Attention

Votre navigateur n'est plus à jour et il se peut que notre site ne s'affiche pas correctement sur celui-ci.

Pour une meilleure expérience web, nous vous invitons à mettre à jour votre navigateur.

Poursuite aux petites créances : la médiation vous fera gagner beaucoup de temps

Par Jean-Luc Lavallée
Poursuite aux petites créances : la médiation vous fera gagner beaucoup de temps PanuShot/Shutterstock.com

La médiation aux petites créances n’est plus une option. C’est une obligation, pratiquement partout au Québec, pour les litiges de 5 000 $ et moins. L’objectif ? Vous faire gagner beaucoup de temps !

Si la réforme donne les résultats escomptés, les citoyens dont les dossiers traînent en longueur, pendant plusieurs années, devant la Division des petites créances de la Cour du Québec en seront les grands gagnants.

Le gouvernement du Québec ambitionne de mettre fin à de nombreux litiges dans un délai de « trois à neuf mois ». Vous avez bien lu. Trois mois (ou 90 jours) au mieux, si cela se produit, c’est extrêmement rapide. C’est presque dix fois plus vite que le délai actuel dans le plus gros district judiciaire québécois.

  • En 2024, le délai médian pour que le jugement soit rendu était d’environ 29 mois dans le district de Montréal.
  • Au Québec, le délai moyen pour être entendu par un juge en 2024 aux petites créances était de 752 jours
  • Avant d'obtenir une audition, il fallait patienter 1 066 jours en moyenne à Québec, 1 203 jours à Longueuil et 1 335 jours à Laval.

Le déploiement de ces nouvelles mesures — qui doivent être implantées partout au Québec — a débuté en 2023 à la suite de l’adoption du projet de loi 8 visant à améliorer l’efficacité et l’accessibilité de la justice.

Elles sont en vigueur dans plus de 85% des districts judiciaires (voir la liste ci-dessous) depuis que Montréal, Beauharnois, Gatineau et Pontiac se sont ajoutés à la liste.

Obligatoire pour les causes de 5 000 $ et moins

Pour désengorger les salles d’audience, le ministre de la Justice et procureur général du Québec, Simon Jolin-Barrette, oblige désormais les parties à s’asseoir pour négocier en présence d’un médiateur neutre.

La médiation est obligatoire pour les litiges de 5 000 $ et moins (plus de la moitié des dossiers). Elle est également offerte sur une base volontaire (si les deux parties acceptent) pour les litiges entre 5 001 $ et 15 000 $, soit le maximum pour une réclamation aux petites créances. Ceux qui « privilégieront la médiation avant de se tourner vers les tribunaux pourront voir leur dossier être traité en priorité », précise-t-on dans un communiqué gouvernemental.

En médiation, le taux de réussite s’élève à 60 % pour les causes de 5 000 $ et moins, et à 55 % pour les litiges de plus de 5 000 $ aux petites créances.

Des résultats prometteurs 

Bien qu'il soit encore un peu tôt pour évaluer l'efficacité des nouvelles règles, les résultats observés sont déjà « prometteurs », selon le ministère de la Justice. 

« Pour les dossiers de 5 000 $ et moins dans les districts où le déploiement a eu lieu depuis plus d’un an, soit Laval, Longueuil, Saint-Hyacinthe, Richelieu, Québec et Beauce, le délai médian pour en arriver à une entente à la suite d’une séance de médiation est de 4 à 6 mois, ce qui est très positif », a indiqué une porte-parole du ministère.

« Comme environ 50% des dossiers à la Division des petites créances sont de 5 000$ et moins, nous sommes confiants que l’accélération du traitement de ces derniers contribuera à terme à réduire les délais aux petites créances de façon générale », ajoute-t-on. 

Comment fonctionne la médiation ?

  • Si on vous convoque à une séance obligatoire, vous devez vous y présenter, sinon vous pourriez être condamné à payer des dommages-intérêts (à moins d’être exempté pour des motifs raisonnables).
     
  • Une rencontre de trois heures, gratuite, est prévue. Au-delà de ce délai, le salaire du médiateur est à vos frais.
     
  • La séance de médiation ne se déroule pas dans une salle d’audience ; elle peut avoir lieu dans un autre local d’un palais de justice, au bureau du médiateur ou ailleurs.
     
  • Le médiateur ne tranche pas le litige. Il accompagne les parties et facilite les communications. Son objectif : vous amener à régler le dossier à l’amiable.

Et si la médiation échoue ?

Pour les litiges de 5 000 $ et moins, votre dossier sera automatiquement transféré en arbitrage dans un « objectif de simplification du processus ».

Cela dit, sachez que l’arbitrage n’est pas obligatoire contrairement à la médiation. Si vous souhaitez absolument avoir un procès, avec un juge, il est possible de se retirer d’un processus d’arbitrage, mais l’attente sera assurément plus longue. Pour ce faire, il faut remplir un formulaire de refus d’arbitrage dans les 30 jours suivant la réception de l’avis.

Pour les litiges de plus de 5 000 $, l’arbitrage est également possible si les deux parties y consentent, et si la médiation a déjà eu lieu en amont et n’a pas permis de dénouer l’impasse.

Comment fonctionne l’arbitrage ?

  • Vous n’avez aucune démarche à faire. Un arbitre est assigné à votre dossier et communique avec vous.
     
  • Les services d’un arbitre sont gratuits pour les citoyens. Ils sont assumés par le ministère de la Justice.
     
  • L’arbitre prendra connaissance du dossier en consultant les preuves au dossier. Il analysera votre position et celle de l’autre partie. Il tentera de trouver des comparables (vérification de la jurisprudence) et pourrait vous demander de lui acheminer de nouvelles preuves.
     
  • Il vous convoquera pour une séance (à son bureau ou par vidéoconférence) sauf si vous avez fait la demande d’avoir un jugement sur le vu du dossier.
     
  • Comme un juge le ferait au terme d’un procès, l’arbitre tranchera le litige. Il rendra ensuite sa décision au plus tard 30 jours après la séance. Sa décision mettra fin au dossier, puisqu’elle sera définitive et sans appel.

Bon à savoir : Les centres de justice de proximité offrent des séances d’information virtuelles gratuites sur l’arbitrage aux petites créances.

Liste des 31 districts judiciaires où la médiation obligatoire est déjà implantée

DistrictEntrée en vigueur de la mesure
Laval23 novembre 2023
Longueuil1er décembre 2023
Richelieu1er février 2024
Saint-Hyacinthe1er février 2024
Québec1er mars 2024
Beauce13 mai 2024
Iberville11 juin 2024
Rimouski1er octobre 2024
Kamouraska1er octobre 2024
Montmagny3 décembre 2024
Drummond4 février 2025
Arthabaska11 février 2025
Abitibi3 avril 2025
Témiscamingue3 avril 2025
Rouyn-Noranda3 avril 2025
Gaspé17 avril 2025
Bonaventure17 avril 2025
Charlevoix1er mai 2025
Baie-Comeau13 mai 2025
Mingan13 mai 2025
Alma14 mai 2025
Roberval14 mai 2025
Chicoutimi14 mai 2025
Bedford2 juin 2025
Saint-François2 juin 2025
Mégantic2 juin 2025
Frontenac2 juin 2025
Beauharnois6 octobre 2025
Montréal6 octobre 2025
Gatineau3 novembre 2025
Pontiac3 novembre 2025

Médiation volontaire dans 5 autres districts judiciaires – À noter que, pour le moment, seule la médiation sur une base volontaire (et non obligatoire) est offerte dans les cinq districts judiciaires suivants. Aucune date n’a encore été dévoilée par le ministère de la Justice concernant l’entrée en vigueur des nouvelles mesures, promises d'ici l'été 2026.

  • Joliette
  • Labelle
  • Saint-Maurice
  • Terrebonne
  • Trois-Rivières

À lire aussi : Comment poursuivre quelqu’un à la cour des petites créances (et maximiser vos chances de gagner), Obtenez de l’information juridique gratuite ou à faible coût, Comment rédiger une mise en demeure

  Ajouter un commentaire

L'envoi de commentaires est un privilège réservé à nos abonnés.

Il n'y a pas de commentaires, soyez le premier à commenter.