Enfants et risques de noyade: des gestes qui sauvent

Quand la température monte, petits et grands aiment profiter de la baignade pour se rafraichir, nager ou simplement s’amuser. Au Québec, on estime qu’un enfant se retrouve à l’urgence chaque jour pendant l’été en raison d’une quasi-noyade ou d’une noyade. Restez vigilant si vous voulez éviter les accidents.

Les gestes qui sauvent

La prévention est vitale pour parer aux accidents. L’Organisation mondiale de la Santé a publié en 2014 un rapport sur la noyade qui mettait en avant les bonnes pratiques à adopter. Parmi elles, en plus des aménagements pour limiter l’accès à l’eau, figure la formation aux manœuvres de secourisme et de réanimation, qui peut contribuer à sauver des vies.

Voici, en quelques étapes, des gestes à poser qui peuvent faire la différence si vous êtes témoin d’une noyade :

• En cas de noyade, un des adultes présents doit immédiatement contacter le 911 pour signaler l’accident.

• Idéalement, une autre personne présente va dans l’eau pour récupérer la victime. Vous devez d’abord évaluer les risques si l’enfant se trouve dans une zone profonde, explique Raynald Hawkins, directeur de la Société de sauvetage du Québec. On veut éviter d’avoir deux victimes, ajoute-t-il.

• S’il est possible de sortir l’enfant de l’eau, il faut le déposer sur une surface plate et rigide, comme une terrasse ou un comptoir de cuisine. Une fois qu’il est allongé, on vérifie s’il a perdu connaissance. S’il est réveillé, il risque de tousser, pour essayer de reprendre sa respiration. C’est une réaction tout à fait normale.

• Si l’enfant sorti de l’eau est inconscient, vous devez immédiatement amorcer la réanimation cardiorespiratoire (RCR). On masse la poitrine avec les doigts pour un bébé, avec une seule main pour un enfant de moins de huit ans, et on peut utiliser les deux mains à partir de huit ans. Il existe des cours de secourisme qui peuvent vous apprendre à poser ces gestes adéquatement. Commencez par deux ventilations, puis faites suivre par 30 compressions. Cette manœuvre ne permet pas de réanimer le corps inconscient, précise M. Hawkins, mais elle permet de garder artificiellement la personne en vie. Plus vous amorcez le RCR rapidement, plus vous limitez le risque de séquelles neurologiques. Dans cette situation d’urgence, restez au téléphone avec le 911, qui vous guidera dans les différentes étapes. Et, surtout, continuez le RCR jusqu’à l’arrivée des secours.

• Dans le cas d’une quasi-noyade, surveillez l’état général de l’enfant dans les 48 heures qui suivent l’accident, car il existe un phénomène qu’on appelle noyade secondaire, ou noyade sèche. Dans ce cas, des symptômes apparaissent après coup, comme de la fièvre ou des vomissements. « Si votre enfant rit, s’il a faim, c’est que tout va bien. S’il change de comportement ou qu’il se sent mal, il est recommandé de consulter », insiste M. Hawkins.

Apprendre à nager le plus tôt possible

Une noyade est très vite arrivée. C’est un phénomène silencieux qui dure moins de 30 secondes, alerte Raynald Hawkins. Toutes les mesures sont bonnes à prendre pour l’éviter. Inscrire les enfants à des cours de natation leur permet d’apprendre au moins les gestes de base pour ne pas se noyer. La Société de sauvetage propose le programme Nager pour la vie, qui offre des cours par tranche d’âge et par niveau. Les plus jeunes, de quatre ans et moins, peuvent déjà apprendre à flotter sur le dos en faisant l’étoile pour être capables de respirer lorsqu’ils sont dans l’eau. À partir de quatre ans, l’enfant peut commencer à apprendre des mouvements pour se déplacer.

Aménager les pourtours de la piscine

Depuis 2021, le gouvernement du Québec exige que les piscines soient clôturées, mais les propriétaires ont finalement jusqu’au 30 septembre 2025 pour appliquer le règlement. Ces aménagements doivent rendre inaccessible la piscine à un enfant qui serait sans surveillance.

Prévoir de l’équipement de sécurité

L’équipement de sécurité est aussi important. Les personnes qui embarquent sur un bateau ou un canot doivent porter une veste de flottaison pour éviter les risques de noyade. La règlementation indique qu’une veste par personne doit être disponible sur une embarcation. Mais encore faut-il la porter !

Cela est encore plus valable si vous partez seul, pour une séance de planche à pagaie par exemple. Personne ne pourra venir à votre secours en cas de chute ; donc, soyez prudent. Selon la Société de sauvetage, la majorité des noyades survient en rivière. Suivent les lacs, puis les piscines et les baignoires.

Malheureusement, même si vous prenez toutes ces précautions, les risques ne disparaissent pas entièrement. Mais ils sont grandement réduits par l’aménagement sécuritaire de l’accès à l’eau, les cours de natation (même de base) et une surveillance accrue par des adultes désignés.