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Les quasi-noyades sont nombreuses, surveillez les enfants !

Par Benoîte Labrosse
Les quasi-noyades sont nombreuses, surveillez les enfants ! Helen Filatova/Shutterstock.com

Pour chaque enfant qui décède par noyade au Québec, une dizaine d’autres se retrouvent aux urgences après une quasi-noyade. Certains garderont des séquelles permanentes. En ce début de belle saison, voici quelques rappels de sécurité pour éviter que le pire ne se produise.

La Société de sauvetage recense en moyenne huit noyades par année chez les 12 ans et moins au Québec ; principalement des enfants de 5 ans et moins dans des piscines résidentielles. Or, pour chaque enfant décédé, plus de 10 se retrouvent aux urgences ou sont hospitalisés pour une quasi-noyade, selon une compilation dévoilée l’an dernier par le Dr Hussein Wissanji, chirurgien général pédiatrique à l’Hôpital de Montréal pour enfants.

Réalisée en collaboration avec l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) et le Bureau du coroner et basée sur des données de 2017 à 2021, « l’étude a démontré que les facteurs [explicatifs] sont les mêmes pour les quasi-noyades que pour les noyades », note Raynald Hawkins, directeur général de la Société de sauvetage, un organisme québécois de prévention. Soit l’adulte qui avait la responsabilité de le surveiller a été distrait, soit l’enfant a eu accès à la piscine sans surveillance.

Gardez les petits baigneurs « à portée de main »

Quand l’heure est à la baignade, les enfants doivent être surveillés constamment par une personne qui focalise son attention totalement sur eux. « Idéalement, on désigne un adulte qui, durant une période définie — disons 15 minutes —, ne fait absolument rien d’autre que de surveiller, explique Raynald Hawkins. Ensuite, on confie la surveillance à un autre adulte ou alors on sort tout le monde de l’eau. »

Quant aux tout-petits qui ne savent pas encore bien nager, ils doivent en tout temps demeurer « à portée de main » de l’adulte surveillant, même s’ils portent des dispositifs de flottaison. « Quand nos jeunes enfants traversent la rue, on les prend par la main, rappelle-t-il. C’est la même chose dans l’eau : si l’enfant n’est pas à la portée de la main, il est déjà trop loin. »

Les piscines clôturées sauvent des vies

Il ne reste que quelques mois aux propriétaires pour se conformer au Règlement sur la sécurité des piscines résidentielles qui oblige l’installation d’une clôture et/ou d’autres dispositifs de sécurisation. « Je suis persuadé qu’à partir du 30 septembre 2025 [date limite pour la mise aux normes], un nombre important de noyades — tant mortelles que non mortelles — seront évitées chez les enfants de moins de cinq ans », affirme le directeur général de la Société de sauvetage.

Il est primordial de bien entourer les piscines, insiste le spécialiste de la prévention. « L’aménagement qui empêche l’accès à la piscine à partir de la résidence fait souvent défaut, déplore-t-il. Durant la pandémie, il y a eu une recrudescence des noyades chez les enfants, parce qu’ils allaient davantage jouer seuls dans la cour pendant que leurs parents télétravaillaient. »

La Société de sauvetage constate aussi que des personnes âgées qui souffrent de problèmes cognitifs sont retrouvées toutes habillées dans leur piscine. « Elles se sont noyées à l’insu des autres occupants de la maison », mentionne Raynald Hawkins.

En date du 10 juin, l’organisme recensait 15 noyades présumées (n’ayant pas encore été validées par le Bureau du coroner) pour cette année, tous âges confondus.

Maillot fluo : un faux sentiment de sécurité ?

Il y a quelques années, l’entreprise américaine Alive Solutions a étudié une quinzaine de couleurs de maillot de bain afin de déterminer leur niveau de visibilité dans l’eau des piscines à fond clair ou sombre, ainsi que des lacs.

Les résultats varient selon le milieu de baignade, mais de manière générale, les couleurs fluo (orange, vert, jaune) sont les plus visibles. À l’inverse, le blanc n’est pas recommandé, car il est presque invisible dans une piscine à fond clair et il pourrait être confondu avec la réflexion de la lumière dans un lac. D’ailleurs, aucune couleur n’est visible une fois que le nageur plonge dans les profondeurs d’un lac.

Raynald Hawkins se demande toutefois si choisir la couleur d’un maillot de bain pour une question de sécurité — vouloir repérer plus facilement l’enfant dans l’eau — ne crée pas « un faux sentiment de sécurité ».

« On a peu de données au Québec qui permettent de dire si la couleur du maillot fait vraiment la différence, soutient-il. La réflexion de la lumière et le clapotis des vagues créent une distorsion visuelle : si vous ne cherchez pas directement l’enfant dans l’eau, même s’il a un maillot contrastant, il y a de fortes chances que vous ne le voyiez pas. »

« Ce qui va sauver les enfants de la noyade, martèle-t-il, c’est une surveillance accrue de la part des parents et des autres adultes, et l’assurance que le jeune enfant est toujours à la portée de la main d’un surveillant. »

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