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Les produits laitiers faibles en gras ne sont pas meilleurs pour votre cœur

Par Catherine Crépeau
Les produits laitiers faibles en gras ne sont pas meilleurs pour votre cœur Tatjana Baibakova/Shutterstock.com

Consommer des produits laitiers faibles en gras ne serait pas meilleur pour votre cœur ni plus généralement pour votre santé, selon une analyse publiée dans The American Journal of Clinical Nutrition. Ce qui ne signifie pas qu’il faut se mettre à en consommer davantage !

La plupart des recommandations nutritionnelles, notamment celles du Guide alimentaire canadien, suggèrent de remplacer les produits laitiers à teneur normale en gras par leurs équivalents faibles en gras (légers) pour favoriser la santé cardiovasculaire. Ces recommandations visent à diminuer la consommation de gras saturés, néfastes pour la santé. Elles s’appuient sur des études montrant que remplacer les gras saturés par des gras insaturés dans l’alimentation réduit le mauvais cholestérol et le risque cardiovasculaire.

Mais est-ce vraiment le cas pour les produits laitiers ? Un groupe de 12 experts provenant de sept pays, réunis pour déterminer les effets des gras saturés des produits laitiers sur la santé du cœur, a conclu que, peu importe leur taux en gras, le lait, le yogourt et le fromage ont un effet neutre sur le risque cardiovasculaire.

« Nous ne disposons pas de données convaincantes qui montrent que consommer des produits laitiers riches en gras a un effet délétère ou bénéfique sur la santé. Autrement dit, peu importe le type de produit laitier que vous consommez, il ne semble pas y avoir de différence notable », souligne Benoît Lamarche, directeur scientifique au Centre NUTRISS, professeur à l’École de nutrition et chercheur à l’Institut sur la nutrition et les aliments fonctionnels de l’Université Laval, et premier auteur de l’analyse.

La conclusion des experts ne doit cependant pas être vue comme un encouragement à consommer davantage de produits laitiers riches en gras. « Ce que nous disons, précise Benoît Lamarche, c’est qu’il n’y a pas encore de données probantes soutenant la recommandation de favoriser les produits laitiers maigres pour le bien de sa santé cardiovasculaire. »

Les produits laitiers faibles en gras correspondent généralement au lait à moins de 2 %, au yogourt à moins de 3 % et au fromage à moins de 6 % ou contenant 25 % moins de gras que sa version ordinaire. Le beurre, la crème et les substituts laitiers d’origine végétale sont exclus, car ils ne sont pas considérés comme des produits laitiers dans la plupart des recommandations alimentaires.

Diminuer les gras saturés

Le chercheur ne remet pas en question l’importance de diminuer la consommation de gras saturés, néfastes pour la santé. Il indique que les produits laitiers sont la troisième source en importance de gras saturés dans notre alimentation (23 %), derrière les collations et les desserts préparés (44 %) et les viandes et leurs substituts (25 %). Les gras saturés représentent environ 60 % des gras contenus dans les produits laitiers.

De plus, d’après Benoît Lamarche, lorsque les gras saturés sont contenus dans leur aliment d’origine, comme dans les produits laitiers, ils n’ont potentiellement pas le même effet sur la santé que lorsqu’ils sont ajoutés dans un aliment.

Les Québécois qui veulent préserver la santé de leur cœur auraient avantage à retirer de leur panier les aliments ultratransformés, principale source de gras saturés dans l’alimentation nord-américaine. « Ce geste aura plus de chance de produire des effets bénéfiques sur la santé cardiovasculaire, assure le chercheur. Et en supprimant ces aliments de leur assiette, les gens y laisseront plus de place pour les fruits et légumes et des aliments plus sains et plus nutritifs. »

L’effet des gras saturés contenus dans les produits laitiers sur la santé étant un sujet controversé dans le monde de la nutrition, Benoît Lamarche tient à souligner l’indépendance de ses recherches. Pour éviter toute apparence de conflit d’intérêts, il a fait connaître ses règles aux organisateurs de la rencontre d’experts. Il a également refusé d’être rémunéré pour s’y rendre et a payé toutes les dépenses associées à sa participation.

À lire aussi : Le lait de vache et votre santé et Les dangers du lait cru

 

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  • Par R N
    21 mai 2025

    Lol! Cliquez sur votre lien de l’article scientifique (ç.à.d. “l’analyse”) que vous avez fourni dans la 3’ième paragraphe ci-haut. Ensuite - scroll down to ‘Conflict of Interests’ à la fin de l’article scientifique: Vous allez facilement voir les différents façons potentiels que certaines (ou la majorité des) auteurs auraient pu êtres influencés par des corporations laitiers - tel ‘The Dutch Dairy Association’ - parmi d’autres…

    J’aurais attendu à un meilleur sommaire equîibré de votre part, au lieu de seulement écrire que l'étude n’avait aucun potentiel d’influence biasé, car (seulement) le premier auteur n’avait pas accepté de l’argent ou autre compensation pour son implication….

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