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Qualité de l’eau : à vérifier avant de se baigner

Par Carole Côté
Ina Meer Sommer/Shutterstock.com

Lacs, piscines, glissades d’eau, pataugeoires… Rien de tel que jouer dans l’eau pour se rafraîchir en été. Mais, avant de vous mouiller, littéralement, avez-vous pensé à vérifier la qualité de l’eau ? Voici comment vous renseigner afin d’éviter que la baignade ne rime pas avec maux de ventre et peau irritée.

C’est le ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCC) qui est responsable de l’eau des installations de baignade, par l’entremise du Règlement sur la qualité de l’eau des piscines et autres bassins artificiels.

Depuis 2007, ledit règlement encadre le suivi de la qualité de l’eau par l’application de normes de qualité, l’obligation d’effectuer des contrôles réguliers, la tenue d’un registre et la diffusion des résultats.

Où se renseigner ?

La qualité des eaux des plages publiques est évaluée dans le cadre du programme Environnement-Plage piloté par le MELCC et auquel participent les exploitants de plage de façon volontaire pour protéger la santé des baigneurs. Ce sont d’ailleurs eux qui assument les frais d’analyse de l’eau dont ils sont tenus de placarder les résultats sur le site de la plage, au moyen d’affiches officielles.

C’est le Ministère qui a la responsabilité de faire parvenir les résultats d’analyse aux exploitants, aux municipalités, aux directions de la santé publique concernées ainsi qu’aux médias. Les communiqués officiels sont d’ailleurs disponibles ici.

Il est possible de consulter les évaluations sur le site du Ministère qui sont regroupées par régions. Les hyperliens se retrouvent tout en bas, sur cette page du site du MELCC.

L’information est mise à jour quotidiennement sur le site, dès 11 h.

Il est aussi possible de s’informer par téléphone directement à la Direction régionale du Centre du contrôle environnemental de la région où est située la plage ou au Service d’accueil et de renseignements du MELCC en composant le 1 800 561-1616, un numéro sans frais. Les renseignements vous seront donnés en semaine pendant les heures de bureau.

Les plages de la SÉPAQ

La Société des établissements de plein air du Québec (SÉPAQ) exige que des tests de qualité de l’eau de la plage soient effectués, soit par la participation au programme Environnement-plage du MELCC ou par des laboratoires agréés par ce programme, mais selon la fréquence et les périodes requises par le programme. Toutes les plages font des tests selon les normes du programme, mais toutes n’en font pas nécessairement partie. Les parcs nationaux d’Oka et du Mont-Orford font assurément partie du programme, a expliqué Simon Boivin, porte-parole de l’organisme.

À Montréal et à Laval

Les baigneurs des régions de Montréal et de Laval peuvent également s’informer de la qualité de l’eau des rives du Saint-Laurent et de la rivière des Mille-Îles directement sur Internet avant de se déplacer.

Il est possible de consulter la carte du Réseau de suivi du milieu aquatique (RSMA) pour connaître la qualité de l’eau aux alentours des deux îles. Attention toutefois, le site peut prendre quelques minutes pour afficher l’information.

« La Ville de Montréal s’assure de respecter le Règlement sur la qualité de l’eau des piscines et autres bassins artificiels », mentionne Camille Bégin, une porte-parole de la Ville de Montréal, dans une déclaration écrite.

« Dans la plupart des cas, nos installations dépassent les normes établies par ce règlement, entre autres grâce à des systèmes de lecture des paramètres en continu, en complément des lectures manuelles et de laboratoire exigées par le règlement », précise Mme Bégin.

Des cotes, allant d’excellente à polluée

La qualité des plages publiques est évaluée grâce à un système de cotes (A, B, C ou D) qui renseignent sur la qualité de l’eau. On mesure ainsi la qualité bactériologique de l’eau.

Définition des cotes attribuées par Québec

 

A = Excellente

B = Bonne

C = Passable

D = Polluée

 

Source : MELCC

La baignade est autorisée lorsque l’eau est cotée A, B ou C, alors qu’un D entraîne la fermeture de la plage. L’endroit ne sera rouvert qu’après la lecture de résultats acceptables, soit C.

Le choix des plages testées et la fréquence des échantillonnages se font en fonction des résultats obtenus l’année précédente. Une mauvaise cote entraînera davantage de tests l’été suivant.

Les plages ayant obtenu une cote A verront leur eau évaluée au moins deux fois durant l’été, explique le MELCC. Les eaux ayant obtenu un B seront échantillonnées au moins trois fois durant l’été. Finalement, les sites ayant obtenu un C ou D verront leur eau analysée au moins cinq fois durant l’été. Même chose pour les nouvelles plages qui joignent le programme.

La période d’échantillonnage se déroule de la mi-juin à la fin août, selon les régions.

De la dermatite du baigneur aux maux de ventre

Se baigner dans de l’eau contaminée peut entraîner des troubles de santé, tels que la dermatite du baigneur, des irritations cutanées en raison du contact avec des larves présentes dans certains lacs, la gastroentérite, des infections aux yeux, aux oreilles ou à la gorge ou encore des maux de ventre.

Généralement, les problèmes liés aux eaux de baignade apparaissent de 24 à 48 heures après le contact avec de l’eau contaminée, selon le gouvernement du Québec.

Plusieurs polluants possibles

Les eaux de baignade peuvent être contaminées par des microorganismes (bactéries, parasites, virus) ou par divers polluants, détaille le gouvernement du Québec dans une fiche explicative sur ce sujet.

Les baigneurs sont la première source de « pollution » : par leurs comportements (hygiène, résidus de cosmétiques ou de matières fécales) ou en raison de leur état de santé (virus, vomissements, infections). C’est pourquoi il est important d’analyser l’eau du spa ou de la piscine régulièrement.

Plusieurs éléments peuvent nuire à la qualité de l’eau des piscines, qu’elles soient privées ou publiques, intérieures ou extérieures. Même chose pour les spas qui, malgré leur petite taille, posent de grands défis en matière de salubrité.

« L’eau tenue à une température élevée favorise le développement de bactéries thermophiles, telles que Pseudomonas aeruginosa et Legionella spp. La température élevée de l’eau et le petit volume d’eau par rapport au nombre de baigneurs compliquent le maintien d’une concentration adéquate de désinfectants », explique l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ).

Une autre source de contamination potentielle est liée à la présence de produits chimiques qui peuvent se nuire entre eux, avoir été mal utilisés ou entraîner des réactions indésirables au contact d’autres matières, d’après l’INSPQ.

L’eau de pluie peut également nuire à l’équilibre entre l’eau de la piscine et les produits chimiques qu’elle contient, déstabilisant ainsi temporairement les paramètres.

Finalement, « des microorganismes libres naturellement présents peuvent se retrouver dans l’eau des piscines ainsi que dans les systèmes de chauffage, de ventilation et de climatisation, de même que sur les surfaces mouillées », signale l’INSPQ.

Les risques liés aux pataugeoires et jeux d’eau

Plusieurs parents l’ignorent peut-être, mais les risques de contamination sont aussi grands dans les pataugeoires et les jeux d’eau pour les tout-petits. L’utilisation de systèmes de recirculation d’eau et le nombre élevé d’usagers, dont plusieurs portent encore des couches, font qu’il est plus difficile de maintenir la qualité de l’eau.

L’INSPQ conseille d’ailleurs aux parents de jeunes enfants qui vont dans ces installations de vérifier régulièrement leur couche (toutes les 30 à 60 minutes), de procéder au change ailleurs que sur le bord de la piscine et de bien se laver les mains une fois l’opération terminée. Enfin, il faut inciter les enfants à faire des pauses pipi régulièrement, et ce, même s’ils rechignent à sortir de l’eau…

La présence d’animaux

Concernant les installations en plein air, les causes de contamination peuvent aussi être attribuables aux animaux de compagnie ou à la faune environnante (notamment les excréments), ou aux intempéries par exemple.

La règle d’or est de ne pas se baigner dans les 48 heures qui suivent une forte pluie, même sur une plage dont la cote est « A », en raison du déplacement des polluants.

Dans le cas des rivières, le suivi de la qualité des eaux de surface s’effectue grâce au Réseau-rivières, un ensemble de stations où se déroulent des tests.

Comment vous protéger

  • N’avalez pas d’eau, que vous soyez dans une piscine, un spa ou un lac.
     
  • Évitez d’avoir l’estomac surchargé lorsque vous allez dans l’eau.
     
  • N’allez pas dans l’eau si des personnes sont visiblement malades, ont vomi dans l’eau ou si vous suspectez la présence de selles ou d’urine dans l’eau.
     
  • En cas de doute, restez sur la berge ou le bord de la piscine.

La plaie des algues bleu-vert

Impossible de parler de baignade en milieu naturel sans parler des algues bleu-vert, aussi appelées cyanobactéries, qui peuvent présenter des risques pour l’humain et les animaux de compagnie.

Si le gestionnaire d’une plage observe la présence d’algues bleu‑vert, il doit le signaler au MELCC et procéder à la fermeture de la plage ou d’une partie de celle-ci, selon la quantité d’algues visibles dans l’eau.

Les cyanobactéries se trouvent partout et en tout temps. Elles ne sont généralement pas visibles à l’œil nu et ne causent pas de problèmes si elles sont peu nombreuses. Les choses se corsent lorsqu’elles se multiplient et génèrent des regroupements qui rendent impossibles la baignade et certaines activités, comme la plongée ou la planche à voile.

On parle alors de fleurs d’eau, et celles-ci sont visibles à l’œil nu. Elles peuvent prendre différentes formes : eau trouble, particules, traînées à la surface de l’eau, dépôts sur les rives, agrégats comme des boules ou des masses.

Se rincer rapidement en cas de contact

Les cyanobactéries peuvent poser des risques pour la santé, car certaines génèrent des toxines.

Chez l’humain, elles entraînent des désagréments qui s’apparentent à ceux de la gastroentérite : irritation, maux de ventre et de tête, fièvre et vomissements. Il est possible d’avoir une irritation de la gorge après avoir bu de l’eau provenant d’une fleur d’eau d’algues bleu-vert, met en garde le gouvernement du Québec dans une fiche informative sur la santé.

Les symptômes surviennent peu de temps après l’exposition, et un seul contact avec la peau suffit pour être incommodé.

Il faut rapidement se rincer à l’eau claire et rincer son animal abondamment lorsqu’il y a eu un contact.

On peut reprendre les activités aquatiques ou la baignade 24 heures après la disparition des algues bleu-vert.

Sept conseils pour préserver la qualité de l’eau

  • Passez aux toilettes avant d’aller dans l’eau, tout comme vos enfants, et particulièrement les plus jeunes.
     
  • Mettez à vos bambins et tout-petits des couches-culottes pour la baignade.
     
  • Prenez une douche d’au moins une minute avant d’aller dans l’eau. L’utilisation d’un savon permettra d’enlever la transpiration, les produits cosmétiques, les traces d’urine et de selles. Soyez particulièrement rigoureux avec les bambins et les jeunes enfants.
     
  • Évitez d’aller dans l’eau si vous avez des signes de gastroentérite ou la nausée. Attendez une semaine après la disparition des symptômes. Faites la même chose en présence d’une conjonctivite ou d’infections contagieuses de la peau.
     
  • N’allez pas dans l’eau si vous avez une plaie ou protégez-la avec des pansements étanches.
     
  • Évitez de vous mettre des crèmes hydratantes et autres produits cosmétiques avant le bain.
     
  • Attendez 30 minutes avant d’aller dans l’eau après avoir appliqué un écran solaire.

Sources : Institut national de santé publique du Québec et gouvernement du Québec

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