Attention, les punaises de lit déménagent aussi
Vous changez de logis ? Si des punaises de lit habitent avec vous, certaines d’entre elles vous suivront assurément dans votre nouvelle demeure. À supposer qu’elles soient déjà bien installées dans votre nouveau chez-vous, elles seront ravies de vous y accueillir… pour votre plus grand malheur !
La période des déménagements est propice à la propagation des punaises de lit, tout comme la rentrée scolaire et les vacances estivales. Ces petites bêtes se déplacent par le contact ou le transport de certains objets, comme des vêtements ― surtout ceux qui sont sales ―, des matelas, des sofas, des sacs, etc. Contrairement à plusieurs insectes, elles ne volent pas et elles ne sautent pas.
Les punaises de lit n’ont qu’un but : se nourrir de sang humain pour mieux survivre.
Vous pouvez les reconnaître par leur corps ovale et aplati, semblable à un petit pépin de pomme, sans ailes et avec des poils microscopiques. Si vous en trouvez, il faut intervenir rapidement parce qu’elles se reproduisent à vitesse grand V : les femelles peuvent pondre chaque jour de 2 à 5 œufs et ceux-ci éclosent au bout de 10 à 14 jours.
Les grandes villes touchées
Au Québec, Montréal est la ville où fourmillent le plus de punaises de lit, selon un palmarès de l’entreprise de gestion parasitaire, Orkin Canada. Mince consolation : la métropole québécoise est moins envahie que Winnipeg, Ottawa, Vancouver ou même Toronto, qui remporte la palme de la ville canadienne la plus infestée.
« Mais il y a des punaises de lit dans toutes les grandes villes du Québec. Dès qu’il y a beaucoup de circulation ― des gens qui arrivent et qui repartent ―, c’est là qu’on trouve le plus de punaises », souligne Olivier Roy, président de l’Association québécoise de la gestion parasitaire (AQGP). Il ajoute que ces insectes s’implantent parfois dans les régions rurales.
Pour éviter une infestation qui vous causerait bien des nuits blanches ― et que seule une entreprise d’extermination pourrait régler de façon définitive ―, quelques précautions s’imposent si vous déménagez. Sachez que la présence de punaises de lit n’a rien à voir avec un problème de salubrité.
1. Inspectez le logement AVANT d’emménager
Avant de déménager tous vos biens, prenez le temps de faire le tour du logement pour vous assurer que vous ne voyez pas de petites bestioles. « Avec une lampe de poche, inspectez les pièces, surtout les chambres, pour vérifier s’il y a des punaises de lit ou des œufs. Examinez toutes les cachettes des punaises de lit », suggère le gouvernement du Québec.
Comme la punaise de lit est un insecte nocturne, elle cherche les endroits sombres et étroits. Elle se dissimule entre autres dans les fissures ou même derrière de la tapisserie décollée, des plinthes chauffantes, des moulures ou des cadres de fenêtres.
Si vous déménagez dans un logement locatif, Olivier Roy vous recommande de poser des questions aux propriétaires et aux autres locataires. « On peut ainsi en savoir plus sur l’historique de l’immeuble», dit le spécialiste.
2. Nettoyez le camion de déménagement
Les exterminateurs conseillent de faire attention aux camions de location utilisés trois ou quatre fois dans une même journée. Cachées dans les meubles, les punaises voyagent facilement.
Pour ne pas ramener ces insectes dans votre nouveau logis, passez l’aspirateur dans le camion et jetez rapidement le sac. Vous pouvez également recouvrir vos meubles d’une housse ou d’une pellicule de plastique. « Wrapper les meubles de façon étanche, c’est une solution efficace à moindre coût », mentionne Olivier Roy.
3. Évitez de récupérer des meubles usagés
Pendant l’été, les trottoirs débordent de meubles, de vieux matelas ou de fauteuils abandonnés qui ne demandent qu’une seule chose : séduire un nouveau propriétaire ! Mais, si récupérer du mobilier usagé peut être pratique et économique, l’opération comporte des risques, en particulier celui de ramener des punaises de lit dans votre logis.
« Si ces meubles sont au bord de la rue, c’est qu’il y a une raison », indique Olivier Roy. Il conseille plutôt d’aller dans un magasin d’articles de seconde main pour trouver de l’ameublement à bas prix.
C’est dans la chambre à coucher que les punaises aiment s’installer. C’est également près des dormeurs ― leur « nourriture » ― que les femelles pondent leurs nombreux œufs. Évitez donc de récupérer de vieux matelas et sommiers ainsi que des bases de lit et des meubles, surtout ceux faits en bois. « On va trouver [les punaises] dans les nœuds du bois et dans les fissures entre les planches et les trous de vis », affirme l’expert.
Infestation déclarée !
Si, malgré toutes vos précautions, des punaises de lit se retrouvent dans votre nouveau logis, contactez immédiatement un exterminateur. À supposer que vous habitiez dans un immeuble locatif, avisez le propriétaire, et s’il refuse d’intervenir, communiquez avec le service d’inspection de votre municipalité. Souvent, c’est tout le bâtiment qu’il faut traiter si on veut éliminer ces indésirables.
Vérifiez auprès de votre municipalité quelles sont les règles et les obligations de chacun lorsqu’une intervention est menée par des professionnels. À Montréal, par exemple, l’exterminateur doit en informer les autorités municipales.
Les organismes de santé publique, Santé Canada en tête, estiment que vous viendrez difficilement à bout des punaises de lit, tout seul, car ce sont les exterminateurs qui détiennent l’expertise et les produits pour les combattre efficacement. N’achetez pas des insecticides à la quincaillerie ou dans une grande surface puisque vous risquez d’empirer le problème.
« Les produits vendus en quincaillerie, ce sont des insecticides répulsifs. Vous allez tuer des punaises de lit, mais vous allez aussi en repousser dans une autre pièce ou même chez le voisin », explique Olivier Roy. Il ajoute que les consommateurs oublient de vérifier certaines cachettes de ces petites bêtes. Qui plus est, ils négligent bien souvent de porter un masque et des gants pendant l’application de ces produits.
Notez en plus que les punaises de lit peuvent entrer en dormance pendant plus d’un an. Dès que les insecticides répulsifs ne font plus effet, elles peuvent sortir de cet état et recommencer à faire des ravages.
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