Tarifs douaniers: quels achats privilégier?
L’entrée en vigueur des tarifs douaniers annoncés par l’administration Trump en début d’année bouleverse l’économie canadienne. Histoire d’éviter une facture plus salée, y a-t-il des achats à devancer ?
Achat d’une voiture : c’est maintenant ou jamais !
Les concessionnaires ont poussé un soupir de soulagement il y a quelques jours, lorsque les États-Unis ont annoncé un sursis de 30 jours pour les tarifs devant s’appliquer à l’industrie automobile.
C’est donc dire que, si vous prévoyez changer de véhicule, mieux vaut plus tôt que tard.
« Les concessionnaires ont environ deux mois de stock, ce qui fait en sorte que les effets des tarifs mettront quelques semaines à se manifester », souligne Ian P. Sam Yue Chi, président-directeur général de la Corporation des concessionnaires automobiles du Québec (CCAQ).
Par conséquent, les prochains véhicules qui seront livrés seront vraisemblablement frappés par les tarifs douaniers, ce qui fera grimper leur prix de plusieurs milliers de dollars. « On fait un calcul fort simple : actuellement, le prix moyen des véhicules est de 65 000 $ ; advenant que le tarif de 25 % soit imposé, on peut penser que le prix monterait à 80 000 $ », illustre M. Sam Yue Chi.
« Un enjeu d’abordabilité qui est aussi compliqué par la fin des rabais incitatifs à l’achat des véhicules électriques », ajoute-t-il.
Le tout pourrait entraîner un effet domino, d’abord sur le marché des véhicules d’occasion. « C’est une tempête parfaite, commente le p.-d. g. Si les gens se tournent vers les véhicules d’occasion, les prix pourraient également augmenter en raison de la disponibilité et de la demande. »
Opter pour la location n’éludera pas le problème. « Les mensualités sont généralement basées sur la valeur initiale du véhicule, explique M. Sam Yue Chi. Je suis loin d’être convaincu qu’il sera plus abordable de louer. »
Vous planifiez des rénos ? Pas d’urgence !
Bonne nouvelle pour ceux qui prévoyaient effectuer des travaux dans les prochains mois : « le prix des matériaux de construction et des outils ne devrait pas trop varier, notamment parce qu’une grande partie d’entre eux sont d’origine canadienne ou québécoise », souligne Richard Darveau, président de l’Association québécoise de la quincaillerie et des matériaux de construction (AQMAT).
« C’est possible de trouver 100 % de produits non américains, dont 90 % de produits canadiens chez nos membres, mentionne-t-il. Ça veut dire que, pour votre maison, pour la rénover, pour l’entretenir ou pour construire un chalet, par exemple, pas besoin de payer de surtaxe sur les produits américains. »
Le tout, précise-t-il, sensiblement au même prix. « C’est un mythe de penser que nos produits sont plus chers, ajoute M. Darveau. Les produits canadiens disponibles en quincaillerie et les matériaux de construction ont moins voyagé, ils ne sont pas soumis au taux de change et ne font l’objet d’aucun tarif. »
Cependant, le porte-parole de l’AQMAT rappelle que les projets de construction et de rénovation ont généralement lieu plus tard dans l’année ; si les gouvernements fédéral et provincial lancent des initiatives de construction pour contrer le manque de logements, certains matériaux pourraient être plus demandés.
Commerce de détail : pas si simple!
L’incertitude économique rend les consommateurs anxieux, relève Damien Silès, président-directeur général du Conseil québécois du commerce de détail (CQCD).
« On s’aperçoit que l’indice de confiance est redescendu au même niveau qu’il était en mars 2020, pendant la pandémie de COVID-19 », affirme-t-il.
Il est complexe de recommander de devancer ou de reporter certains achats, surtout parce que la situation est changeante et les moyens financiers des consommateurs, limités. « Pratiquement 80 % des familles québécoises sont inquiètes, et une famille sur cinq craint des problèmes financiers pour le prochain trimestre, explique M. Silès. Il est certain que les gens vont réfléchir avant d’acheter. »
De l’aide pour favoriser l’achat local
« Les détaillants en quincaillerie et centres de rénovation travaillent à revoir leurs stocks et à mieux renseigner la clientèle sur l’origine des produits disponibles », assure M. Darveau, qui voit là une répercussion positive de la situation actuelle.
« La construction demeure une industrie très traditionnelle, poursuit-il. Le défi qu’on a, c’est de présenter d’autres marques aux clients, qui sont très fidèles. La bonne nouvelle, c’est que l’offre est grande. »
Il souligne la certification Bien fait ici, qui permet de reconnaître facilement les articles fabriqués chez nous. « Il faut d’ailleurs faire attention, prévient Richard Darveau. Prenez le temps de bien vous renseigner, car il y a beaucoup de Québec et de Canada “washing” en ce moment. Dans notre industrie, il n’y a que la certification Bien fait ici. »
Quant à lui, Damien Silès estime qu’afin de maintenir l’engouement pour l’achat local, les gouvernements devront intervenir.
« Il faudrait des mesures incitatives lorsqu’on achète québécois, appuie-t-il. Est-ce que ça pourrait être une remise de taxes comme l’a fait le gouvernement fédéral cet hiver ? Il faudra légiférer puis éduquer la population pour qu’elle apprenne à reconnaître l’origine des produits. »

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