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Véhicules sans conducteur : l’industrie avance

Par Alain McKenna
Caterpillar Photo: Caterpillar

La conduite autonome vient aider l’industrie du transport, dont les besoins sont criants. Et ses outils technologiques percolent déjà vers nos autos.

Les premiers véhicules autonomes sont déjà sur nos routes. L’hiver dernier, Mercedes-Benz testait au Québec une berline de Classe S sur le toit duquel se trouvaient tous les capteurs nécessaires pour que la voiture se déplace sans intervention humaine.

Le ministère québécois des Transports et de la Mobilité durable a accordé en 2018 son autorisation à trois tests sur route de navettes autonomes, dont un est toujours en cours. Au cours de l’été 2021, la chaîne de quincailleries Canadian Tire a testé de son côté des camions autonomes qui lui permettraient de transférer du matériel entre ses entrepôts et ses magasins.

Le développement de cette technologie allait donc bon train jusqu’à l’an dernier. Les turbulences économiques survenues en 2022 ont fait mal au secteur des technos et de l’automobile, et les sociétés spécialisées en conduite autonome en ont aussi payé le prix. Ford et Volkswagen, entre autres, ont réduit le financement de plusieurs projets. Le spécialiste américain TuSimple, perçu comme un pionnier de la conduite autonome pour camions lourds, a aussi annoncé le mois dernier qu’il prévoyait réduire de moitié ses effectifs.

Mais au CES 2023, la grand-messe mondiale de la techno qui a eu lieu comme chaque année en janvier à Las Vegas, les ténors de cette technologie sont revenus à la charge, rappelant que même si on est toujours incapable de prédire quand au juste des véhicules légers sans volant à bord seront mis en marché, des applications de conduite autonome verront le jour, tôt ou tard, et soutiendront la santé économique de certaines industries.

Des camions en manque de chauffeurs

Le principal moteur derrière la quête d’une conduite entièrement automatisée se trouve du côté de l’industrie du camionnage : on manque de chauffeurs.

L’Association américaine du camionnage calcule qu’en ce moment même, le Canada, les États-Unis et le Mexique auraient besoin de 80 000 camionneurs de plus pour satisfaire la demande de transport de marchandises à l’échelle continentale. Le nombre de chauffeurs manquants va doubler d’ici 2030, pour atteindre 162 000 postes vacants, ajoute l’Association. Diverses raisons sont en cause, dont la hausse généralisée du magasinage en ligne et la délocalisation à proximité (nearshoring), qui vise à rapatrier en Amérique du Nord la production manufacturière située depuis des décennies en Chine ou ailleurs dans le monde.

Cette situation pèse sur les secteurs connexes au transport commercial. La pénurie de chauffeurs de camions lourds en provoquera une autre du côté des chauffeurs d’autobus et dans le transport des personnes, dans le secteur des véhicules spécialisés comme le transport minier, l’agriculture, et ainsi de suite.

Déjà, au CES de Las Vegas, des camions et des tracteurs entièrement autonomes étaient bien en vue. Caterpillar a présenté un énorme camion-benne destiné au secteur minier. John Deere est revenu à la charge avec son tracteur agricole sans conducteur, capable de labourer un champ sans apport humain. Plusieurs exposants présentaient aussi des navettes autonomes, de petits autobus sans conducteur capables de respecter des itinéraires précis sur la route comme le font déjà des tramways et d’autres petits trains sur des rails.

Bref, la conduite autonome arrivera du côté industriel d’abord, du commercial ensuite, pour s’élargir progressivement au grand public.

Des technos autonomes dans votre auto

D’ailleurs, certaines applications liées au développement de la conduite autonome devraient apparaître à bord de la plupart des véhicules neufs dès cette année, selon Steve Koenig, vice-président responsable de la recherche pour la Consumer Technology Association (CTA), l’association représentant le secteur nord-américain des produits électroniques et qui organise le CES depuis 56 ans.

Si vous achetez une voiture neuve ces jours-ci, peut-être aurez-vous remarqué que le régulateur de vitesse a pris du galon. En intégrant des capteurs comme des lidars et des caméras, les régulateurs prennent non seulement en charge la vitesse du véhicule, mais ils s’assurent désormais qu’il gardera sa voie de longues minutes durant, sans qu’on ait à tenir le volant constamment.

Dans certains cas, il vous suffira d’activer le clignotant alors que votre véhicule est sur l’autoroute pour que celui-ci change de voie, sans autre intervention de votre part.

Cet accessoire réservé jusqu’ici à quelques modèles et à quelques marques plus huppées deviendra grand public en 2023, assurent les constructeurs. Il n’est pas parfait – la neige et la glace rendent rapidement inutile une caméra logée dans la calandre ou sur le pare-brise de n’importe quel véhicule –, mais il rend la conduite moins stressante sur l’autoroute ou dans la circulation dense.

Le pari des constructeurs est que ça suffira à attirer les acheteurs qui ne voient pas la conduite d’une automobile comme une activité plaisante. Et n’en doutez pas : ces automobilistes sont nombreux. Peut-être en faites-vous partie?

Si c’est le cas, ne désespérez pas : les véhicules entièrement autonomes ne sont pas morts. Ils sont probablement tombés sur un gros nid-de-poule ces derniers mois. Mais si on se fie au CES, ils reviendront en force une de ces prochaines années!

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