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Jouets lumineux: gare aux yeux?

Par Marie-Ève Martel
Jouets lumineux: gare aux yeux? FamVeld/Shutterstock.com

Les jouets équipés de diodes électroluminescentes (DEL) sont-ils néfastes pour la rétine des enfants ? La question reste difficile à trancher, mais le bon sens et la prudence imposent de limiter l’exposition des enfants à ce qu’on appelle la lumière bleue, surtout avant l’âge de 10 ans.

Le magazine français Que choisir publiait en octobre dernier un article dont l’introduction donnait le ton : « Riches en lumière bleue, les [DEL] présentes dans les jouets lumineux sont néfastes notamment pour la rétine. Modifiée voilà quatre ans sur des bases erronées, la norme [française] censée les protéger ne joue plus son rôle. »

Selon Éric Poulin, président de l’Ordre des optométristes du Québec (OOQ), il n’y a cependant pas de quoi s’alarmer. « Ce qu’on doit retenir, c’est qu’il faut faire attention aux lumières qui sont diffusées ; c’est une question de gros bon sens », explique-t-il à Verdict santé.

« Oui, les DEL présentes dans les jouets peuvent poser certains risques en cas d’exposition prolongée et directe à une lumière trop intense. Heureusement, bon nombre de ces jouets utilisent des lumières DEL à émission limitée de lumière bleue, poursuit-il. Il faudrait donc que l’enfant les regarde pendant des heures pour qu’ils provoquent des dommages. »

Par dommages, on entend une fatigue oculaire et des problèmes concomitants, tels que des maux de tête, une vision floue ou de la sècheresse des yeux, indique l’Association canadienne des optométristes

Des effets à mesurer

Il existe plusieurs types d’ondes lumineuses allant du bleu au rouge, explique l’optométriste. Les rayons ultraviolets, notamment émis par le soleil, sont ceux qui dégagent le plus d’énergie, suivis de la lumière bleue.

Quand la lumière bleue parvient à la rétine et que celle-ci y est exposée pendant un certain temps, des effets négatifs peuvent survenir. L’accumulation peut être dommageable pour l’œil des enfants de moins de 10 ans, car leur cristallin (la lentille naturelle des yeux qui capte les rayons lumineux) est plus transparent que celui des adultes et davantage de lumière pourrait atteindre leur rétine. « Mais encore là, il n’y a pas d’études scientifiques qui le confirment hors de tout doute », prévient Éric Poulin.

Selon lui, ce n’est que dans une vingtaine d’années qu’on saura vraiment si ces jouets et les écrans ont provoqué de réels dommages, étant donné la multiplication des appareils qui utilisent la lumière bleue. « Par précaution, il vaudrait donc mieux limiter l’exposition à celle-ci dès maintenant », conseille l’optométriste – et proposer des lunettes de soleil aux enfants quand la lumière du jour est trop forte pour leurs yeux. Et tant qu’à bien faire, protéger les nôtres du même coup !

Pour passer une bonne nuit

Éric Poulin rappelle aussi que la lumière « bleu pâle », qu’on retrouve dans les lumières blanches (qui regroupent l’ensemble du spectre des rayons lumineux) et sur les écrans, joue un rôle important dans la régulation des cycles du sommeil et de l’éveil.

« En soirée, notre corps sécrète de façon naturelle de la mélatonine, une hormone qui prépare le corps au sommeil, explique le président de l’OOQ. Quand on est exposé à la lumière bleue, celle-ci stimule notre corps pour l’éveil, comme si le soleil se levait. Alors, regarder des écrans juste avant d’aller se coucher peut envoyer à notre corps des messages discordants qui peuvent perturber le sommeil. »

En ce sens, il est recommandé de délaisser les écrans et les objets lumineux susceptibles d’influencer notre endormissement au moins une heure avant le coucher. Question de mieux protéger ses yeux, il est aussi suggéré d’activer le mode « nuit » sur les appareils électroniques, une fonction qui tamise les rayons bleus émis par les écrans. 

Protéger les yeux des enfants 

Selon l’Ordre des optométristes du Québec, il est fortement déconseillé d’exposer un enfant de moins de deux ans à des écrans ou à des jouets lumineux.

Chez les bambins de deux à cinq ans, on recommande de limiter à une heure par jour le temps d’exposition, alors que chez les enfants d’âge scolaire, on plafonne cette durée à deux heures par jour, à l’exclusion des moments consacrés aux devoirs.

Il est par ailleurs suggéré d’encourager vos enfants à ne pas regarder directement les lumières DEL et de bien éclairer la pièce dans laquelle ils jouent pour qu’ils n’aient pas à fixer ces sources lumineuses.

Enfin, l’OOQ recommande d’acheter « des jouets de marques réputées qui respectent les normes de sécurité en vigueur. » Éric Poulin souligne en outre que « les fabricants tendent à concevoir des DEL avec des filtres ou des ajustements du spectre [lumineux pour atténuer] l’émission de lumière bleue nocive ».

Il existe des normes internationales, telles que celles établies par la Commission internationale de l’éclairage (CIE) et la Food and Drug Administration (FDA), aux États-Unis, qui régulent l’intensité et les spécifications des DEL utilisées dans les articles destinés aux enfants, mais aucun logo sur les emballages n’indique si les produits respectent ou non ces normes.

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