COVID-19, grippe et autres virus respiratoires des enfants : les bons gestes
Un cocktail de trois virus respiratoires provoque l’engorgement des urgences pédiatriques. Quels gestes adopter pour prévenir les infections au fil de la saison froide et réagir au mieux, si votre enfant est malade ?
Ils commencent comme un rhume, et pourtant ils n’en sont pas ! Le virus respiratoire syncytial (VRS), l’influenza et la COVID-19 présentent souvent les mêmes premiers symptômes, à savoir la toux, le nez qui coule, la fièvre et un peu de difficulté respiratoire.
Des trois, le VRS est peut être le moins connu. Il circule pourtant depuis des décennies, au cours de chaque saison froide. Il se transmet de la même façon qu’un simple rhume. La plupart des enfants la contractent au moins une fois avant l’âge de deux ans. C’est la première cause d’hospitalisation chez les enfants, bien avant la grippe ou les autres virus respiratoires.
Les reconnaître
« Même pour un professionnel de la santé, ce n’est pas facile de différencier ces virus uniquement sur la base des symptômes. Pour les parents, il faut surtout identifier les manifestations cliniques pour savoir si l’enfant doit être vu par un professionnel », dit le Dr Olivier Drouin, pédiatre à l’hôpital Sainte-Justine et professeur à l’Université de Montréal. Il conseille de consulter un professionnel dans les quatre cas suivants :
- Si vous avez l’impression que votre enfant est léthargique, fatigué, et que vous avez de la difficulté à le réveiller ;
- S’il n’est plus capable de s’hydrater de façon appropriée et qu’il urine moins que d’habitude ;
- S’il semble avoir du mal à respirer ;
- S’il fait plus de 38,5 °C de température rectale pendant trois jours.
Des solutions à la maison
Pour soulager votre bébé, vous pouvez lui donner de l’acétaminophène pour enfant et, s’il a plus d’un an, de l’ibuprofène pour enfant. Respectez bien les doses indiquées sur l’emballage, notamment en fonction de l’âge, et n’hésitez pas à demander conseil à votre pharmacien.
Vous pouvez également donner un bain tiède à votre enfant, ou le rafraîchir à l’aide d’une débarbouillette humide. La fièvre ne baissera pas pour autant, mais son confort sera meilleur.
Votre poupon malade risque de manquer d’appétit et de refuser de boire. Proposez-lui du liquide et des aliments en plus petite quantité, mais plus souvent. S’il ne veut pas manger, faites-lui boire un liquide de réhydratation (disponible en pharmacie). Mieux vaut un peu de liquide que rien du tout.
L’importance de moucher bébé
Le Dr Drouin insiste sur la nécessité d’une bonne hygiène nasale. « Vous pouvez utiliser un mouche-bébé pour dégager les voies respiratoires et nettoyer les voies nasales avec une solution saline, notamment avant les boires et les dodos des petits. » Vous trouverez des méthodes optimales pour moucher bébé adéquatement sur le site du CHU Sainte-Justine. « C’est la base de ce qu’on fait à Sainte Justine, alors c’est bon pour la maison ! », assure-t-il.
Votre enfant n’est pas malade ? Protégez-le !
Selon le Dr Drouin, la vaccination reste la meilleure protection. C’est donc important de vacciner les enfants adéquatement, et pas uniquement contre la COVID-19. Sur ce dernier point, il précise que, même si la plupart d’entre eux s’en tirent bien face au virus, c’est tout de même bénéfique de leur administrer le vaccin pour les protéger, d’autant qu’ils le tolèrent généralement bien. « C’est la même chose pour l’influenza : le vaccin est disponible maintenant et il permet de prévenir des maladies sévères », soutient-il.
« II ne faut pas oublier non plus les vaccinations régulières de routine à 2 mois, 4 mois, 12 mois et 18 mois, car ces vaccins protègent contre une souche de pneumonie. Les parents ont pris un peu de retard en ce qui concerne ces vaccinations de routine à cause de la pandémie, mais c’est important de les mettre à jour pour protéger vos enfants. Certains vaccins peuvent être administrés simultanément. » Vous pouvez utiliser ClicSanté ou contacter le CLSC de votre région pour prendre rendez-vous.
Adoptez des gestes préventifs
Que votre enfant ou vous soyez malade ou non, prenez l’habitude de vous laver les mains fréquemment et de porter un masque si vous êtes en contact avec des personnes malades. « J’aurais espéré qu’on apprenne de la pandémie, déplore le Dr Olivier Drouin. Il faut limiter nos contacts essentiels quand on est malade, que l’on soit positif à la COVID-19 ou pas. Si on doit sortir, mais qu’on tousse ou qu’on a le nez qui coule, porter un masque permettra de limiter la contamination. Il faut aussi se laver les mains et avoir une bonne hygiène nasale ; ce sont des gestes de base », conclut-il.
Compte tenu des heures d’attente à l’urgence et des difficultés à obtenir un rendez-vous médical rapidement, le proverbe « mieux vaut prévenir que guérir » prend actuellement tout son sens !
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