Commotion cérébrale: reconnaitre les symptômes chez les jeunes enfants

Chaque année au Québec, près de 2 % des enfants de cinq ans et moins – près de 9 000 – sont touchés par une commotion cérébrale. Et le quart d’entre eux présente encore des symptômes un mois ou plus après le traumatisme, selon différentes études sur la question. 

« Les symptômes d’une commotion cérébrale sont largement les mêmes chez les jeunes enfants que chez les adultes, mais ils ne vont pas se manifester de la même façon », rappelle la neuropsychologue Miriam Beauchamp, chercheuse au Centre de recherche Azrieli du CHU Sainte-Justine et professeure titulaire au département de psychologie de l’Université de Montréal.

Sans compter que les enfants de huit ans et moins (l’âge de la petite enfance, selon les normes internationales) disposent de moyens limités pour exprimer leurs inconforts. C’est la raison pour laquelle Miriam Beauchamp et son équipe ont créé COCO, un site Web mis en ligne le 25 septembre dernier. 

Contraction de « Communication-Commotion », COCO se veut « un grand programme de mobilisation des connaissances » au sujet des commotions cérébrales chez les jeunes enfants, résume-t-elle.

Commotions: surveiller tout changement de comportement

La meilleure manière de détecter une commotion cérébrale chez un jeune enfant est d’être à l’affut de tout changement dans son comportement à la suite d’une chute ou d’un accident. Certains sont des signaux clairs qu’une évaluation médicale immédiate est requise – perte de conscience, confusion, vomissements répétés et problèmes d’équilibre ou de coordination, par exemple –, alors que d’autres peuvent être confondus avec des changements développementaux.

« Un enfant peut être excessivement irritable, faire des crises ou encore refuser de manger, illustre Miriam Beauchamp. Ça peut être dû au terrible two, mais ça peut aussi indiquer qu’il a mal à la tête ou qu’il a des nausées. » 

Elle ajoute que les études ont démontré que les enfants ayant subi une commotion cérébrale vont chercher du réconfort : « Ils vont davantage demander d’être pris dans les bras, vont rester près de leurs parents, vouloir plus leur doudou, avoir envie de se reposer ou dormir plus. »

Si vous observez certains de ces symptômes, ou d’autres énumérés sur le site COCO, mieux vaut vous rendre à la clinique pour en avoir le cœur net. 

Accompagner les enfants après un choc à la tête

À l’heure actuelle, COCO propose trois outils pour aider à accompagner les enfants après un choc à la tête : 

• Aux parents, l’équipe offre un outil de détection imprimable qui liste les signaux d’alerte à reconnaitre et la marche à suivre selon leurs observations ;
• Les travailleurs de la petite enfance (éducatrices, personnel enseignant ou des services de garde en milieu scolaire, animateurs de camps de jour, etc.) peuvent obtenir gratuitement une trousse pédagogique contenant divers outils de formation ;
• Un ensemble d’outils baptisé REACTIONS est proposé au personnel de la santé afin de soutenir le diagnostic et la prise en charge des jeunes patients commotionnés.

« Le site Web va continuer à évoluer, précise Miriam Beauchamp. Le prochain outil, probablement disponible d’ici environ deux mois, sera une liste de recommandations à la suite d’un diagnostic de commotion : des suggestions concrètes pour les jours et les semaines qui vont suivre, ainsi que des conseils concernant le retour aux activités et à la garderie. » 

« Nous avons le souci de ne pas inquiéter outre mesure les parents, à qui nous rappelons que dans la plupart des cas, les petits récupèrent bien en quelques semaines, conclut la neuropsychologue. Mais des blessures peuvent arriver, et c’est là qu’il faut s’assurer que l’enfant obtienne les bons services au bon moment. »