La géothermie devient plus accessible
Le nouveau programme LogisVert d’Hydro-Québec inclut des subventions pour la géothermie qui rendent cette technologie verte plus accessible et rentable, estime Écohabitation.
Que diriez-vous de ne plus craindre de grosses factures pour chauffer ou climatiser votre résidence ? C’est possible avec la géothermie, un système qui utilise l’énergie contenue dans le sol pour chauffer l’air ou le refroidir grâce à un système de puits installés dans le sol, à une profondeur où la météo n’a plus d’incidence sur la température.
L’installation d’un système géothermique peut coûter de 20 000 $ à 40 000 $, ce qui n’est pas à la portée de toutes les bourses. Mais, avec le nouveau programme d’Hydro-Québec, LogisVert, l’aide financière n’a jamais été si généreuse.
Avec son nouveau programme de subventions, Hydro-Québec permet à la géothermie de se comparer aux autres technologies de chauffage/climatisation. C’est ce qu’assure Ian Sabourin-Somers, conseiller technique chez Écohabitation et candidat à la profession d’ingénieur. « La technologie fonctionne, dit-il, elle est éprouvée et efficace au Québec. »
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Entre 10 000 et 24 000 $ de subventions
La subvention s’élève à 750 $ par tranche de 1000 BTU/h, ce qui peut représenter de 50 % à 60 % du coût total du projet. En dollars, on parle d’un soutien financier allant de 10 000 à 24 000 $.
Avec cette aide financière, « les consommateurs vont considérer cette avenue dans le choix d’un système de chauffage et de climatisation pour leur maison », souligne Ian Sabourin-Somers. La géothermie n’est donc plus un équipement accessible seulement aux mieux nantis ou pour des projets de haut de gamme.
La durée de vie d’un tel système est d’environ 50 ans pour ce qui est des puits, et il est possible de le rentabiliser en cinq ans environ avec les subventions. En ce qui concerne les composants de base, le spécialiste d’Écohabitation parle d’une durée de vie qui peut aller jusqu'à 20 ans dans de bonnes conditions.
Une bonification pour les nouvelles maisons
La date du lancement du programme LogisVert n’a pas encore été confirmée, mais l’intérêt des propriétaires est manifeste. « Nous constatons un intérêt pour la géothermie au vu des questions que nous recevons de la part de clients et d’installateurs à propos de l’admissibilité à l’aide financière », mentionne Cendrix Bouchard, conseiller stratégique en communications d’Hydro-Québec.
Les nouvelles constructions peuvent bénéficier d’une bonification dans le cadre de ce programme, précise Hydro-Québec. Celle-ci sera calculée sur le total de l’aide financière et versée aux entrepreneurs. Les options Durabilité du programme LogisVert (qui exigent l’installation de thermopompes géothermiques) sont, elles aussi, admissibles à une bonification.
Les demandes pourront être envoyées à Hydro-Québec dès que le programme LogisVert sera officiellement lancé, confirme la société d’État.
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Des exigences pour la géothermie
Les travaux d’installation d’une thermopompe géothermique dans le cadre de LogisVert doivent répondre aux exigences suivantes.
1. Ils doivent viser l’installation complète d’un puits géothermique avec un collecteur s’il y a plus d’un puits, et d’une thermopompe géothermique pour le chauffage et la climatisation d’une habitation.
2. L’installateur doit être inscrit au Registraire des entreprises du Québec (REQ) et détenir les licences appropriées de la Régie du bâtiment du Québec (RBQ). Ainsi, vous devez faire installer votre système par une entreprise autorisée, car c’est elle qui devra faire la demande pour vous.
Plus fiable, moins polluant
Les systèmes géothermiques utilisés pour le chauffage et la climatisation des bâtiments s’appuient sur le principe qu’à une profondeur de 6 à 10 mètres, la température de la terre n’est pas influencée par les variations de température en surface et qu’elle est relativement constante (de 8 à 10 °C), nous explique Écohabitation.
En hiver, la température du sol est plus élevée que celle de l’air en surface : la chaleur est donc extraite de manière efficace. Inversement en été, la chaleur excessive des espaces est renvoyée dans le sol, ce qui contribue à la régénération de la source énergétique. De plus, en ne nécessitant pas de combustion, le système est écologique et peu polluant comparativement à d'autres sources énergétiques.
Le fait de ne pas être soumis aux aléas du climat est l’un des nombreux avantages de la géothermie, car la quantité de chaleur disponible dans le sol ne s’en trouve pas affectée (elle est plutôt constante au fil des saisons). En cas de panne de courant, par contre, le système géothermique, comme d’autres types de chauffage, ne fonctionnera plus, sauf s’il est alimenté par une génératrice ou un système photovoltaïque combiné avec une batterie.
Des systèmes encore peu répandus
« La géothermie est une énergie encore peu développée et peu connue, son taux de pénétration dans le marché québécois est faible, dit le porte-parole d’Hydro-Québec. Nous espérons que notre offre aura un impact dans le marché. »
Plusieurs entreprises qui œuvrent dans l’installation de systèmes de chauffage confirment qu’elles n’installent actuellement que peu de systèmes de ce genre par année. Le prix élevé semble nuire au développement de cette technologie.
D’autant qu’installer un système géothermique requiert une bonne planification et une réelle expertise. Par exemple, il faut éviter que des fuites ne se produisent dans les systèmes fermés, ou que l’eau ne perde de sa qualité dans le cas des systèmes en boucle ouverte (qui captent la chaleur dans un lac ou une nappe phréatique, avec deux puits, indique Écohabitation).
Ian Sabourin-Somers recommande de s’assurer de la compétence de l’entrepreneur qu’on engage, en vérifiant son expertise dans le domaine de la géothermie.
« Une eau trop dure pourra causer des problèmes d’entartrage et de colmatage, alors qu’une eau acide peut entraîner de la corrosion. Souvent, l’installation d’un système de traitement de l’eau sera nécessaire pour les systèmes à boucle ouverte. Si votre entrepreneur ne vous propose pas de tester l’eau avec un tel système, n’acceptez pas la soumission et allez voir ailleurs ! », conseille même l’expert technique chez Écohabitation.
De l’espoir pour les petits terrains urbains
Bien que le chauffage par géothermie soit disponible partout (il y a de la chaleur sous tous les terrains), il n’est pas toujours possible de l’installer, car il faut pouvoir forer à une bonne profondeur. De plus, le sol ne doit pas être trop rocailleux, sinon il devient trop difficile de procéder au forage.
Mais les technologies évoluent, et il semble aussi y avoir de nouvelles possibilités pour les habitations construites en milieu urbain, où les terrains sont généralement plus petits.
Par exemple, le circuit à détente directe est tout indiqué pour les maisons existantes, assure Hydro-Québec. Il convient bien aux espaces restreints en milieu urbain, parce qu’il ne nécessite pas de forage profond et qu’il peut être mis en place à l’aide d’une foreuse très compacte. Un tel système fait circuler un fluide frigorigène dans des tuyaux de cuivre enfouis à une trentaine de mètres dans le sol, une technologie conçue au Canada.
D’autres subventions disponibles
Une autre source de financement pour des travaux d’efficacité énergétique est le prêt canadien pour des maisons plus vertes, qui aide les propriétaires à rendre leur résidence plus écoénergétique.
Il s’agit d’un prêt au montant maximal de 40 000 $, sans intérêt pendant dix ans, qui s’ajoute à la Subvention canadienne pour des maisons plus vertes pour aider les propriétaires à effectuer certaines des rénovations recommandées par un conseiller en efficacité énergétique, lequel doit encadrer les travaux et mesurer les gains énergétiques.
Les programmes Rénoclimat et Chauffez vert offrent également des subventions pour améliorer le confort de votre résidence.
Rénoclimat, pour sa part, vise à améliorer l’efficacité énergétique de votre demeure, alors que Chauffez vert vous aidera financièrement à remplacer une fournaise ou une chaudière au mazout ou au propane par un système électrique ou fonctionnant à l’énergie renouvelable.
À lire aussi : notre guide Thermopompe
(Version modifiée le 10 août - quelques précisions ont été apportées, notamment en cas de panne électrique)
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