Bientôt 4 litres aux 100 km… en VUS ou en camionnette?
D’ici 2032, le gouvernement américain veut limiter à 4 l aux 100 km la consommation de carburant de VUS, de berlines et de camionnettes légères. Cette mesure aura un impact au Canada.
Les VUS et les camionnettes représentent les trois quarts des ventes de véhicules légers aux États-Unis et ils comptent pour les deux tiers des ventes de véhicules neufs au Canada. Autant dire qu’on les voit partout sur nos routes.
Le gouvernement américain veut resserrer les cibles de consommation des véhicules légers (et moins légers…) vendus sur son territoire pour qu’ils ne consomment plus que 4 litres aux 100 kilomètres en moyenne, au plus tard en 2032. Cette mesure vaut autant pour les VUS que pour les berlines ou les camionnettes. Évidemment, il s’agit de cibles en conditions parfaites : dans la vraie vie, les véhicules consomment plus.
À peu de chose près, les constructeurs vendent les mêmes véhicules des deux côtés de la frontière : cette mesure aura donc un impact chez nous. D’autant que depuis des décennies, les normes canadiennes relatives à la consommation moyenne des véhicules légers vendus chez nous s’alignent sur les normes américaines.
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Cibler les plus gourmands
Aux États-Unis, c’est la National Highway Traffic Safety Administration (NHTSA) qui établit les critères d’une norme appelée la CAFE, pour Corporate Average Fuel Efficiency.
Les constructeurs doivent s’assurer que la consommation moyenne de l’ensemble de leur gamme est égale ou inférieure à la cible établie par la norme CAFE. Pour dire ça simplement, on prend un exemplaire de chaque modèle, les peu gourmands en carburant comme les énergivores, et la moyenne totale de ces véhicules doit rencontrer la norme CAFE.
Comme il se vend plus de gros véhicules (des VUS et des camionnettes) que des petits (les berlines compactes et sous-compactes), la consommation moyenne réelle du parc automobile aux États-Unis dépasse évidemment la norme. Mais quand même : chaque fois que la CAFE est resserrée, les constructeurs n’ont d’autre choix que d’améliorer l’efficacité de leurs produits, et c’est bien ce que la NHTSA veut accélérer en renforçant encore ses exigences.
Selon les nouvelles normes, les constructeurs devraient réduire la consommation moyenne de carburant de 2 % par an d’ici 2032 pour les voitures, et de 4 % par an en moyenne pour les VUS et les camionnettes. Demander aux entreprises automobiles de réduire deux fois plus vite la consommation moyenne de ces gros véhicules aura un impact significatif sur la consommation globale de carburant au pays.
Et c’est à court terme que l’effort se fera le plus sentir : la consommation moyenne par gamme de véhicules en 2026 devra être de 4,8 litres aux 100 kilomètres. C’est 10 % plus bas que ce qui était déjà prévu jusque-là pour cette année-là.
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4 litres, 1400 dollars
La NHTSA sait bien que plusieurs constructeurs prévoient électrifier la totalité de leurs véhicules neufs dès 2030 et qu’ils le feront probablement tous en 2035.
Mais l’organisme fédéral américain continue de mettre la pression pour diminuer la consommation de carburant. Sur son site web, il indique qu’il est nécessaire « d’encourager les constructeurs qui produisent des véhicules alimentés par des moteurs à combustion interne à réduire de façon significative leur consommation, d’aider à renforcer notre sécurité énergétique et de diminuer sensiblement la pollution de l’air. »
Pour apaiser les critiques qui associent l’amélioration de l’efficacité énergétique des véhicules à la hausse de leur coût d’acquisition, le gouvernement américain fait le calcul suivant : l’automobiliste qui achètera un véhicule à moteur à essence neuf en 2032 réduira sa facture de carburant de 1043 $ US (1400 $ CA) sur la vie utile du véhicule, tandis que l’amélioration demandée des constructeurs devrait entraîner une hausse moyenne du prix des véhicules de 932 $ US (1235 $ CA).
Autrement dit, les automobilistes devraient sortir gagnants de ce changement.
L’environnement y gagnera aussi : en tout, la NHTSA estime que la cible de 2032 évitera la consommation de l’équivalent de 350 milliards de litres de carburant entre 2032 et 2050, comparativement à la cible actuelle.
Les constructeurs automobiles n’ont pas encore officiellement réagi à cette annonce du resserrement des normes américaines de consommation des véhicules neufs. Précédemment, ils avaient demandé au gouvernement américain d’être moins sévère en matière de cibles de réduction de la consommation de carburant et des émissions polluantes de leurs véhicules.
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