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Faut-il craindre la mpox ou variole simienne?

Par Sophie Mediavilla-Rivard
Faut-il craindre la mpox ou variole simienne? Marina Demidiuk/Shutterstock.com

Le 14 aout, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a déclaré une urgence de santé publique de portée internationale pour la mpox, aussi connue sous le nom de variole simienne ou variole du singe, en raison d’une recrudescence de cas en Afrique et de l’apparition d’une nouvelle souche. Il s’agit du plus haut niveau d’alerte possible. Doit-on s’inquiéter au Québec et comment peut-on se protéger ?

La mpox (pour monkeypox), aussi appelée variole simienne ou variole du singe, est une maladie causée par un virus. Il en existe deux souches : le clade I, venant de l’Afrique centrale, et le clade II, circulant davantage en Afrique de l’Ouest. 

En septembre 2023, une nouvelle variante du virus – le clade Ib – a été détectée. Cette mutation, plus mortelle et plus facilement transmissible que les précédentes, s’est propagée dans plusieurs pays d’Afrique. À la mi-aout 2024, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a déclaré une urgence de santé publique de portée internationale : « Une action internationale coordonnée est nécessaire pour enrayer cette épidémie et sauver des vies », dit le directeur général de l’OMS, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus.

Peu de risques d’épidémie au Québec

Les cas rapportés au Québec jusqu’à maintenant proviennent de la seconde souche, le clade II. « Les taux de mortalité sont de 3,6 % chez les adultes et de 11 % chez les enfants pour le clade I, et d’environ 1 % pour le clade II », note la Dre Judith Fafard, directrice médicale du Laboratoire de santé publique du Québec. La transmission entre humains est également plus faible pour la seconde souche.

Aucun cas de clade I n’a encore été détecté au Québec, et seulement 10 cas de clade II ont été confirmés dans la province depuis janvier 2024. On ne peut donc pas parler d’épidémie de clade I ici, même si cette souche prend de la vigueur en Afrique (particulièrement en République démocratique du Congo). « C’est préoccupant ; il faut prendre la situation au sérieux, précise la Dre Fafard. Il y a quand même beaucoup de voyageurs qui vont et viennent de République démocratique du Congo […], donc il y a une possibilité que le virus sorte du continent. On suit la situation de près. »

Une épidémie de mpox ne serait pas non plus comparable à la pandémie qu’on vient de connaitre. « La COVID-19 se transmettait par voie aérienne, alors que [pour la mpox], il faut des contacts rapprochés », explique la directrice médicale. On en sait aussi déjà beaucoup sur cette maladie. La COVID-19, elle, a pris tout le monde par surprise : aucun vaccin n’existait.

Transmission et symptômes

La mpox peut se transmettre de personne à personne, par objets contaminés ou d’animal à personne (zoonose). L’OMS indique que la transmission de personne à personne se fait « par un contact étroit avec des lésions, des liquides organiques, des gouttelettes respiratoires et des matériaux contaminés, comme la literie ».

Les symptômes sont similaires pour les deux souches. Ils incluent de la fièvre, des sueurs nocturnes, des maux de tête et des douleurs articulaires ou musculaires. Des lésions cutanées apparaissent ensuite, surtout sur le visage, les mains et les pieds. Les symptômes durent de deux à quatre semaines, et la maladie se guérit généralement d’elle-même. Si les symptômes perdurent, votre médecin pourrait vous prescrire certains traitements pour les atténuer.

N’importe qui peut contracter et propager la maladie, mais la vaste majorité des cas rapportés jusqu’à maintenant au Canada et ailleurs dans le monde concernaient des hommes qui ont déclaré avoir eu des contacts sexuels avec d’autres hommes.

Qu’arrive-t-il si des cas sont déclarés au Québec ?

Pour l’instant, les messages de la Santé publique demeurent les mêmes pour les clades I et II : allez consulter un médecin et isolez-vous si vous présentez des symptômes. « On a aussi eu des cas graves et des hospitalisations pour le clade II. Donc peu importe le clade, la prise en charge clinique et les consignes d’isolement sont les mêmes », explique la docteure.

Lorsqu’un médecin soupçonne un cas de mpox, il envoie un échantillon en analyse. Selon le nombre d’échantillons, celle-ci sera effectuée dans des laboratoires québécois ou ailleurs au pays. La Colombie-Britannique a, par exemple, aidé temporairement le Québec à analyser ses échantillons récemment.

« Pour faire un séquençage efficace, il faut analyser plusieurs échantillons en même temps. Comme on a eu seulement 10 cas cette année au Québec, on agit en complémentarité avec d’autres laboratoires de santé publique de la Colombie-Britannique, où il y a eu quelques éclosions cet hiver », explique la Dre Fafard.

Un même vaccin pour les deux souches

Au Québec, un vaccin contre la mpox – efficace à 85 % – est offert aux personnes qui n’ont pas encore présenté de symptômes de la maladie, mais qui ont été en contact direct par la peau ou les muqueuses avec des lésions ou des fluides corporels d’une personne infectée au cours des 14 derniers jours. Il peut aussi s’agir d’un contact avec des objets contaminés, comme des vêtements ou de la literie.

Le vaccin est également offert aux hommes (cis ou trans) qui ont ou qui auront des relations sexuelles avec un autre homme (cis ou trans) à Montréal, s’il ne s’agit pas d’un partenaire sexuel unique et régulier.

« On invite les personnes qui n’ont pas encore reçu leur vaccin ou qui ont reçu seulement une dose et qui sont ciblées par la campagne à aller chercher leur deuxième dose », dit la directrice médicale.

Pour en savoir plus, consultez le site de l’OMS (en français), les recommandations de vaccination de l’INSPQ et le site du gouvernement du Québec.

 

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