Les vernis à ongles semi-permanents liés à des risques de cancer
Impeccables pendant plusieurs semaines, les vernis à ongles semi-permanents séduisent bon nombre de personnes. Mais attention ! Leur séchage sous lampe UV pourrait entrainer de graves problèmes de peau, à moins que vous preniez certaines précautions.
L’Académie nationale de médecine, en France, met en garde les utilisatrices des bars à ongles contre les risques pour la santé des lampes chauffantes utilisées pour fixer et sécher le vernis semi-permanent. Ces appareils combinent des diodes électroluminescentes (DEL) et des rayons UV de type A, qui pénètrent profondément dans la peau, favorisant son vieillissement, mais surtout provoquant l’apparition de cancers cutanés.
Depuis 2009, plusieurs études ont confirmé ces risques, et une nouvelle étude expérimentale démontre maintenant que l’irradiation de trois types de cellules de la peau par une lampe UV destinée au séchage des ongles induit des mutations cancérigènes.
Effets secondaires et facteurs de risque
Les effets secondaires induits par les vernis semi-permanents qui ont été recensés en 2022 en France se classent en trois catégories :
- Des réactions cutanées allergiques (66 cas, 70,5 %);
- Des atteintes mécaniques des ongles (23 cas, 26,1 %);
- Des cancers de la peau de type carcinome épidermoïde (3 cas, 3,4 %).
Ces problèmes concernent surtout des femmes, puisqu’elles représentent la grande majorité de la clientèle des établissements proposant ce type de service.
Trois facteurs cumulatifs seraient liés au risque de cancer, selon l’Académie nationale de médecine :
- Le jeune âge de début d’utilisation (en moyenne 20 ans);
- La fréquence rapprochée (5 ou 6 fois par an, voire plus en raison de l’apparition des lampes domestiques);
- L’exposition à ces appareils pendant plusieurs années.
Ce risque peut être accru si vous possédez une peau claire ou êtes immunodéprimé.
Une solution préventive
De nouvelles études sont en cours, et l’Académie nationale de médecine souhaite vivement que les consommatrices soient clairement informées des risques liés à cette pratique esthétique. Et si vous souhaitez vous faire faire un vernis semi-permanent, elle recommande d’appliquer une crème solaire dotée d’une protection UVA (la mention doit figurer sur l’emballage) environ 20 minutes avant d’exposer vos mains et vos ongles aux lampes UV/DEL.
Qu’en est-il au Canada ?
Santé Canada informe par courriel que « les lampes chauffantes utilisées pour l’application de vernis à ongles peuvent émettre différentes longueurs d’ondes de lumière, y compris le rayonnement ultraviolet A (UVA) et proche infrarouge ». L’organisme fédéral nous renvoie ensuite à la page d’information générale de son site web sur le rayonnement UV et les risques potentiels pour la santé. « Les rayons UVA pénètrent dans le derme et sont responsables du bronzage immédiat, du vieillissement prématuré de la peau, et peuvent jouer un rôle dans l’apparition de certains cancers de la peau. Les effets des rayonnements sur la santé dépendent du type de rayonnement, de son intensité et de la durée d’exposition », peut-on y lire.
Santé Canada ne recommande toutefois pas l’indication d’une mise en garde spécifiquement liée aux risques des lampes chauffantes utilisées pour l’application de vernis à ongles, mais les appareils employés au pays doivent être assujettis à la Loi sur les dispositifs émettant des radiations (LDER). Le Ministère indique qu’il examine les nouvelles informations scientifiques et qu’il analyse les mesures prises par d’autres juridictions en ce qui concerne les lampes à rayons ultraviolets utilisées pour l’application de vernis à ongles semi-permanent.
Les faux ongles également mis en cause
En 2016, en France, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) jugeait nécessaire d’alerter les médecins quant aux contrindications et aux risques liés à la pose de faux ongles. Elle indiquait que les produits et les techniques utilisés pour poser ou déposer des ongles artificiels n’étaient pas sans risque pour les ongles naturels ni pour les tissus qui les entourent. De plus, ces pratiques sont déconseillées dans certaines situations, comme lors d’une grossesse ou avant une intervention chirurgicale.

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