Méningite: un nouveau vaccin offert aux adolescents

Alors que le précédent vaccin protégeait contre seulement un des cinq sérogroupes de méningocoque (le C), le nouveau protège contre les sérogroupes A, C, W et Y. Ce vaccin a été introduit spécialement pour contrer la hausse de l’incidence de l’infection au méningocoque de type Y au Québec.

Entre septembre 2022 et avril 2024, 47 cas ont été recensés au Québec, dont 14 étaient des individus de 14 à 18 ans, selon les données du ministère de la Santé et des Services sociaux rapportées par le quotidien La Presse. Cinq personnes ont perdu la vie en raison de cette infection.

Le spécialiste en santé publique et en médecine préventive à l’Institut national de santé publique du Québec le D^r Nicholas Brousseau se veut toutefois rassurant. « Nous ne constatons pas une augmentation globale de méningite à méningocoque. Il y a simplement plus d’infections à méningocoque de sérogroupe Y et moins dans les autres sérogroupes », explique-t-il.

Deux doses de vaccin 

Le programme québécois d’immunisation prévoit l’administration d’une dose du vaccin contre le méningocoque de sérogroupe C à l’âge de 18 mois, puis d’une deuxième dose en troisième année du secondaire. Jusqu’à l’an dernier, la seconde injection protégeait seulement contre le sérogroupe C. Dorénavant, elle protège contre les quatre sérogroupes mentionnés plus haut.

Cette deuxième dose est administrée à cet âge, puisque ce sont les adolescents qui sont le plus à risque de contracter la méningite. « Beaucoup d’adolescents peuvent avoir cette bactérie dans la gorge, sans que cela puisse poser de problème. Malheureusement, chez quelques personnes, cette bactérie peut se frayer un chemin dans leur corps et causer une infection grave », observe le D^r Brousseau.

Au Québec, de 5 à 10 % des personnes en bonne santé sont porteuses du méningocoque, mais elles ne présentent pas de symptômes. Elles peuvent toutefois transmettre la maladie.

Un rappel du vaccin pour les 4^e et les 5^e secondaire

La Santé publique recommande aux élèves de 4^e et de 5^e secondaire un rappel de ce nouveau vaccin. Cette recommandation vaut également pour les jeunes qui ne figurent pas dans ces groupes, mais qui ont l’âge d’y être. « Ce rappel sera offert dès le printemps 2024 à l’école et selon l’organisation régionale des services de vaccination », indique le gouvernement sur son site Web.

Rappelons que ces jeunes ont reçu l’offre de vaccination contre le méningocoque de sérogroupe C lorsqu’ils étaient en 3^e secondaire.

Ce vaccin est également recommandé aux personnes présentant des facteurs de risque génétiques précis, dont celles n’ayant pas de rate ou dont la rate ne fonctionne pas bien. Les voyageurs se rendant dans les régions où le risque d’infection à méningocoque est élevé peuvent aussi le recevoir, mais ils doivent payer pour l’injection.

Une maladie virulente

Le méningocoque peut se transmettre par les sécrétions du nez ou de la gorge des personnes infectées. 

Même si l’infection au méningocoque est plutôt rare, elle peut causer la méningite, une infection des enveloppes du cerveau qui peut être très virulente. Cette maladie peut entrainer la surdité, des troubles cardiaques, des problèmes de circulation sanguine, des dommages permanents au cerveau, des amputations des mains ou des pieds et même la mort.

« Environ 10 % des gens qui contractent la maladie en meurent. D’où l’importance d’avoir de bons programmes de vaccination contre cette maladie », indique le D^r Nicholas Brousseau.

Les symptômes suivants peuvent également être observés : 

– Mal de tête important ;
– Forte fièvre ;
– Nausées et vomissements ;
– Détérioration de l’état général ;
– Rougeurs ou petites hémorragies de la taille d’une épingle.

Si vous présentez plusieurs de ces symptômes, vous devez rapidement contacter la ligne Info-Santé 811 ou consulter un médecin.

Un moyen de protection efficace

Depuis la mise en place de la vaccination gratuite contre le méningocoque C au Canada, le nombre d’infections graves a diminué de près de 97 %.

Le nouveau vaccin, dont l’efficacité tourne autour de 70 %, devrait permettre une réduction du nombre de cas de méningite au Québec. « Avec ce vaccin, nous voulons réduire la transmission du virus chez les adolescents, qui sont les plus porteurs de cette bactérie », souligne le spécialiste en santé publique.