Planifiez-vous des travaux de rénovation ce printemps?

« Le moral de nos membres est dans les bottines en ce moment. C’est le calme plat, rapporte Richard Darveau, président de l’Association québécoise de la quincaillerie et des matériaux de construction (AQMAT). Normalement, à cette date-ci, on devrait avoir des gens qui nous demandent quand on va avoir le stock. Il n’y a pas cette effervescence. »

En règle générale, les quincailleries et les centres de rénovation réalisent 50 % de leur chiffre d’affaires annuel au cours du printemps, soit en l’espace d’environ trois mois, selon l’AQMAT.

Cependant, plusieurs données témoignent du resserrement des dépenses des ménages depuis le début de l’année. Le Conference Board du Canada constatait la semaine dernière une nouvelle baisse de son indice mesurant la confiance des consommateurs, qui atteignait du même coup « un niveau historique ». Le quart des personnes sondées par la Banque du Canada pendant l’hiver ont d’ailleurs indiqué avoir l’intention de réduire les sorties d’argent.

En dépit de l’incertitude économique actuelle, vous devrez peut-être procéder à des travaux de rénovation ce printemps. Voici ce à quoi vous devez vous attendre.

Les prix fluctuent

Les prix de certains articles seront révisés à la hausse, à commencer par ceux importés des États-Unis qui sont frappés des droits de douane imposés par Ottawa. Sur la liste publiée par le gouvernement fédéral se trouvent entre autres les portes, les fenêtres, les baignoires, les lavabos, les bidets, les revêtements de sol, les scies à main, les tondeuses et les barbecues.

« À la quincaillerie, il n’y a pas tant de produits américains, précise Richard Darveau. Sinon, il y a des équivalents canadiens ou européens pour tout. »

Malgré tout, les prix des articles canadiens pourraient aussi être majorés, puisque certains fabricants ont recours à des composants américains. C’est notamment le cas de ceux qui contiennent des dérivés du pétrole, comme les tuyaux de plastique, les revêtements de vinyle et les bardeaux d’asphalte.

À cela s’ajoutent les hausses de prix qu’imposeront des fabricants canadiens pour compenser la diminution de leurs revenus survenue à la suite de la baisse des ventes aux États-Unis.

« Les produits qui ont peu de transformation et qui ont peu de composants américains, c’est ce qu’on doit acheter », insiste Richard Darveau. Il donne comme exemple les matières ligneuses.

Marchandises en stock

Soyez rassuré : les quincailleries et les centres de rénovation disposent de quantités importantes de marchandises, selon l’AQMAT. À moins d’imprévus affectant la chaîne d’approvisionnement, vous ne devriez donc pas avoir de mal à trouver les matériaux dont vous avez besoin.

Patience pour obtenir du service

En début d’année, les quincailleries et les centres de rénovation sont habituellement en mode recrutement pour s’assurer que leur équipe est complète pour le boum du printemps. Or, vu l’incertitude économique actuelle, bien des commerçants y réfléchissent à deux fois avant d’embaucher de la main-d’œuvre.

« Quand on note que les ventes ne sont pas à la hauteur et que les marges seront plus basses sur chaque vente, qu’est-ce qui est compressible ? La masse salariale », mentionne Richard Darveau. Il demande d’ailleurs aux consommateurs de se montrer indulgents s’ils doivent patienter pour parler à un commis.

Les entrepreneurs en construction encore occupés

Si vous devez embaucher un entrepreneur en construction pour réaliser votre projet de rénovation, sachez que les entreprises qui œuvrent dans ce domaine sont quand même occupées à ce temps-ci de l’année. Les regroupements professionnels que nous avons consultés n’avaient pas eu vent, pour le moment, d’un ralentissement des activités de leurs membres.

Il faut souligner que les travaux de grande ampleur – rénovation d’une cuisine, réfection d’un toit, etc. – se décident quelques semaines, voire quelques mois, à l’avance, dans le meilleur des mondes.

À la fin de l’année 2024, les deux tiers (65 %) des propriétaires québécois indiquaient avoir l’intention de réaliser des travaux de rénovation, selon un sondage effectué par la firme Ad Hoc Recherche à la demande de l’Association des professionnels de la construction et de l’habitation du Québec (APCHQ), en collaboration avec RénoAssistance.

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