« No show » dans les restos : des frais imposés dès le 17 juillet
Vous réservez une table dans un restaurant pour prendre un bon repas avec vos proches. Le jour même de la réservation, personne ne se présente. Le restaurateur, qui n’a pas été avisé de cette volte-face, peut vous facturer des frais dès le 17 juillet 2025.
Les modifications réglementaires ont été publiées dans la Gazette officielle du Québec au début du mois de juillet. Elles correspondent aux intentions annoncées par le ministre de la Justice, procureur général du Québec et responsable de la protection des consommateurs, Simon Jolin-Barrette, en mars dernier. Son but : endiguer le phénomène des réservations fantômes, appelées aussi no show, qui ont augmenté ces dernières années.
« Il était devenu essentiel de prévoir des balises claires pour éviter que les clients se voient facturer des frais déraisonnables », a indiqué le ministre par voie de communiqué.
Qui est visé ?
Les groupes d’au moins deux convives pourraient devoir payer des frais de 10 $ par personne si leur réservation dans un restaurant n’est pas honorée.
Le gouvernement du Québec a durci en partie ces critères puisqu’à l’origine, le projet de règlement faisait mention d’un groupe de cinq convives. Il n’a cependant pas donné suite à la demande de l’Association Restauration Québec (ARQ), qui réclamait une pénalité de 20 $ par personne. Ce montant aurait eu « un effet plus dissuasif auprès de la clientèle problématique », selon l’ARQ.
Quelles sont les obligations des restaurateurs ?
Avant de vous imposer des frais, le restaurateur doit :
- vous informer de la facturation de frais en cas de réservation fantôme ;
- vous demander par écrit de confirmer la réservation dans un délai de 6 à 48 heures avant l’heure du repas ;
- inclure un hyperlien pour annuler la réservation dans la demande de confirmation et rendre cet hyperlien accessible en tout temps ;
- exiger les frais pour no show seulement après l’heure de réservation.
« ⦋Ce règlement⦌ est un outil mis à la disposition des restaurateurs. Il n’y a pas d’obligation légale de l’utiliser », a souligné Dominique Tremblay, directrice aux affaires publiques et gouvernementales de l’ARQ. Certains établissements n’acceptent tout simplement pas les réservations. Pour d’autres, l’ampleur du problème des réservations fantômes est limitée.
Notez que le restaurateur ne peut vous réclamer aucun dédommagement supplémentaire.
Comment éviter ces frais ?
Vous devez aviser le restaurateur au moins trois heures à l’avance que vous n’êtes pas en mesure de vous rendre dans son établissement. Si une partie du groupe se pointe, vous n’aurez rien à payer.
Des pertes de plusieurs milliers de dollars
Les réservations qui ne sont pas honorées entraînent des pertes financières annuelles moyennes d’environ 49 000 $ par établissement, selon l’ARQ, qui représente 18 000 établissements.
Dans un document de travail, l’Office de la protection du consommateur (OPC) juge, pour sa part, « ce montant élevé » et l’évalue plutôt à 30 000 $ par établissement. L’organisme estime, par ailleurs, que l’imposition de frais pour no show diminuerait ces pertes dans une proportion de 80 %, notamment en ce qui concerne le gaspillage alimentaire.
Un règlement approuvé… en partie
Même si toutes ses demandes n’ont pas été acceptées, l’ARQ a salué l’entrée en vigueur du règlement. « C’est la première fois qu’on a un outil pour mettre en place une pénalité concernant les réservations fantômes. C’est une bonne nouvelle », a réagi Dominique Tremblay.
L’ARQ juge cependant que le règlement est perfectible ; l’association réclame que les pénalités soient plus élevées et que ses membres puissent les imposer en l’absence d’une partie du groupe.
Même son de cloche du côté de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI), qui plaide pour que des entreprises d’autres secteurs puissent également facturer des frais, notamment les salons de coiffure.
« Ce genre de mesure est à la fois pratique et équilibrée. Elle facilite les annulations sans friction, tout en permettant aux restaurateurs de mieux gérer leurs tables et leur personnel », a mentionné Vincent Pâquet, analyste principal des politiques pour le Québec à la FCEI, par voie de communiqué.
D’autres frais pour no show
Avant l’entrée en vigueur du changement réglementaire visant les restaurateurs, d’autres entreprises et corps de métiers pouvaient imposer des frais pour no show.
La plupart des professionnels régis par l’Office des professions du Québec (OPQ), comme les médecins, les psychologues, les chiropraticiens, les nutritionnistes et les dentistes, peuvent réclamer, si vous leur faites faux bond, des frais de défection couvrant en tout ou en partie les honoraires auxquels ils auraient eu normalement droit. La mesure doit cependant être dûment annoncée par écrit.
À lire aussi : Voyage : dans quels pays donner du pourboire ?
Une première version de cet article a été publiée le 22 novembre 2022, puis le 25 octobre 2023, le 20 mars 2025 et le 11 juillet 2025.

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