Légal ou pas légal ? Six usages des drogues et tabac

Il est parfois difficile de s’y retrouver entre ce qui est légal ou pas en matière de drogues ou de tabac. Certaines régions du Canada assouplissent leur réglementation, mais cela ne s’applique pas à tout le monde. Voici ce qu’il en est pour le Québec.

1. Faire pousser du weed à la maison

Bien que cela soit légal de consommer du pot au Canada, vous ne pouvez pas posséder un plant de marijuana à votre domicile. En effet, la production et la vente sont réglementées. Les producteurs de marijuana répondent à un cahier des charges strict pour obtenir le droit de fournir des boutiques légales. Au Québec, seule la Société québécoise du cannabis, la SQDC, est autorisée à vendre de la marijuana, des joints préroulés ou autres produits à base de THC ou CBD. Bien que les autres provinces du pays permettent légalement la culture domestique, le Québec l’interdit.

2. Consommer des champignons magiques (psilocybine)

La boutique de champignons magiques qui a ouvert de manière informelle cet été à Montréal a fait beaucoup parler d’elle. Bien que le microdosage de psilocybine, l’ingrédient actif des champignons hallucinogènes, soit autorisé dans certaines conditions pour traitement médical, elle est interdite au Canada. Elle fait partie de la liste des substances énumérées dans la Loi réglementant certaines drogues et autres substances, comme le précise le lieutenant Benoît Richard de la Sûreté du Québec (SQ).

L’agent précise que la loi considère son usage et sa vente comme un acte criminel, passible d’emprisonnement. Pourtant, il est possible de trouver des sites Internet qui en vendent. Et bien que cela soit disponible en ligne, cela ne rend pas pour autant l’achat, la possession ou la consommation légale au Québec.

3. Acheter des substances illégales ailleurs

L’achat de produits illégaux en ligne a le vent en poupe. Le manque de régulation du commerce électronique tente des commerçants frauduleux, et les frontières invisibles du web attirent les consommateurs curieux.

Sachez toutefois que Postes Canada surveille de près les colis suspects. Le nombre de colis interceptés a augmenté de 13,7 % en 2022 par rapport à l’année précédente. La meilleure chose à faire reste, dans tous les cas, de respecter la loi.

Un exemple ? La côte Ouest est réputée pour son ouverture d’esprit : il est possible d’y acheter, par exemple, des champignons magiques dans l’État de l’Oregon (États-Unis) ou des jujubes au CBD en Colombie-Britannique. Mais, même si la vente dans ces régions est légalement autorisée, cela n’autorise pas les clients du Québec à en transporter ou à s’en procurer en ligne. « Faire venir une substance des États-Unis ou d’ailleurs, du moment que vous passez la douane, c’est de l’importation », explique le lieutenant Benoît Richard. Et cela est valable même s’il s’agit d’un achat à des fins personnelles, et ce pour toutes les provinces du Canada.

À lire aussi : 10 choses à savoir sur le vapotage

4. Vapoter avec ou sans arôme

La vapoteuse (ou la cigarette électronique) a la cote et son usage a bien évolué depuis son arrivée sur le marché au milieu des années 2000 ! Accessoire de prédilection pour les fumeurs qui ont décidé d’arrêter la cigarette, elle est devenue très populaire chez les adolescents.

Son usage est légal au Québec pour toutes les personnes de 18 ans et plus. Cependant, depuis le 1^er octobre 2023, le gouvernement du Québec a banni les produits de vapotage à saveur. Autrement dit, vous pouvez vapoter, mais terminé le goût de pêche ou de fraise. La vapeur que vous inhalez aura uniquement la saveur du tabac.

Il est évidemment possible de se procurer des saveurs sur Internet, car les autres provinces du Canada n’ont pas les mêmes règles. Mais, comme pour tout produit interdit dans la province, l’acheter ailleurs pour le consommer ici reste illégal.

5. Vapoter du THC

Il existe aussi des vapoteuses de THC, qui contiennent de la cire de cannabis, à la place du liquide de nicotine. L’appareil est plus communément appelé wax pen et semble être très populaire auprès des jeunes.

Au Québec, les wax pens sont interdits, car la concentration en THC est trop élevée. Ils ne sont d’ailleurs pas vendus à la SQDC. Pour faire simple, tous les produits à base de cannabis qui ne sont pas offerts dans les succursales de la SQDC sont illégaux au Québec.

6. Aller à l’étranger avec de la marijuana

Bien que la consommation de marijuana soit légale au Canada, cela ne vous donne pas le droit d’aller en vacances avec votre joint acheté à la SQDC. La plupart des pays du monde n’autorisent ni la possession ni la consommation de pot. Si vous tentez d’aller au Vermont passer une fin de semaine, pensez à vider vos poches avant de franchir la frontière des États-Unis. Une signalétique grand format vous rappellera à l’ordre dès votre arrivée à la douane. Même chose si vous voyagez par voie aérienne. Pouvoir librement acheter un vaporisateur de THC dans une boutique au Québec ne vous autorise pas à apporter votre produit pour vos vacances dans le Sud, même si c’est tentant.

Soyez vigilant, et si vous souhaitez profiter de votre privilège, faites-le au pays !

À lire aussi : Douanes : que pouvez-vous rapporter d’Europe ?