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Comment la chaleur affecte-t-elle votre cœur, votre cerveau et vos autres organes?

Par Laurent Fontaine avec Florence Dujoux
Comment la chaleur affecte-t-elle votre cœur, votre cerveau et vos autres organes? Dasha Yahmina/Shutterstock.com

Lors des périodes de canicule, la santé publique lance des appels à la prudence. Pourquoi les grandes chaleurs sont-elles si dangereuses ? Comment votre cœur, votre cerveau et vos autres organes sont-ils affectés ? Et à partir de quand votre santé est-elle touchée ?

« Les vagues de chaleur créent un stress immense sur le corps », affirme la Dre Claudel Pétrin-Desrosiers, médecin de famille et présidente de l’Association québécoise des médecins pour l’environnement (AQME). Elles entrainent une hausse de la mortalité de 10 à 15 %, mais aussi une augmentation de la morbidité, c’est-à-dire du nombre de malades dont les problèmes de santé auparavant stables se compliquent. « La capacité d’adaptation de l’organisme a ses limites », rappelle-t-elle.

À quatre degrés seulement d’une catastrophe

C’est que tout l’équilibre de notre édifice corporel tient à quelques degrés. La température centrale du corps humain au repos est d’environ 37 °C. À 39 °C, vous traversez une bonne fièvre, et à 40,5 ou 41 °C, les professionnels de l’urgence s’activent autour de vous pour vous maintenir en vie.

En période de canicule, l’organisme doit absorber plus de chaleur extérieure, ce qui fait grimper sa température interne. Pour se maintenir à 37 °C, il enclenche un processus de thermorégulation. La production d’une grande quantité de sueur permet de dissiper la chaleur par la peau et les extrémités, comme les mains et les pieds, par un processus d’évaporation. Le processus peut demander jusqu’à deux litres d’eau par heure, d’où l’importance de bien s’hydrater en période de grande chaleur

Vos vaisseaux sanguins se dilatent aussi afin de drainer plus de sang sous la peau et dissiper la chaleur corporelle dans l’environnement. Ce processus, s’il dure, fragilise une série d’organes soudainement en manque de leur ressource indispensable : le sang.

Les organes les plus touchés par la chaleur

Généralement, le corps parvient à réguler sa température de façon très efficace. Mais en période de canicule, il peine parfois à y arriver, ce qui peut affecter certains de vos organes.

La baisse soudaine du flux sanguin et de l’oxygénation dans l’estomac et les intestins permet aux toxines qui y sont concentrées de s’infiltrer plus facilement dans la circulation sanguine. En raison de l’afflux soudain de ces toxines, le corps enclenche une réaction inflammatoire excessive en produisant des protéines de stress et des radicaux libres. Cette réaction inflammatoire est susceptible d’affecter plusieurs organes si elle est trop vive. 

À cause de la transpiration accrue, les reins aussi se déshydratent plus facilement, ce qui peut affecter les personnes souffrant déjà d’insuffisance rénale.

Le cœur fait beaucoup plus d’efforts que de coutume lors des grandes chaleurs, et cette activité intense affecte les personnes souffrant de maladies cardiovasculaires. Le sang délaisse les organes, dont le cœur, ce qui provoque une baisse inattendue de la pression artérielle. Pour réguler le flot, celui-ci pompe plus vite, car il veut éviter que la personne, sous l’effet de la chute de tension, ne s’évanouisse. Le muscle cardiaque accélère aussi la cadence pour compenser l’effet de la déshydratation. La situation peut rapidement devenir critique chez des personnes souffrant déjà de troubles cardiovasculaires.

Le cerveau, lui aussi, cherche ses repères. Ces changements dans le flux sanguin et la déshydratation perturbent le transport des nutriments et de l’oxygène dont il a besoin. En cas de coup de chaleur, la personne peut souffrir de confusion, s’évanouir ou se retrouver prise de convulsions. 

Cinq mécanismes critiques 

Au total, rapporte l’Observatoire de la prévention de l’Institut de cardiologie de Montréal, cinq mécanismes physiologiques peuvent entrainer la défaillance de sept organes vitaux (cerveau, cœur, intestins, reins, foie, poumons, pancréas) : l’ischémie, la toxicité due au choc thermique, la réponse inflammatoire, la coagulation intravasculaire disséminée (CIVD) et la rhabdomyolyse. 

Ce que vous devez faire

Pour aider votre corps à faire face adéquatement à la chaleur, vous pouvez adopter ces quelques habitudes :

  • Passez au moins deux heures par jour à l’air climatisé, que ce soit à la maison ou dans des espaces publics. Ne négligez pas les lieux frais et ombragés, comme les parcs ou les piscines, s’ils sont accessibles. À la maison, si vous ne disposez pas de climatiseur ou de déshumidificateur, créez des courants d’air en ouvrant les fenêtres quand la température rafraichit. 
  • Buvez plus d’eau que d’habitude. Limitez votre consommation de boissons caféinées et d’alcool, qui peuvent aggraver la déshydratation.
  • Diminuez l’intensité de vos activités dans la journée. Si possible, entrainez-vous tôt le matin ou tard le soir, ou privilégiez des activités moins intenses, comme la natation.
  • Prenez des douches tièdes ou froides ou utilisez des débarbouillettes pour abaisser votre température corporelle.
  • Portez des vêtements amples et clairs, et couvrez-vous la tête pour vous protéger du soleil.
  • Dormez dans la pièce la plus fraiche de votre logement.
  • Prenez des nouvelles de vos proches et donnez-leur-en, en portant une attention particulière aux personnes âgées ou vulnérables. Si vous êtes à risque, ne restez pas isolé.

Ce texte reprend plusieurs informations de notre article « Santé et canicule : comment se protéger des grosses chaleurs ? », publié en juillet 2023.

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