Ski : pratiquer le hors-piste en toute sécurité
De plus en plus prisé par les Québécois, le ski hors-piste ravit les amateurs de nature et de sensations fortes. Mais il vaut mieux bien se préparer avant de partir à l’aventure.
La pandémie de COVID-19 – encore elle ! – serait responsable de cet engouement pour le hors-piste. « Il y avait de nombreuses restrictions sanitaires dans les centres de ski, explique Maxime Bolduc, directeur du département de ski de la Fédération québécoise de la montagne et de l’escalade (FQME). Beaucoup de skieurs se sont donc tournés vers le hors-piste afin de conserver une plus grande liberté. »
Il ne faut cependant pas croire qu’il est possible de se lancer en ski hors-piste sans préparation, même avec plusieurs années de ski alpin à son actif.
S’informer et s’équiper
La première étape, selon Maxime Bolduc, est de s’informer adéquatement et de bien s’équiper. La FQME met à la disposition des skieurs un guide en ligne regroupant plusieurs recommandations dont il vaut mieux tenir compte avant de quitter les pistes balisées.
L’une des particularités du ski hors-piste : l’ascension de la montagne fait partie du sport en soi ; pas de remonte-pente, ici ! Il faut donc se munir de skis adaptés, habituellement plus longs, plus larges et plus légers que ceux pour le ski alpin sur piste. De plus, la fixation, conçue pour la montée des pentes, permet que le talon se détache lorsque le skieur grimpe. Le skieur place également une peau d’ascension sur le ski au moment de la montée pour se faciliter la tâche.
À lire aussi : Guide d’achat : comment choisir un porte-skis
Prévoir l’imprévisible
Le hors-piste se pratique dans des pistes qui ne sont pas vérifiées par des patrouilleurs ou dans des zones plus éloignées. « Si un incident survient, les skieurs doivent être autonomes et prêts à toute éventualité pour leur évacuation », explique Maxime Bolduc. Voilà pourquoi il conseille de toujours pratiquer ce sport en groupe, ou au moins à deux.
Il recommande d’apporter les essentiels pour faire face à une avalanche, comme une pelle, une sonde afin d’être en mesure de mesurer le niveau de la neige, un système de communication adéquat ainsi qu’un DVA, soit un détecteur de victime en avalanche – littéralement un détecteur électronique, de la taille d’un cellulaire, qui permet de repérer une masse corporelle ensevelie sous la neige.
L’expert ajoute que le plus grand risque en ski hors-piste est de souffrir d’hypothermie. Il faut enfiler des vêtements chauds et apporter un ensemble de rechange et une couverture isolante.
De plus, il peut arriver que les expéditions soient plus longues que prévu : le skieur doit avoir assez de nourriture et d’eau pour la journée, ainsi qu’une lampe frontale, car la noirceur survient vite en hiver.
Attention aux « trous d’arbres » !
Enfin la descente, avec ses paysages à couper le souffle ! Certains risques sont similaires à ceux rencontrés en ski alpin sur piste, comme les chutes ou la collision avec un arbre sur notre chemin.
Contrairement au ski alpin, le ski hors-piste se pratique sur des sentiers qui ne sont pas travaillés au préalable. Des obstacles imprévus peuvent aussi perturber la descente, comme des roches cachées ou des troncs d’arbres bien masqués sous la neige.
Il faut également éviter de skier trop près des arbres, pour éviter ce que l’on appelle « les trous d’arbres ». Le phénomène se produit surtout avec les conifères, lorsqu’il y a une accumulation importante de neige. Les branches de l’arbre créent un trou à la base de celui-ci où le skieur peut tomber, comme dans une crevasse invisible.
« Habituellement, le skieur tombe tête première et peut être entièrement enseveli par la neige. Il est difficile de se sortir seul de ce type de trou, d’où l’importance d’être accompagné et d’être bien équipé », prévient M. Bolduc, qui conseille aux skieurs de prendre une assurance en cas d’accident.
Éviter les blessures
Une bonne préparation permet d’éviter les blessures, rappelle Edith Castonguay, physiothérapeute et vice-présidente du conseil d’administration de la Fédération des cliniques de physiothérapie du Québec.
D’un point de vue cardiovasculaire et musculaire, l’ascension en ski hors-piste est particulièrement exigeante : elle peut fatiguer le skieur. L’effort est aussi intense lors de la descente, puisque la neige en hors-piste est plus poudreuse et demande de plus grands efforts musculaires qu’en skiant sur des pistes tapées.
« La fatigue, tant mentale que physique, diminue les réflexes et augmente les risques de chute », prévient la physiothérapeute.
Toutefois, le facteur de risque le plus important, selon elle, est la présence d’anciennes blessures. « Souvent, le corps s’est adapté, il a compensé puis a développé des patrons de mouvements qui nous mettent plus à risque », explique la physiothérapeute. D’où l’importance d’être à l’écoute de son corps et d’éviter de faire trop de descentes à la fois, lorsque l’on commence le ski hors-piste.
Une blessure ne veut pas nécessairement dire que la saison de ski tire à sa fin. « Si on ressent de la douleur, il vaut mieux mettre fin à la journée. Si la gêne persiste plus de 48 heures, il est important d’aller consulter un professionnel de la santé, comme un physiothérapeute, afin de favoriser une bonne guérison et de pouvoir reprendre le sport plus rapidement. »
Pour les débutants en hors-piste, la FQME recommande d’être accompagné d’un guide spécialisé lors des premières descentes afin d’éviter les incidents fâcheux. « Restons humbles face à la montagne, dit Maxime Bolduc. Elle présente de nombreux risques, c’est important de connaître nos propres limites. »
À lire aussi : 20 jeux à 30 $ et moins parfaits pour l’après-ski
L'envoi de commentaires est un privilège réservé à nos abonnés.
Déjà abonné? Connectez-vous
Il n'y a pas de commentaires, soyez le premier à commenter.