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Troubles neurocognitifs : de nombreux aînés vont perdre leur permis de conduire

Par Mathieu Ste-Marie
conduite-troubles-neurocognitifs Dusan Petkovic/Shutterstock.com

La Société de l’assurance automobile du Québec va suspendre automatiquement le permis des automobilistes qui reçoivent un diagnostic de trouble neurocognitif (par exemple, la maladie d’Alzheimer). Des milliers d’aînés sont concernés.

Normalement, ces usagers de la route, dont la plupart sont des aînés, doivent déjà être accompagnés d’un ergothérapeute ou d’un évaluateur de conduite pour utiliser leur voiture. « Beaucoup de ces conducteurs pensaient qu’ils pouvaient conduire seuls, explique Gino Desrosiers, porte-parole de la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ). Nous voulions éliminer toute confusion. C’est pourquoi nous allons suspendre sur-le-champ le permis de ceux qui recevront un diagnostic de troubles neurocognitifs. »

Néanmoins, tout n’est pas perdu pour ces conducteurs. « Ceux qui pensent être en mesure de conduire seront soumis à une évaluation sur la route, dit-il. Nous allons ainsi pouvoir déterminer s’ils sont capables de le faire ou s’ils représentent réellement un danger. S’ils réussissent l’évaluation, on leur rendra leur permis. »

Il est ardu de prédire le nombre d’automobilistes qui seront affectés par cette nouvelle mesure, mais le porte-parole de la société d’État parle de « quelques milliers ». En 2020, 4 000 conducteurs ayant reçu un diagnostic de trouble neurocognitif pouvaient rouler en étant accompagnés. Ils n’étaient plus que 2 500 en 2021.

Moins d’accidents que la moyenne

C’est somme toute peu par rapport au 1,2 million de Québécois de 65 ans et plus qui étaient détenteurs d’un permis de conduire en 2020. Ces conducteurs représentaient 22 % des titulaires de permis au Québec alors que, de tous les accidents mortels, seulement 16 % impliquaient un conducteur de 65 ans ou plus.

Du côté des accidents avec blessés graves, 12 % d’entre eux impliquaient un chauffeur de cette cohorte.

Mentionnons que les conducteurs âgés sont soumis à des suivis stricts afin de préserver leur permis. Ainsi, à partir de 75 ans, ils doivent remplir un formulaire d’autoévaluation médicale. Puis, à 80 ans, les usagers de la route doivent se soumettre à un examen médical effectué par un médecin ou une infirmière praticienne spécialisée et à un examen visuel effectué par un optométriste, et ce, tous les deux ans par la suite.

Des conséquences importantes

La décision de la SAAQ aura un impact sur le quotidien des personnes âgées pour qui le permis de conduire est souvent synonyme d’autonomie. La suspension ou la perte de ce permis peut amener les aînés à s’isoler, ce qui peut mener à un déconditionnement, observe le Réseau FADOQ, un organisme qui représente les personnes de 50 ans et plus.

Des services sont offerts aux aînés qui ne conduisent plus, afin de soutenir leur participation sociale et leur autonomie. Par exemple, dans le Grand Montréal, plusieurs organismes offrent les services de chauffeurs bénévoles aux personnes âgées qui veulent se rendre à leurs rendez-vous médicaux ou faire des courses, comme par exemple Les Accordailles. À Québec, l’organisme Le Rayon de soleil offre ce même type de services.

En revanche, dans certaines régions, les personnes âgées ont peu ou pas accès à ces transports. En dehors des grands centres, le manque de solutions de rechange à l’automobile constitue un réel problème, insiste le Réseau FADOQ.

Les personnes âgées qui n’ont plus de permis de conduire peuvent toujours utiliser le transport en commun ou le transport adapté. Mais, là aussi, cette offre de services devrait être rehaussée, particulièrement en dehors des grands centres, selon l’organisme : « Avec une offre convenable en matière de transport en commun, les services d’accompagnement et de transport seraient, dans une moindre mesure, primordiaux à la mobilité des citoyens, notamment des personnes aînées. »

D’autres suspensions pour raisons médicales

Mis à part les troubles neurocognitifs, d’autres raisons médicales peuvent entraîner la suspension du permis de conduire pour les Québécois de tous âges. C’est le cas, par exemple, des conducteurs dont l’épilepsie ou le diabète est non maîtrisé, qui ont eu un accident vasculaire cérébral ou qui ont subi une amputation. En 2020, près de 8 000 permis ont été suspendus pour des raisons médicales.

« Lors d’un examen médical, un professionnel de la santé peut juger qu’un problème de santé nuit à votre capacité de conduire un véhicule. Il mentionnera son diagnostic dans un rapport médical, que vous nous ferez ensuite parvenir », mentionne la SAAQ sur son site Internet.

Demande de révision

Un conducteur dont le permis est suspendu peut faire une demande de révision pour le recouvrer. Il devra toutefois démontrer, en fournissant un rapport médical, que des faits nouveaux le rendent apte à conduire de façon sécuritaire. Ces faits peuvent résulter de l’amélioration de son état de santé, d’une chirurgie, d’un traitement médical, de la pose d’une prothèse ou de l’acquisition de nouvelles habiletés.

Notons qu’une personne qui conduit alors que son permis est suspendu s’expose à une amende de 300 à 600 $, en plus des frais judiciaires et administratifs. De plus, son véhicule pourrait être saisi pour 30 jours.

>> À lire aussi: Passer de deux autos à une seule, est-ce possible ?

 

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  • Par Jean Senecal
    30 Novembre 2022

    Dans les autres Provinces c est tu pareil merci