Ces actes médicaux qui font grimper votre facture de pharmacie
Dans le but d’éviter les files d’attente, certains patients peuvent payer à leur pharmacien jusqu’à 1200 $ par année pour recevoir des services qui seraient gratuits s’ils étaient dispensés à l’hôpital ou dans une clinique médicale.
Depuis l’adoption des projets de loi 31 et 41 à l’Assemblée nationale, les pharmaciens peuvent dispenser certains soins médicaux dans leur établissement, en échange de quelques dollars. On parle ici de vaccination, d’ordonnance pour un médicament dans le cas d’une condition mineure, d’administration d’un médicament à des fins d’enseignement, de prolongation ou d’ajustement d’ordonnance, de préparation de pilulier et de certains prélèvements effectués par une infirmière.
Une partie de ces actes médicaux sont entièrement à vos frais, comme la vaccination antigrippale pour la clientèle qui n’est pas vulnérable, alors que d’autres, comme le prolongement d’une prescription, sont couverts par le régime d’assurance médicaments (RAMQ). Dans ce cas, vous devez tout de même payer pour les frais de franchise, la coassurance et les honoraires du pharmacien, qui varient de 15 à 20 $ par acte. Ainsi, pour recevoir un soin médical en pharmacie, vous devez payer le montant de base de la franchise, qui est de 21,75 $, ainsi que 37 % du reste de la facture (coassurance). Le gouvernement a toutefois décrété qu’un patient ne devrait pas avoir à débourser plus de 95 $ par mois.
Pour avoir un portrait plus clair de la situation, voici deux exemples de clients fictifs, réalisés en collaboration avec Thina Nguyen, pharmacienne et directrice générale de la Fédération des pharmaciens du Québec (FPQ).
Se départir des frais pour l’accessibilité
De façon pratiquement unanime, les associations professionnelles du milieu pharmaceutique québécois se sont prononcées en faveur de l’abolition des frais de franchise et de coassurance pour les actes médicaux.
«Le fait que des frais soient associés aux services rendus en pharmacie, comme la prolongation ou l’ajustement d’ordonnance, nuit à l’accessibilité. Un service obtenu gratuitement à la clinique médicale devrait être offert tout aussi gratuitement à la pharmacie. Le problème réside dans le fait que ces services sont couverts par l’assurance médicament lorsqu’ils sont offerts par le pharmacien, et non par l’assurance maladie, comme ils devraient l’être», explique Julie Villeneuve, directrice des communications de l’Ordre des pharmaciens du Québec.
«C’est un soin médical, les coûts devraient donc être inclus dans l’assurance maladie», corrobore Minh-Tâm Trân, directeur de l’Association professionnelle des pharmaciens salariés du Québec (APPSQ).
Thina Nguyen rappelle pour sa part qu’une étude réalisée en 2017 a démontré que les patients qui ont consulté un pharmacien n’ont pas eu à consulter un médecin ou un autre professionnel de la santé dans 78 % des cas. «En contexte de pandémie, c’est d’autant plus important», ajoute-t-elle.
Pour l’instant, le gouvernement du Québec a accepté d’abolir les frais de franchise et de coassurance seulement pour le vaccin contre la grippe. Selon un article de Radio-Canada, il envisagerait toutefois d’abolir les autres frais par voie de règlement. Aucune échéance n’a cependant été fixée.
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