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Comment gérer l’anxiété engendrée par l’actualité?

Par Mathieu Ste-Marie
Comment gérer l’anxiété engendrée par l’actualité? fizkes/Shutterstock.com

Situations politiques, guerres et massacres, enjeux économiques : les nouvelles sont déprimantes et peuvent devenir une source d’anxiété. Comment faire face à la dureté de l’actualité ?

Chaque personne va réagir différemment à ces vagues de nouvelles négatives, parfois extrêmes, dit Christine Grou, présidente de l’Ordre des psychologues du Québec. Certaines vont être ébranlées, alors que d’autres vont rapidement passer à autre chose. « Cela dépend toujours de la construction de la personne et du contexte dans lequel elle se trouve », explique-t-elle.

Trois facteurs déterminants influencent votre réaction :

– Votre état de santé psychologique. Êtes-vous bien outillé pour comprendre la situation ? Disposez-vous aussi de bons mécanismes de défense qui peuvent vous permettre de calmer votre anxiété ? Par exemple, l’intellectualisation et la suppression en sont deux qui vous aident à faire face à un stress.

– Votre entourage. Pouvez-vous vous réfugier auprès de gens rassurants lorsque vous êtes anxieux ?

– Le contexte. Vous trouvez-vous vous-même dans un contexte stressant, par exemple parce qu’il y a plusieurs choses qui arrivent dans votre vie sur lesquelles vous avez peu de contrôle, comme la maladie d’un proche, une séparation ou une perte d’emploi ?

Mais comment des guerres qui se déroulent à des milliers de kilomètres de notre résidence peuvent-elles créer de l’anxiété ? « La planète est relativement petite, avance la psychologue. Ce n’est jamais si loin que cela. » Sans compter qu’à notre époque, tout est pas mal interrelié.

Évidemment, ce qui se produit près de chez vous risque davantage de vous affecter.

Éviter la surexposition aux nouvelles

Peu importe qui vous êtes, Christine Grou conseille de bien choisir vos sources d’information et de ne pas vous surexposer. « Ce n’est pas nécessaire de regarder les nouvelles toute la journée et de visionner les mêmes images en boucle. Nous pouvons nous limiter à un ou deux bulletins par jour », dit-elle.

Cette modération peut aussi s’appliquer dans l’usage des réseaux sociaux. Allez-y pour rechercher de l’information et interagir avec d’autres utilisateurs, mais n’y restez pas collé des heures.

En revanche, se couper complètement de l’actualité n’est pas non plus une bonne idée : « Nous vivons sur une planète où nous devons rester en rapport avec la réalité et avec les institutions si nous voulons être capables d’interagir avec elles », affirme la psychologue.

Se détendre et agir

En plus d’éviter la surexposition aux nouvelles, la psychologue rappelle l’importance de s’accorder du temps pour relaxer et avoir du plaisir. « Par exemple, regardez un film qui vous fait du bien à l’âme, comme une histoire de Noël ou une comédie. Ce moment va vous permettre de vous détendre et de voir qu’il y a d’autres choses dans la vie que les horreurs de la guerre, notamment », dit-elle.

De plus, pour diminuer l’anxiété, restez dans l’action, conseille Christine Grou : « Le fait de se lever et de faire quelque chose de constructif va souvent l’apaiser », dit-elle.

Pratiquer une activité physique, discuter avec un proche, aller marcher à l’extérieur et méditer permettent également de réduire l’anxiété liée aux images parfois difficiles que nous envoient les médias.

Comment parler des mauvaises nouvelles à vos enfants ?

Tout comme vous, vos enfants peuvent être affectés par l’actualité morose qui parvient à leurs yeux et à leurs oreilles sans même qu’ils le cherchent. Guerres, attentats, violences gratuites ou difficultés économiques, comment devons-nous aborder ces sujets avec eux ?

En tout premier lieu, avant même de vous exprimer, demandez-leur quelle est leur compréhension du sujet et ce qu’ils ont appris sur celui-ci. « Nous n’avons pas besoin d’aller au-devant des enfants et de leur dire des choses qu’ils ne sont pas nécessairement prêts à entendre. Laissez-leur vous poser des questions », dit Christine Grou.

Le philosophe pour enfants Gilles Abel conseille de son côté aux parents de ne pas se positionner comme des personnes qui connaissent toutes les réponses. « On peut parler de tout avec les enfants à condition d’écouter ce sur quoi ils s’interrogent et de dialoguer avec eux, dit-il. Il faut créer une conversation. Le parent et l’enfant n’auront peut-être pas de réponses, mais ils auront dédramatisé une situation en la mettant en mots », explique celui qui collabore avec Les As de l’info, un média électronique qui s’adresse à un lectorat de 8 à 12 ans.

Rassurez-les !

Par ailleurs, il faut éviter d’invalider ce qu’ils ressentent en leur disant de ne pas s’en faire pour rien. Vous devez leur mentionner que leur inquiétude est légitime et les rassurer. Par exemple, dans le cas d’une guerre, vous pourriez dire que le conflit se passe loin de chez vous et que ce sont des soldats qui s’affrontent. Ou dans des situations où des familles sont impliquées, il est possible de mettre en valeur les liens de solidarité ou familiaux, sans pour autant nier la dureté des évènements.

« Dites-leur que la paix commence par les gestes posés autour de soi et à l’école, et qu’ils peuvent agir là où ils sont pour construire un monde de paix », conseille Christine Grou.

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  • Par Raymond Gosselin
    17 novembre 2023

    Toujours aussi intéressant.
    Merci

  • Par Solange Giroux
    17 novembre 2023

    Être en Paix avec nous même ça débute sûrement par là.