Maux de dos : quels sont les traitements efficaces?
Vous souffrez de lombalgie, aussi appelée mal de dos ? Vous avez tout essayé, mais rien ne semble vous soulager ? Vous n’hallucinez pas ! Une étude scientifique américaine recense qu’à peine un traitement sur dix s’avère efficace pour traiter la douleur, et qu’encore là, ce n’est pas une panacée.
Environ 85 % de la population mondiale souffrira d’un mal de dos à un moment ou l’autre de sa vie, indique la Chaire de recherche internationale en santé neuromusculosquelettique de l’Université du Québec à Trois-Rivières. Les habitudes de vie, des facteurs génétiques ainsi que des facteurs psychosociaux accroissent le risque de vivre aux prises avec des douleurs lombaires.
Environ un Américain sur quatre souffre de douleurs au bas du dos, révèle l’étude, qui ajoute que cette affection est la principale cause d’invalidité chez nos voisins du Sud. Surtout, ajoutent ses auteurs, il est difficile de traiter un mal de dos lorsqu’on en ignore la cause.
« Il est vrai que dans une grande majorité des cas, on ne connaît pas ou bien on a de la difficulté à identifier l’origine du mal », relève la Dre Aline Boulanger, directrice de la clinique antidouleur du CHUM et professeure titulaire au Département d’anesthésiologie de l’Université de Montréal.
La spécialiste ajoute qu’une anomalie – hernie discale ou sténose lombaire, par exemple – révélée par imagerie médicale n’est pas automatiquement la cause de la lombalgie. « Si les symptômes ressentis par le patient correspondent à cette anomalie, on peut déterminer qu’il y a un lien de cause à effet, mais on s’est aussi rendu compte qu’il y a une quantité importante de personnes qui présentent des anomalies [sur leurs résultats de] rayons X ou [de] résonance magnétique et qui n’ont pas mal au dos », mentionne la Dre Boulanger.
Pas vraiment mieux qu’un placébo
L’étude publiée à la fin mars dans le BMJ Evidence-Based Medicine laisse entendre que peu de solutions sont réellement efficaces contre le mal de dos.
Les chercheurs ont cherché à valider l’efficacité de 56 traitements non chirurgicaux pour soigner le mal de dos aigu ou chronique. Analgésiques, massages, acupuncture, opioïdes, cannabis, et on en passe : plus de 300 essais cliniques ont étudié l’efficacité de ces méthodes en comparaison avec des placébos.
Il en ressort que seul l’usage d’anti-inflammatoires non stéroïdiens, comme l’ibuprofène ou l’aspirine, permettrait de réduire la douleur à court terme, mais pour un bref instant. Cinq autres traitements – l’exercice, la thérapie manuelle de la colonne vertébrale par un chiropraticien, le bandage thérapeutique (taping), la prise d’antidépresseurs ou l’application d’une crème chauffante – ont démontré des effets bénéfiques et temporaires pour soulager le mal du patient.
L’évaluation des autres traitements n’a pas permis de déterminer leur efficacité avec certitude, que ce soit en raison de la petitesse des échantillons, de l’imprécision des données ou du peu de fiabilité des preuves recueillies.
Bref, à peu près aucun traitement ne procure de soulagement à coup sûr. Ceux qui améliorent temporairement l’état du patient n’offrent, au mieux, qu’un effet analgésique légèrement supérieur à celui d’un placébo, conclut l’étude.
Les chercheurs sont néanmoins d’avis que la pratique d’exercice physique permettrait de prévenir l’aggravation de la douleur.
Et la chirurgie ?
Si une minorité de traitements non effractifs se révèlent réellement efficaces pour traiter la lombalgie, faut-il pour autant se tourner vers la chirurgie ?
Pas nécessairement, indique une autre étude, publiée récemment dans le Journal of neurosurgery : Spine. On y apprend entre autres que certains patients sont dirigés trop rapidement vers une chirurgie pour soigner leurs maux de dos chroniques.
Cette revue de littérature scientifique, basée sur un corpus de 76 articles, indique que « seule une minorité de patients souffrant de courbatures [ou de lombalgie] devrait subir une intervention chirurgicale, comme le suggèrent les données actuelles ».
On peut aussi y lire que « les patients souffrant de lombalgie doivent être évalués en vue d’une approche chirurgicale lorsque les causes anatomiques ont été identifiées et que des stratégies multidisciplinaires ont été mises en œuvre ».
Les auteurs recommandent qu’une intervention chirurgicale soit pratiquée « lorsqu’une cause directe est trouvée et que les risques et les avantages de la chirurgie sont discutés avec le patient et compris par lui ».
« Les chirurgiens sont beaucoup plus sélectifs lorsqu’ils décident de faire une intervention, souligne la Dre Boulanger. Ils ne vont pas opérer uniquement pour enlever la douleur ; ils vont le faire lorsqu’ils constatent un impact physique important ou que le patient est à risque de paralyser ou de vivre avec d’importantes séquelles. »
Quoi faire alors ?
Mieux vaut prévenir que guérir : pour s’éviter une lombalgie, la Dre Boulanger recommande d’adopter une bonne hygiène posturale et d’être actif physiquement. « S’asseoir comme il faut, faire attention à la manière dont on soulève les objets et maintenir une bonne musculature sont des éléments qui vont être aidants », indique-t-elle.
Si jamais vous souffrez néanmoins d’un mal de dos, n’hésitez pas à consulter un professionnel de la santé pour déterminer quel traitement vous conviendrait le mieux.
La Dre Boulanger déconseille toutefois l’inactivité, qui pourrait faire empirer votre état. « Il y a des patients qui ne bougeront plus et qui vont rester allongés pendant deux ou trois semaines, déplore la médecin. C’est normal que nos activités soient ralenties par une douleur, mais il est important de rester actif. »

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