Kia et Subaru: 4 modèles bientôt sur nos routes?

Intéressant, ce 125^e New York International Auto Show qui se tenait en avril dernier à quelques encablures du fleuve Hudson. L’édition 2025 a attiré nettement moins de visiteurs — quelque 625 000 au lieu du million habituel : l’inquiétude concernant la politique tarifaire est bien palpable. Mais on a tout de même pu y découvrir quelques nouveautés attrayantes.

Kia EV3 : voiture mondiale de l’année

La veille du Salon se tenait la journée réservée aux médias, avec la présentation des prix mondiaux pour les véhicules de l’année choisis par un panel de plus de 100 journalistes de 30 pays.

Premier constat : parmi les 18 finalistes (3 véhicules dans 6 catégories), aucun modèle n’était issu du giron des trois grands groupes automobiles américains, soit General Motors (Chevrolet, GMC, Cadillac, Buick), Ford et Stellantis (Dodge, Chrysler, Jeep ou et Ram).

Les constructeurs allemands, en revanche, étaient très bien représentés avec cinq modèles Porsche, trois BMW (y compris une Mini) et la Volkswagen ID.Buzz, une fourgonnette familiale inspirée du microbus des années 1950-1960.

Finalement, c’est le Kia EV3 qui a remporté le prix de la Voiture mondiale de l’année. Kia pourrait lancer ce petit VUS en Amérique du Nord au cours de l’année 2026.

Deuxième constat, et signe annonciateur d’une tendance à venir : le trophée de la meilleure petite voiture à vocation urbaine de l’année a été décerné à la Seagull, un véhicule commercialisé par la compagnie chinoise BYD qui connaît un succès fulgurant partout ailleurs dans le monde. En Amérique du Nord, avec des tarifs de 100 % au Canada et aux États-Unis sur les automobiles chinoises, ce modèle n’est pas encore distribué. Mais les choses pourraient changer.

Subaru : la nature en tête

Le constructeur japonais a proposé l’installation la plus étoffée du Salon pour inviter les New-Yorkais à s’évader, au moins mentalement, de Manhattan (!) : un poste de garde forestier, un terrain de camping avec un feu artificiel, des banquettes en bois devant un lac virtuel projeté sur écran…

La gamme Subaru vient en tête des véhicules les plus fiables selon le sondage 2025 de Consumer Reports — c’est en partie le fruit d’une approche où les véhicules sont dotés du même groupe motopropulseur évoluant selon les modèles par étapes, sans révolution, et d’un service à la clientèle supérieur à la moyenne.

Subaru a présenté deux nouveaux modèles pour l’année 2026.

Subaru Outback

Modèle pionnier des VUS, cette familiale surélevée est redessinée avec un style beaucoup plus « baroudeur ». Les deux groupes motopropulseurs sont de retour, soit une version atmosphérique avec 180 chevaux (CV) et une version à turbocompresseur développant 260 CV.

Par le passé, l’Outback a affiché une ligne sobre. Le nouveau modèle fait plus VUS, dynamique, avec des évasions de roues en plastique foncé. Cette formule a très bien fonctionné pour Toyota, lors de la dernière refonte du RAV4 en 2019, mais la clientèle acquise du Outback apprécie la discrétion du modèle sortant.

Subaru Trailseeker

Ce nouveau VE arrivera tôt en 2026 et il est censé corriger les défaillances du Solterra actuel, le premier Subaru, fruit d’une collaboration avec Toyota. Les temps d’accélération promis sont époustouflants, comme c’est souvent le cas des nouveaux VE, avec une accélération 0-60 m/h de l’ordre de 4 secondes. La traction intégrale est commandée par un système appelé Dual X-Dri inspiré par le système Subaru éprouvé des modèles à essence, avec des modes pour la neige et la boue. Le Trailseeker aura une capacité de remorquage de 3500 livres. La garde au sol de 8,3 po ressemble aux modèles à essence du constructeur. Le Trailseeker sera équipé du connecteur NACS compatible avec le réseau de charge Tesla qui est presque essentiel dans plusieurs régions des États-Unis pour les voyages interurbains. Une recharge de 10-80 % prendra 35 minutes sur un chargeur rapide. Le constructeur a précisé que la vitesse de recharge se maintiendra par temps froid, corrigeant ainsi une faiblesse du Solterra de première génération.

Kia : petits modèles, bon design

Par opposition à la majorité de constructeurs présents aux États-Unis et au Canada, Kia continue à investir dans ses petits modèles pour le marché de l’Amérique du Nord. L’entreprise affirme avoir doublé sa pénétration dans le segment des voitures compactes aux États-Unis depuis 2018.

K4 à hayon

Pour 2026, une nouvelle version 5 portes à hayon de la berline K4 sera lancée. Le design est superbe et la couleur jaune Futura empruntée aux modèles Volkswagen paraît très bien sur le modèle en démonstration au Salon.

La version à hayon est environ 28 cm plus courte que la berline. Selon Kia, le volume de chargement vient en tête du peloton des véhicules similaires, avec 59 pieds cubes (1 670 L) lorsque la banquette arrière est rabattue. Ces K4 à hayon seront équipés d’un des deux groupes motopropulseurs disponibles aussi pour la berline, soit un moteur 2 L atmosphérique affichant 147 CV ou un moteur turbo de 190 CV pour la GT. Les véhicules à hayon disposeront aussi d’une boîte de vitesses à double embrayage qui offrira plus d’agrément au volant, d’après le constructeur. Enfin, la voiture sera connectée et il y aura jusqu’à 29 systèmes d’aide à la conduite.

EV4

Présenter une berline électrique est un geste audacieux de la part de Kia. Jusqu’à maintenant, seul le constructeur Tesla avec sa Model 3 a réussi à commercialiser une berline électrique en quantité appréciable. Kia prétend percevoir chez les consommateurs le début d’un retour aux berlines.

Le devant du modèle EV4, que Kia appelle un « visage de tigre », est censé ressembler aux EV6 et EV9; la forme générale combine des formes rondes et angulaires. Avec le EV4, Kia cherche à s’affirmer davantage sur le plan du design. Le stockage d’énergie des batteries s’étant amélioré, le constructeur se permet de proposer des lignes pour combler l’oeil plutôt que de chercher à tout prix à baisser la résistance à l’air. Toutefois, comme le font les autres constructeurs, le dessous de l’auto est fermé par des panneaux en plastique pour améliorer l’aérodynamisme.

Kia a affirmé que la plateforme E-GMP semblable à celle que l’on retrouve sur d’autres modèles électriques Kia et Hyundai, a été améliorée pour le EV4. Par souci d’économie, ce véhicule est conçu pour un chargeur à 400 V tandis que d’autres modèles du constructeur ont un système de 800 V (pour l’instant, très peu de chargeurs à 800 V sont présents sur le réseau des bornes de recharge).

Il y a deux choix de batteries : une qui promet une autonomie de 378 km, une deuxième de 531 km. Le connecteur NACS compatible avec le réseau Tesla est offert de série, et l’auto pourra passer de 10 % à 80 % de charge en seulement 29 minutes.

La conduite à une pédale fonctionnera aussi en marche arrière. L’auto pourra alimenter des accessoires électriques lorsqu’elle est stationnée. Elle sera livrée avec un minimum de 17 systèmes d’aide à la conduite de série, et jusqu’à 24 sur les versions plus équipées.

Dans l’habitacle, on retrouve l’écran ultralarge de 77 cm similaire à celui disponible sur d’autres Kia, avec les applications CarPlay et Android Auto ainsi que l’assistant virtuel Kia. Le constructeur affirme prioriser la simplicité et la convivialité. Il sera possible de sélectionner parmi 64 couleurs d’éclairage ambiant. Le EV4 arrivera en 2026 avec un prix de départ en bas du marché des VE.

S’il est aussi réussi que les récents de Kia et Hyundai, le EV4 pourrait devenir un concurrent pour la Tesla Model 3 dans le segment des VE d’entrée de gamme.

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