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C’est quoi, un souffle au cœur ?

Par Emmanuelle Mozayan-Verschaeve
C’est quoi, un souffle au cœur ? Gumbariya/Shutterstock.com

« Vous avez un souffle au cœur… » Ces mots semblent inquiétants quand on les entend. Mais la situation est-elle vraiment si grave ? Réponses et nuances du Dr Charles Dussault, cardiologue électrophysiologiste au CIUSSS de l’Estrie-CHUS.

« Un souffle au cœur, c’est un terme générique qui décrit de la turbulence dans le flux sanguin du cœur, ce qui va générer un souffle qu’on va entendre quand on ausculte le patient, explique le Dr Charles Dussault, cardiologue électrophysiologiste au CIUSSS de l’Estrie-CHUS. Il ne s’agit pas d’une maladie, mais plutôt de la manifestation d’un autre trouble. « Beaucoup de gens disent souvent ‟j’ai un souffle au cœur”, mais ils font l’erreur de penser que tous ces souffles sont pareils. Il faut prendre en compte le fait que la plupart d’entre eux sont bénins et ne nécessitent aucune intervention ni aucun suivi, précise le spécialiste. Lorsqu’il y a des symptômes associés, on va recommander une investigation. »

Votre souffle au cœur peut donc être normal, car il est possible qu’en vous auscultant, le médecin entende un peu de turbulence lorsque le sang est propulsé à la bonne vitesse au niveau des cavités.

Ce souffle peut aussi venir des valves de votre cœur si elles sont malades, ou si elles sont rétrécies, ce qui crée de la friction. Dans ce cas, il se produit une régurgitation au niveau des valves du cœur que le médecin entend. Par ailleurs, certaines personnes naissent avec des cavités anormales au niveau du muscle cardiaque, ce qui peut là encore générer un souffle au cœur.

« Il existe aussi des souffles épisodiques, ajoute le DDussault, qui apparaissent, par exemple, quand vous êtes fiévreux : comme votre corps combat la fièvre, votre cœur va battre un peu plus fort et provoquer un souffle transitoire, ce qui est assez fréquent. »

Le souffle au cœur peut donc résulter aussi bien d’une condition complexe que d’une situation normale et physiologique, quel que soit votre âge.

Des souffles bénins et malins

En vous auscultant, le médecin déterminera si votre souffle au cœur est malin ou bénin. « Il y a certaines caractéristiques quand on écoute le souffle qui nous indiquent que le cas est généralement bénin s’il s’agit d’un souffle systolique (le cœur se resserre), et plus sérieux s’il s’agit d’un souffle diastolique (le cœur se relâche). Ce n’est pas absolu, mais il y a certains critères de dangerosité que l’on peut identifier à ce niveau-là en auscultant le patient », poursuit le Dr Dussault.

Des signes avant-coureurs

La plupart du temps, le patient ne ressent aucun symptôme : c’est le médecin qui va détecter à l’auscultation s’il y a ou non un souffle au cœur. Il vaut la peine d’aller consulter si vous ressentez, par exemple, un essoufflement important à l’effort, si vous avez des pertes de conscience, de l’enflure au niveau des jambes, de la difficulté à dormir sur le dos ou des douleurs dans la poitrine. Il pourrait s’agir de signes d’alarme qui devraient vous inciter à aller consulter.

« Quand le médecin a un doute, il fait passer une échographie du cœur qui permet de voir si les cavités cardiaques ainsi que les valves fonctionnent adéquatement », précise le spécialiste.

Que faut-il faire ?

Si votre souffle est bénin, vous n’avez rien à faire et surtout pas à vous inquiéter. D’ailleurs, dans la majorité des cas, le souffle n’est pas associé à une maladie cardiaque préoccupante.

Plus rarement, les valves peuvent nécessiter une chirurgie ou un suivi. « Selon la valve malade, on peut faire certaines recommandations comme éviter parfois les exercices de compétition. Mais c’est vraiment l’avis du médecin qui compte : il ne faut surtout pas penser qu’on ne doit pas faire de sport si l’on a un souffle au cœur. Au contraire, si un souffle est bénin, il n’y a aucune limitation », soutient le cardiologue en ajoutant que le patient doit absolument se fier aux conseils spécifiques du médecin.

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