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Jouets et appareils électroniques : gare aux substances toxiques !

Par Florence Dujoux
Jouets et appareils électroniques : gare aux substances toxiques ! Quality Stock Arts/Shutterstock.com

Une nouvelle étude relève la présence de paraffines chlorées dans plusieurs produits de consommation. Ces substances considérées comme nocives pour l’environnement et suspectées d’être cancérigènes pour l’homme sont pourtant interdites au Canada.

Les chercheurs de l’Université de Toronto ont testé 96 produits utilisés à l’intérieur des maisons, incluant des meubles, des vêtements, des produits de soins personnels, des jouets ou encore des appareils électriques. Leur objectif : identifier les sources de paraffines chlorées à chaîne courte (PCCC), mesurées en concentration élevée dans l’air intérieur de résidences familiales.

Ces substances chimiques sont illégales au Canada depuis 2013. Considérées comme nocives pour l’environnement, elles ont été répertoriées comme polluants organiques persistants dans la Convention de Stockholm, ratifiée en 2017. De plus, les preuves de leur impact sur la santé humaine s’accumulent : perturbateurs endocriniens, elles sont suspectées d’être cancérigènes chez l’homme, d’après les études réalisées par ingestion sur des souris.

Plusieurs sources de contamination

Dix ans après l’interdiction de ces additifs chimiques chlorés, les chercheurs en ont trouvé dans 87,5 % des produits analysés. Un résultat qui démontre que la réglementation bannissant leur fabrication, leur commercialisation et leur importation n’est pas respectée ! Certains articles présentent de faibles quantités de PCCC, qui pourraient provenir d’impuretés lors de la production, tandis que d’autres affichent des niveaux élevés, qui indiquent une utilisation intentionnelle.

Les concentrations les plus fortes (environ 1000 fois supérieures à celles retrouvées dans l’air intérieur !) ont été détectées dans deux appareils électroniques, à savoir la gaine en plastique d’un fil d’ordinateur et le revêtement extérieur d’un fil de casque. Les chercheurs jugent ces résultats cohérents avec les rapports d’utilisation élevée de PCCC dans les plastiques PVC collectés en Chine. « Ce type d’utilisation, en particulier dans les câbles d’écouteurs, offre des possibilités d’exposition humaine directement par contact des mains avec les câbles », signalent les experts.  

Des niveaux préoccupants de PCCC ont aussi été relevés dans plusieurs jouets, achetés neufs. Ceux-ci étaient tous importés. C’est une balle en mousse qui contenait le plus de substances toxiques. Celles-ci figuraient également en concentration importante dans les emballages. « La présence de PCCC dans ces produits est particulièrement préoccupante, car les nourrissons, les tout-petits et les jeunes enfants sont vulnérables aux expositions provenant de telles sources », pointe le rapport.

Des pistes d’actions gouvernementales

Pour les auteurs de l’étude, l’omniprésence des paraffines chlorées dans les produits de consommation courante, en dépit de leur interdiction, illustre la difficulté d’assurer la conformité à la réglementation. Ils recommandent la mise en place de tests en continu, grâce à une collaboration renforcée entre communauté scientifique et gouvernement.

De plus, ils soulèvent le fait que les jouets et les appareils électroniques achetés au Canada sont fabriqués pour les marchés internationaux : des efforts coordonnés avec les États-Unis et l’Europe seraient à même de mieux encadrer leur commercialisation.

En attendant, quelles précautions prendre ?

Le dernier Guide Jeux et jouets de Protégez-Vous consacrait un article à la sécurité des jouets. Il soulignait entre autres que des problèmes de non-conformité concerneraient beaucoup de magasins à 1 $. Ceux-ci distribuent des produits en provenance d’Asie, livrés en grandes quantités et rapidement remplacés; il est donc quasiment impossible d’avoir le temps de les évaluer.

Danielle Charbonneau, experte pour la sélection et l’évaluation des jouets destinés aux enfants de 0 à 7 ans, y évoque l’écueil « de toujours vouloir acheter moins cher, aux dépens de la qualité ». Mieux vaut se tourner vers des marques réputées et dont les coordonnées du fabricant apparaissent sur l’emballage ! Le même principe de précaution pourrait s’appliquer pour les écouteurs et autres petits appareils électroniques, surtout quand ils sont utilisés par les enfants.

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