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Maladie de Lyme : attention aux tiques !

Par Florence Dujoux
tique KPixMining/Shutterstock.com

Avis aux amateurs de plein air : le territoire des tiques transmettant la maladie de Lyme continue de s’étendre et le nombre de cas ne fait qu’augmenter.

La vigilance s’impose lors de vos randonnées, de vos séjours en camping ou même de vos activités de jardinage, car la maladie de Lyme, transmise par les piqûres de tiques, est en nette progression au Québec.

Pour 2022, les données disponibles ne sont encore que partielles. En 2021, le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) avait dénombré 709 cas de la maladie de Lyme, dont 650 probablement contractés dans la province. C’était un bond de 42 % par rapport à 2019, avec 92 % des personnes infectées à l’intérieur de la province contre 76 % deux ans auparavant. L’Estrie, avec 69 % des cas (451), et la Montérégie avec 19 % (122), demeurent les régions les plus touchées selon les données de 2021.

Partout au Québec

Les tiques à pattes noires (Ixodes scapularis) qui transmettent la maladie sont maintenant présentes presque partout au Québec.

Avec l’augmentation des températures, elles se sont déplacées au nord jusqu’au Saguenay et sur la Côte-Nord. Leur période d’activité s’est aussi prolongée : de mai à octobre auparavant, elle s’étend désormais de mars à novembre.

Heureusement, toutes les tiques à pattes noires ne sont pas porteuses de la bactérie qui cause la maladie de Lyme ! Celle-ci a été relevée chez 18 % des insectes testés par l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) en 2021.

Reportez-vous à la carte interactive de l’INSPQ pour connaître le niveau de risque d’acquisition de la maladie de Lyme par région. Il est notable dans plusieurs secteurs du sud de la province, notamment en Estrie, en Montérégie, en Mauricie, en Outaouais, sur les îles de Montréal et de Laval, et jusque dans certaines zones des Laurentides et de Lanaudière.

Misez sur la prévention

Actuellement, il n’y a pas de vaccin disponible contre la maladie de Lyme pour les humains. La prévention est donc votre meilleure alliée, d’autant que les tiques peuvent se retrouver jusque dans votre cour !

Que vous vous aventuriez dans les boisés ou que vous tondiez les hautes herbes, il est recommandé de porter des vêtements longs et des souliers fermés, et de glisser le bas de votre pantalon dans vos chaussettes. Choisissez de préférence des couleurs claires, qui vous permettront de repérer plus facilement les tiques.

En randonnée, empruntez des sentiers dégagés, et tenez-vous éloigné des broussailles et des feuilles mortes. Utilisez un chasse-moustique à base de DEET ou d’icaridine, ou portez des vêtements traités à la perméthrine.

Au retour à la maison, prenez une douche et mettez vos vêtements à la sécheuse, au cycle le plus chaud. Inspectez votre corps, ainsi que celui de vos enfants et de vos compagnons à quatre pattes. Les nymphes (le 2e stade de développement de la tique) ont à peine la taille d’une graine de pavot, mais elles sont responsables de la plupart des infections. Elles sont si petites qu’elles passent facilement inaperçues. Sachez qu’elles se logent souvent au niveau des cuisses, de l’aine, du tronc ou des aisselles. Examinez aussi le cuir chevelu et les plis cutanés (oreilles, nombril, genoux, orteils, etc.). Les piqûres sont en général indolores, si bien que vous pouvez très bien avoir été piqué sans le savoir.

Réagissez vite en cas d’exposition

Si une tique s’est agrippée à la peau, retirez-la dès que possible. Saisissez sa tête avec un tire-tique (suivez les indications du fabricant) ou une pince à épiler, et tirez doucement pour la retirer. Lavez la plaie avec du savon. Le risque de contracter la maladie de Lyme est pratiquement nul si la tique est retirée dans les 24 heures. Mettez la tique dans un contenant hermétique et apportez-la si vous devez consulter un professionnel de la santé : il pourrait décider de la faire analyser.

Si vous vous trouvez dans une zone où les tiques sont très présentes, vous pouvez appeler le 811. Dans certaines conditions, un pharmacien, une infirmière praticienne spécialisée ou un médecin peut vous prescrire une dose d’antibiotiques en prévention si vous avez été piqué, même si vous ne présentez pas de symptômes. C’est le cas dans plusieurs secteurs des régions de l’Estrie, de Lanaudière, de la Mauricie-et-Centre-du-Québec, de la Montérégie, de Montréal, de l’Outaouais, de Laval et des Laurentides, mais aussi ailleurs au Canada ou aux États-Unis.

Quelle que soit la région où vous vous trouvez, vous êtes invité à prendre la bestiole en photo et à télécharger celle-ci sur eTick, la plateforme publique d’identification d’images et de suivi des populations de tiques au Canada. Dans un délai d’un jour ouvrable, un expert vous indiquera de quelle espèce il s’agit, quels sont les risques de transmission de maladie et quelle est la marche à suivre. Toutefois, s’il s’agit d’une tique noire, vous ne pourrez pas savoir si elle est porteuse de la bactérie responsable de la maladie de Lyme.

Restez attentif à vos symptômes

Surveillez-les, que vous ayez reçu un traitement préventif ou non ! Ils apparaissent généralement entre 3 et 30 jours après la piqûre d’une tique infectée. Le plus fréquemment, ils prennent la forme d’une rougeur indolore, grandissant progressivement autour de la piqûre pour atteindre 5 cm ou plus. De la fièvre, de la fatigue, des maux de tête et des douleurs musculaires peuvent aussi survenir.

En présence de symptômes, consultez sans attendre votre médecin de famille ou présentez-vous dans une clinique sans rendez-vous. La maladie se traite avec un antibiotique, la plupart du temps efficace. Cependant, une personne non diagnostiquée et non traitée précocement pourrait souffrir de complications cardiaques, neurologiques et articulaires.

Les symptômes de la maladie de Lyme peuvent parfois durer des mois, voire des années. Le ministère de la Santé et des Services sociaux a annoncé en 2022 l’ouverture d’une quinzaine de cliniques spécialisées pour assurer aux patients les soins dont ils ont besoin et pour permettre aux chercheurs d’en apprendre plus sur sa forme persistante. L’offre de services est actuellement disponible dans cinq établissements : à Montréal (CHU Sainte-Justine et Hôpital général juif), en Estrie (CIUSSS de l'Estrie - CHUS), dans le Bas-Saint-Laurent (CISSS du Bas-Saint-Laurent) et dans la région de Lanaudière (CISSS Lanaudière).

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