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Placements: bouder les États-Unis, vraiment?

Par Emmanuelle Gril
Placements: bouder les États-Unis, vraiment? Visuals6x/Shutterstock.com

Vous aimeriez retirer les États-Unis de vos placements. D’accord… mais est-ce faisable ? Et surtout, est-ce une bonne idée ?

Les déclarations belliqueuses du locataire de la Maison-Blanche, Donald Trump, ont poussé de nombreux Canadiens à boycotter nombre de produits américains et à limiter les voyages aux États-Unis.

Certains ont même décidé de sortir notre voisin du Sud de leurs placements. Cette réaction bien naturelle peut se comprendre. En revanche, est-elle réalisable et, surtout, n’est-ce pas plutôt… une fausse bonne idée ?

Choisir ses investissements : presque toujours possible

Dominique Lapointe, directeur principal stratégie macroéconomique à Gestion de placements Manuvie, précise qu’il est effectivement possible d’effectuer des choix dans ses investissements. « Par exemple, dans les régimes de pension agréés avec un employeur, mais aussi les REER et les CELI, la personne détient une discrétion partielle ou totale concernant les types de fonds et les zones géographiques dans lesquels elle investit », explique le spécialiste.

Donc, rien ne vous empêche de contacter votre conseiller ou planificateur financier afin de revoir vos placements, de vendre certains fonds américains et d’en acheter d’autres à la place. Dominique Lapointe souligne d’ailleurs qu’il faudrait effectuer un exercice de révision de nos placements chaque année dans le but de s’assurer qu’ils correspondent toujours à notre profil d’investisseur en termes de risque et de volatilité.

En revanche, certains placements peuvent échapper à notre contrôle, comme les fonds de pension du secteur public. Dans ce cas de figure, l’investisseur ne peut pas exercer de choix sur le contenu de son portefeuille.

Quels placements non américains choisir ?

Il existe de nombreux produits financiers hors États-Unis dans lesquels il est possible de placer son épargne. Par exemple, des fonds diversifiés incluant des actions ou des obligations canadiennes ou européennes. « Les fonds négociés en bourse donnent accès à un vaste éventail de possibilités. Du côté des plateformes de courtage, le choix est plus limité, mais il y a tout de même des options canadiennes », indique Dominique Lapointe.

Il recommande toutefois de se montrer attentif aux frais de gestion. « Ils pourraient être plus élevés lorsqu’il s’agit de zones géographiquement éloignées, l’Asie par exemple, fait-il valoir. Les frais sont généralement plus faibles pour les fonds canadiens et américains. »

Méfiez-vous de vos émotions en finance

L’expert recommande toutefois de prendre garde à ses émotions au moment de faire des choix pour ses placements, car elles ne sont pas de bonnes conseillères. Même la chute historique enregistrée par la bourse au courant des dernières semaines ne devrait pas vous inciter à faire une vente irréfléchie. « En vendant son portefeuille, on concrétise des pertes et on aura besoin d’une surperformance du marché boursier pour les récupérer, ce qui est loin d’être acquis, prévient-il. Mieux vaut faire preuve de patience et ne pas poser de geste précipité. »

Dominique Lapointe ajoute que, dans la foulée de la bourse américaine, les autres marchés mondiaux ont également connu une baisse notable ; on ne peut donc pas présumer qu’en déplaçant ses avoirs dans une autre zone géographique, on sera épargné par les soubresauts. Il tient aussi à rappeler que, si l’on se fie à l’historique des tendances boursières, tout ceci pourrait n’être qu’un épisode relié à la guerre commerciale, et l’équilibre reviendra au cours des prochaines années. Enfin, la surperformance de certains titres américains, en particulier du côté des technologies — les fameux Magnificent Seven Stocks — les rend difficiles à ignorer dans un portefeuille. Malgré leurs récents déboires, leur perspective de croissance à long terme demeure très positive.

Bon à savoir : l’Europe pourrait constituer une bonne option pour vos placements, d’autant plus que la hausse attendue des dépenses militaires pourrait stimuler la croissance. Autre solution pour rendre votre portefeuille plus défensif face aux turbulences boursières : revoir les ratios de vos actifs en réduisant la proportion des actions et en augmentant celle des obligations, notamment des obligations canadiennes.

Quoiqu’il en soit, si vous tenez absolument à vous défaire de vos placements américains, optez pour une stratégie graduelle et évitez les changements trop rapides et radicaux. À bon entendeur…

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