Des intoxications graves dues aux champignons sauvages
En cette année pluvieuse, l’expression « pousser comme des champignons » s’entend au sens propre du terme, mais le gout de ces mycètes peut s’avérer plus qu’amer… Avant de cuisiner les fruits de votre cueillette, assurez-vous que vos champignons sont comestibles.
Les mycologues n’en peuvent plus de joie. Depuis le printemps, les champignons prolifèrent grâce aux pluies abondantes, propices à leur croissance. Les morilles, absentes depuis quelques années, ont refait leur apparition au printemps, les chanterelles sont légion depuis plusieurs semaines, et de nouvelles espèces rares émergent. Les périodes de récolte dureront probablement jusqu’en octobre.
Si plusieurs de ces champignons sont succulents et suffisent à parfumer un plat, d’autres sont extrêmement toxiques et peuvent causer de graves problèmes de santé, allant jusqu’à une dégradation du foie nécessitant une greffe ou à des problèmes rénaux impliquant des séquelles permanentes. Certains peuvent même vous tuer !
Des connaissances nécessaires
On ne s’improvise pas mycologue, et de nombreux cueilleurs de champignons ne mesurent pas le danger qu’ils encourent. Vous savez peut-être que l’amanite phalloïde (non répertoriée au Québec) est mortelle ou que l’amanite tue-mouche (chapeau allant du jaune à l'orangé avec des flocons blancs) est toxique et psychotrope. Mais d’autres amanites sont comestibles et, à l’inverse, des espèces que vous pourriez croire sans danger sont vénéneuses. Le monde des champignons est complexe, et il est dangereux de consommer ceux qui sont ramassés par des novices ou des amateurs mal renseignés.
Deux décès et des hospitalisations
Depuis le début de 2023, deux personnes sont décédées après avoir ingéré des champignons nocifs, et une cinquantaine ont été dirigées vers des centres hospitaliers en raison d’une intoxication, selon le Centre antipoison du Québec.
Certains champignons des espèces amanite, lépiotes et galérines, sont particulièrement virulentes; ce sont d’ailleurs une amanite vireuse et une amanite bisporigène qui ont causé les deux décès au Québec. La consommation d’autres espèces, comme les gyromitres ou encore les clitocybes lumineux – parfois confondus avec les chanterelles qui, elles, sont succulentes et comestibles –, nécessite également une hospitalisation.
Se faire accompagner d’un expert
Il faut donc posséder expérience et expertise pour ramasser des champignons et les consommer sans mettre sa santé, voire sa vie, en péril. Si vous souhaitez vous documenter et faire une cueillette sans risque, vous pouvez vous joindre à un club de mycologues et participer à leurs excursions.
Plongez dans les nombreux ouvrages qui présentent les différentes espèces accompagnées de photos et de dessins techniques ou consultez le site mycoquebec.org. Le répertoire de l’organisme comprend 23 603 photos représentant 3 262 espèces. Ceci dit, même en vous documentant bien, sachez que chacun a son propre sens de l’observation, que plusieurs éléments sont à considérer lors de la cueillette et qu’il est préférable de ne pas se lancer sans être accompagné d’un spécialiste.
PRÉCISION: Cet article a été modifié le 22 aout 2023 pour préciser la couleur de l'amanite tue-mouches.

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