme rectiligne parfaite, sans aucune courbe ? Une tomate piquée par un insecte ne peut-elle pas faire une excellente sauce ? Ou une laitue aux premières feuilles un peu flétries se transformer en belle salade une fois lavée et assaisonnée ?
D’ailleurs, plusieurs producteurs de fraises ont vendu en liquidation de grands volumes de fruits ponctués de petits défauts en incitant les consommateurs à les transformer en confitures. « Les techniques de production évoluent, les producteurs font ce qu’ils peuvent pour faire face aux changements climatiques, mais il y a des limites », conclut Stéphanie Forcier.

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