Détecter le cancer de la prostate
Novembre est le mois de sensibilisation aux cancers masculins. Pour l’occasion, beaucoup de messieurs se laissent d’ailleurs pousser la moustache afin de soutenir la cause (Movember). Voici comment réduire le risque de cancer de la prostate et prévenir cette affection, pour laquelle un nouveau traitement sera offert au début de 2024.
Située sous la vessie en avant du rectum, la prostate est une glande de l’appareil génital masculin entourant la partie supérieure de l’urètre qui permet d’évacuer l’urine et le sperme.
Le cancer de la prostate est le cancer le plus fréquent chez les hommes : la Société canadienne du cancer estime que 25 900 personnes au Canada en recevront le diagnostic et que 4900 hommes en mourront cette année, ce qui représente 10 % de tous les décès par cancer chez les hommes en 2023.
Quand faut-il passer un examen de dépistage ?
Il n’y a pas de programme de dépistage périodique du cancer de la prostate, car il n’existe pas de consensus médical quant aux méthodes de détection et à l’âge où les hommes devraient se faire examiner. Voici cependant ce que recommande le Collège des médecins du Québec :
Le dépistage doit être envisagé :
– chez les patients âgés de 55 à 70 ans ayant une espérance de vie de plus de 10 ans;
– chez les patients de 55 ans et moins s’ils sont à risque.
Le dépistage ne devrait pas être proposé aux patients de plus de 70 ans ni à ceux dont l’espérance de vie est de moins de 10 ans.
La Société canadienne du cancer et la Fondation québécoise du cancer recommandent d’en discuter avec votre professionnel de la santé, car il y a des avantages et des inconvénients à subir un test de dépistage du cancer de la prostate.
En quoi consiste le dépistage ?
Premiers tests : le toucher rectal et le test APS
Généralement, le processus débute par un examen physique de la prostate au niveau du rectum (toucher rectal). Le médecin palpe la prostate afin de détecter toute anomalie.
Il prescrira également une analyse de sang pour faire un test de l’antigène prostatique spécifique (APS). Ce dernier peut indiquer un problème à la prostate, mais pas nécessairement un cancer.
Des examens plus poussés si nécessaire
Si le test APS est jugé anormal et qu’un nodule a été détecté lors de la palpation de la prostate, le spécialiste procèdera à une échographie transrectale afin de révéler l’éventuelle présence d’une tumeur. Généralement, on effectue une biopsie à cette étape afin d’analyser le tissu ou la tumeur.
Avantages et inconvénients du dépistage
Le but principal du test APS est de détecter le cancer de la prostate à un stade précoce. La détection de ce cancer à ses débuts peut s’avérer très utile pour faciliter le traitement dans le cas de tumeurs à croissance rapide et avoir plus de chances d’enrayer la maladie.
Mais en général, la croissance de ce type de cancer est plutôt lente : la plupart des hommes qui en sont atteints ne présenteront pas de symptômes et n’auront peut-être même jamais besoin de traitement.
Il faut aussi savoir que les résultats du test APS ne sont pas toujours fiables : un faux positif peut générer des tests inutiles, comme une biopsie.
Pourtant, 90 % des hommes qui reçoivent un diagnostic décident d’aller de l’avant avec un traitement dont les effets secondaires peuvent s’avérer plus ou moins graves, comme de l’incontinence urinaire ou un dysfonctionnement érectile.
Il est donc essentiel d’en discuter avec votre médecin : il pourra vous donner un avis éclairé sur la question en tenant compte de différents facteurs, dont votre âge, vos antécédents familiaux, votre état de santé ou vos origines ethniques (les hommes noirs d’ascendance africaine ou caribéenne présentent presque deux fois plus de risques d’en être atteints que les autres, indique la Société canadienne du cancer).
Des symptômes à considérer
Plusieurs symptômes peuvent vous inquiéter :
- une sensation de brulure ou une douleur en urinant;
- un inconfort plus ou moins intense lorsque vous êtes assis, parce que la prostate est enflée;
- des douleurs lors de l’éjaculation ou un dysfonctionnement érectile.
Si vous présentez un ou plusieurs de ces symptômes, consultez un médecin sans tarder. Si vous n’avez pas de médecin de famille, mais que vous êtes inscrit sur une liste d’attente, appelez le 811, option 3, afin que le personnel évalue votre besoin et vous dirige vers le professionnel le mieux adapté à votre situation. Les tests de la prostate sont gratuits pour les personnes couvertes par l’assurance maladie du Québec.
Une option : surveiller sans traiter
On l’a déjà mentionné, le cancer de la prostate évolue souvent très lentement. Il se pourrait qu’il ne provoque aucun symptôme, qu’il ne se propage pas et qu’il ne mette pas la vie du patient en danger.
La surveillance active peut constituer une option de traitement si le cancer est à un stade précoce ou de degré peu élevé et qu’il risque très peu d’évoluer.
Mais dans d’autres cas, il est nécessaire de le soigner. Plusieurs avenues sont alors possibles : la chimiothérapie, la radiothérapie, ou l’intervention chirurgicale, avec l’ablation partielle ou totale de la prostate.
Le type de traitement dépend de plusieurs facteurs, dont l’âge du malade, ses préférences et, bien sûr, le stade du cancer.
Le médecin spécialiste reste votre meilleure ressource pour choisir l’option de traitement à privilégier en fonction de l’évolution de la maladie.
Bon à savoir : la Fondation québécoise du cancer offre un service de jumelage téléphonique qui vous permet de discuter avec un autre homme qui a traversé l’épreuve d’un cancer de la prostate. Vous pouvez aussi poser toutes vos questions à des infirmières de la Ligne Info-cancer.
Une nouvelle hormonothérapie par voie orale dès 2024
Les hommes atteints d’un cancer avancé de la prostate auront dès le début de 2024 une nouvelle option de traitement : Santé Canada vient d’approuver Orgovyx (relugolix), de Sumitomo Pharma Canada, un antagoniste oral des récepteurs de l’hormone de libération des gonadotrophines (GnRH). Il s’agit de la première et de la seule hormonothérapie androgénosuppressive par voie orale au Canada.
« Ce traitement administré une fois par jour offre une option sure et efficace aux patients atteints d’un cancer de la prostate avancé », dit le Dr Fred Saad, directeur du département de chirurgie et du service d’oncologie génito-urinaire de l’Université de Montréal.
Quelques ressources
Pronostic et survie – Cancer de la prostate
Fondation québécoise du cancer
Outil pour faciliter la discussion sur les recommandations de l’INESSS
Avantages et inconvénients du dépistage par l’APS – Groupe d’étude canadien sur les soins de santé préventifs

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