Effet placebo: quel est le rôle des gènes, exactement?

C’est ce qui ressort d’une méta-analyse menée par la chercheuse Kathryn Hall de l’École de médecine de l’Université Harvard, à Boston.

La revue de littérature scientifique, publiée en 2015 dans le journal Trends in Molecular Medicine, établit qu’il existerait 11 gènes prédisposant à une plus grande sensibilité à l’effet placebo.

Or, la composante «effet placebo» revêt une importance majeure dans les tests de nouveaux médicaments. En effet, «la molécule testée doit “battre” l’effet placebo pour être approuvée, explique le Dr Serge Marchand, neurophysiologiste et professeur titulaire à la Faculté de médecine de l’Université de Sherbrooke.

Par exemple, si le placebo soulage la douleur chez 30 % des patients, le nouveau médicament devra livrer une performance significativement supérieure pour passer le test et être éventuellement commercialisé.» 

Faudra-t-il, dès lors, vérifier si les cobayes sont porteurs d’un des 11 gènes en question?  

«Je ne crois pas, répond le Dr Marchand. Car d’autres facteurs que la génétique entrent en ligne de compte dans l’effet placebo. D’ailleurs, celui-ci varie dans le temps, selon le contexte par exemple. Ainsi, la confiance qu’on accorde au médecin qui prescrit le médicament ou encore le stress vécu par le patient influencent aussi les résultats», conclut-il.