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La naloxone : un antidote gratuit aux surdoses d’opioïdes

Par Florence Dujoux
La naloxone : un antidote gratuit aux surdoses d’opioïdes oasisamuel/Shutterstock.com

La naloxone est un médicament d’urgence qui inverse provisoirement les effets des opioïdes, comme le fentanyl. Facile à administrer et à action rapide, elle est offerte gratuitement en pharmacie.

La crise des surdoses qui sévit aux États-Unis et dans l’ouest du Canada touche aussi le Québec. L’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) a recensé 525 décès et 1276 visites aux urgences liés à une intoxication suspectée aux opioïdes ou à d’autres drogues de juillet 2022 à juin 2023.

Contrairement aux idées reçues, toutes les classes sociales sont concernées. Selon la Direction régionale de santé publique de Montréal, les surdoses mortelles surviennent dans trois cas sur quatre (77%) dans des domiciles, et les 40 à 59 ans constituent le groupe d’âge le plus affecté.

Devant ce fléau, la naloxone peut sauver des vies : elle bloque temporairement l’effet des opioïdes et permet en général aux victimes de recommencer à respirer normalement en attendant l’arrivée des secours.

Se procurer de la naloxone en prévention

La naloxone, commercialisée sous le nom de Narcan, est offerte gratuitement et sans ordonnance dans toutes les pharmacies – dont certaines maintiennent un stock permanent, tandis que d’autres la commandent à la demande –, de même que dans certains organismes communautaires. Toutes les personnes de 14 ans et plus peuvent y avoir accès, avec ou sans carte d’assurance maladie.

L’Ordre des pharmaciens du Québec (OPQ) indique que plus de 26 000 trousses de naloxone ont été remises en pharmacies entre juin 2022 et juin 2023, et ce nombre est en augmentation. La plupart d’entre elles contiennent deux doses de vaporisateur nasal, un format plus simple d’emploi que la seringue. Une rapide formation est donnée lors de leur distribution.

Bon à savoir : vous pouvez faire la demande d’une trousse pour pouvoir secourir un proche ou encore pour être en mesure de porter assistance aux autres en tant que citoyen. Cela n’apparaitra pas dans votre dossier Santé Québec, et vous ne serez pas identifié comme un utilisateur de drogue.

Pour savoir où trouver de la naloxone en tout temps près de chez vous, consultez la carte interactive de l’INSPQ.

Reconnaitre une surdose

Les opioïdes légaux sont des médicaments prescrits par un professionnel de la santé pour traiter la douleur. Ils comprennent entre autres la codéine, la morphine, l’oxycodone et le fentanyl. Des copies de médicaments d’ordonnance et des drogues de rue, comme l’héroïne, circulent en parallèle sur le marché illégal. Elles sont de plus en plus contaminées par du fentanyl de contrebande.

La Dre Catherine de Montigny, qui travaille en médecine des toxicomanies au Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM), explique que les opioïdes sont des dépresseurs du système nerveux central qui affectent la zone du cerveau contrôlant la respiration. Qu’ils soient légaux ou non, leur consommation abusive peut entrainer une surdose fatale. « Leurs effets sont décuplés lorsqu’ils sont associés à un autre dépresseur du système central, comme les benzodiazépines, le GHB ou l’alcool », prévient-elle.

Les symptômes d’une surdose comprennent notamment la contraction des pupilles, la perte de conscience et la difficulté à respirer. La personne peut aussi avoir les lèvres et les ongles bleus ainsi que la peau froide et moite.

Quand utiliser le Narcan ?

Si la personne semble inconsciente, tentez d’abord de la faire réagir en lui parlant fort ou en massant vigoureusement son sternum. En l’absence de réaction, commencez toujours par appeler les secours au 911. L’effet de la naloxone, qui dure entre 20 et 90 minutes, est moins long que celui de la plupart des opioïdes : les signes vitaux peuvent donc de nouveau se détériorer après son administration.

« S’il y a une possibilité que les opioïdes soient une des substances impliquées, ça vaut vraiment la peine d’administrer la naloxone », recommande la Dre Catherine de Montigny. Le médicament d’urgence sera inefficace si c’est une autre drogue qui a été ingérée, comme les benzodiazépines, les stimulants (cocaïne, amphétamines, etc.) ou l’alcool, mais il ne provoquera pas de préjudice additionnel.

Administrez la naloxone en insérant doucement l’embout dans une des narines de la victime, et en appuyant fermement sur le piston, sans tester le vaporisateur au préalable. Si la personne ne réagit pas, effectuez des compressions thoraciques ou commencez la réanimation cardiorespiratoire. Après trois minutes, donnez la deuxième dose dans l’autre narine, à l’aide du second vaporisateur.

Dans tous les cas, restez près de la victime jusqu’à l’arrivée de l’ambulance. Si vous êtes vous-même en possession d’une petite quantité de drogue, gardez en tête que la loi fédérale sur les bons samaritains secourant les victimes de surdose offre depuis 2017 une protection juridique aux personnes victimes et aux témoins. Ni la personne intoxiquée ni vous-même ne pouvez être accusés de détention de substances illicites.

Pour en savoir plus sur l’administration de la naloxone, consultez les vidéos explicatives de l’INSPQ.

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