Comment construire un muret pour la cour

Pour le construire, vous devrez vous conformer aux règlements municipaux relatifs à la hauteur permise ainsi qu’au type et à la profondeur des fondations.

La principale difficulté dans la construction d’un muret est d’obtenir un angle horizontal et de le conserver jusqu’à la fin – d’où l’importance d’utiliser de bons outils : une dame ou un outil de compactage à main, une pelle, un marteau, un fil à plomb, un fer à joint, une équerre, une truelle, un cordeau et une bétonnière si votre muret est fait de béton.

Selon que vous construisez un muret de séparation ou de soutènement, la profondeur et la largeur des fondations de même que l’épaisseur du muret seront quelque peu différentes. Les fondations d’un muret d’une hauteur inférieure à 60 cm (2 pi) devraient être situées à 70 cm (28 po) sous le niveau du sol. Si le muret est d’une hauteur supérieure à 60 cm (2 pi), les fondations devraient être situées à 1,5 m (5 pi) sous le niveau du sol afin de ne pas être endommagées par le gel. Pour déterminer les dimensions exactes de votre muret en fonction de son style et de la nature de votre sol, vous pouvez vous référer à la norme sur l’Aménagement paysager avec des matériaux inertes (0605-500) du Bureau de normalisation du Québec (BNQ).

Le muret de séparation

Un muret de séparation structure le jardin en y créant des zones, en y ajoutant de la perspective et en produisant un microclimat s’il est exposé au sud car il absorbe alors de la chaleur qu’il diffuse ensuite, ce qui a pour effet d’accélérer la croissance des plantes printanières et de prolonger la floraison des annuelles à l’automne. Certains types de muret de séparation doivent être construits sur une semelle de béton de manière à garantir leur stabilité, en périodes de gel-dégel notamment. C’est le cas des murets en blocs de béton avec ou sans mortier, en blocs de verre, en pierres liées au mortier et en briques.

Pour construire un muret de séparation solide et durable, il vous faudra l’ériger sur une base solide et nivelée, appelée semelle, qui répartira uniformément le poids de la structure sur le sol. La semelle empêchera le muret de s’enfoncer ou de se déplacer avec les gels et dégels. La profondeur requise pour votre semelle dépend de la région où vous habitez et de son seuil de gel (profondeur à laquelle le gel pénètre), mais si vous la coulez à 1,5 m de profondeur (5 pi), elle devrait être à l’épreuve du gel. Pour plus de sûreté, consultez un architecte paysagiste de votre région.

Une semelle doit être deux fois plus large que son muret, et le dépasser en longueur d’au moins 30 cm de chaque côté (1 pi). Pour couler votre semelle :

- Délimitez le périmètre de votre muret à l’aide de piquets reliés par un cordeau et placés aux extrémités.
 - Enlevez le gazon sur toute la surface de la semelle et 15 cm (6 po) supplémentaires autour du périmètre. Creusez une tranchée de 1,5 m de profondeur (5 pi environ). Étendez-y 15 cm (6 po) de gravier compactable que vous foulerez avec un pilon mécanique.
 - Vient ensuite la construction, avec des planches de bois, du coffrage qui soutiendra la semelle. Versez le béton dans le coffrage. Frappez ce dernier à l’aide d’un marteau pour aérer la masse. Avec la tranche d’une planche de bois, aplanissez le béton également sur toute la surface. Lissez-le jusqu’à ce qu’il soit de niveau.
- Laissez sécher le béton trois jours, puis enlever le coffrage. Remplissez les vides autour de la semelle avec de la terre.

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Blocs de béton préfabriqués sans mortier

Ce type de muret (photo principale de l'article) se construit avec des blocs de béton placés en quinconce. Selon votre budget et vos besoins, vous avez le choix entre plusieurs modèles offerts par les fabricants. Les murets de blocs préfabriqués peuvent s’élever jusqu’à environ 1,4 m (4,6 pi) de hauteur. Vous pouvez poser des carreaux de céramique sur le dessus au moment de la finition. Ce type de muret est solide et facile à ériger, même si vous avez peu d’expérience en construction.

Notez que les fabricants offrent généralement des guides d’installation, voire des vidéos, pour vous expliquer comment bien assembler leurs murets. Le temps de réalisation dépend ensuite de plusieurs facteurs, dont la nature du terrain, les travaux d’excavation ou de remplissage, la longueur et la hauteur du muret, la météo… et le nombre de personnes qui viendront vous donner un coup de main ! Cela dit, ne sous-estimez pas le temps que vous devrez y consacrer, surtout si c’est le premier muret que vous construisez.

Blocs de béton avec mortier

Il est possible de construire un muret avec des blocs de béton liés au mortier lorsqu’on souhaite avoir une structure qui s’élève à une hauteur de plus de 1,4 m (4,6 pi). Évidemment, dès qu’on parle d’un travail de maçonnerie, le niveau de difficulté est plus élevé que pour un muret de blocs de bétons préfabriqués. Il faut veiller à ce que la couche de mortier soit égale partout pour que le muret soit bien droit. Pour construire ce type de muret, on doit lier chaque bloc de béton aux blocs adjacents avec du mortier. On utilise quatre types de bloc : le bloc ordinaire, le bloc d’angle pour les coins, le demi-bloc pour les extrémités et le bloc de couronnement. Pour que le muret soit solide et durable, il faut que le mortier soit appliqué avec soin afin d’éviter la formation de bulles d’air qui fragiliseraient la construction. Votre mortier devra être composé d’un seau de ciment de type Portland pour mortier pour trois seaux de sable à maçonnerie. Si vous optez pour des blocs de béton à surface lisse, rien ne vous empêche de les enduire de ciment de surface (crépis) teint de la couleur de votre choix pour la finition.

Pierres taillées liées au mortier

Ce type de muret, construit avec des pierres des champs ou de rivière, exige beaucoup de travail, mais il est d’une durabilité à toute épreuve si la fondation est sous le niveau du gel. Il vous faudra choisir vos pierres une à une selon leur forme et leur grosseur, pour assembler votre casse-tête pierreux. Les pierres doivent se soutenir les unes les autres, le mortier ne servant qu’à consolider l’ensemble.

Blocs de verre

Un muret translucide convient bien aux jardins contemporains et même aux terrasses car il laisse filtrer la lumière tout en procurant une certaine intimité. Les blocs ne pouvant être taillés, il vous faudra planifier méticuleusement la conception de votre muret. Faites-en un plan à l’échelle de manière à pouvoir tenir compte des dimensions des blocs. Vous aurez besoin de mortier spécialement conçu pour les blocs de verre et devrez vous assurer à sa pose qu’il ne contient aucune bulle d’air, ce qui risquerait de causer des fissures pendant l’hiver. Pour cela, respectez scrupuleusement les consignes du fabricant. Pour le couronnement, vous pourrez opter pour des pierres ou de la céramique. Certains fabricants offrent également des blocs de verre conçus spécialement pour les coins et le dessus du muret.

Briques

La brique est un matériau classique et quelque peu coûteux, vendu en différentes couleurs. La construction d’un muret en briques se fait relativement facilement. Trois types de briques peuvent être utilisés : les briques destinées à la construction générale, dépourvues de fini et donc sujettes au vieillissement ; les briques de parement, qui ont un fini résistant au vieillissement, et les briques recuites à maçonner, dures et très résistantes au vieillissement. La conception d’un tel muret implique des travaux de maçonnerie.

Pierres sèches

À moins que votre sol soit argileux, un muret en pierres sèches n’a pas besoin d’être construit sur une semelle : une tranchée suffit, avantage indéniable pour ceux qui ne veulent pas avoir à couler une base de béton. Par contre, comme tous les types de murets, il faut prévoir un bon drainage des fondations, ce qui évite les déformations annuelles dues au cycle gel-dégel. Toutefois, un tel muret ne devrait pas excéder 90 cm (3 pi environ) de hauteur si les pierres ne sont pas liées avec du mortier. Le muret sera très solide si vous posez les pierres sèches correctement : leur poids et leur positionnement feront en sorte qu’elles se soutiendront les unes les autres. Pour construire un tel muret, vous devrez donc faire preuve de patience et choisir chaque pierre minutieusement en fonction de sa forme et de sa dimension pour vous assurer qu’elle sera stable. Il vous faudra aussi insérer quelques pierres de calage (éclats de pierre) ici et là, sous les pierres qui ne sont pas tout à fait stables. Pour le couronnement, vous aurez besoin de dalles plates à bords bien droits.

À propos du mortier

Vous pouvez acheter du mortier prêt à l’emploi ou préparer votre propre mortier en mélangeant une part de ciment pour trois parts de sable. L’eau doit être ajoutée progressivement jusqu’à l’obtention d’une consistance homogène et jusqu’à ce que le mortier se tienne. Si votre mortier est trop liquide, vous pouvez toujours remettre du sable et du ciment dans les mêmes proportions jusqu’à l’obtention d’un mortier adéquat.

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Le muret en pierres sèches

Creusez une tranchée de 60 cm (2 pi) de largeur et de 15 cm de profondeur (6 po). La norme du Bureau de normalisation du Québec recommande une fondation drainée de 46 cm (18 po) de gravier ainsi que de commencer la construction du muret à environ 15 cm (6 po) sous le niveau du sol.

Déposez dans la tranchée vos pierres les plus grosses, inclinées les unes vers les autres. Insérez des pierres de calage dans les grands vides. Poursuivez avec le deuxième rang en décalant vos joints et solidifiez la structure une fois de plus en insérant des pierres de calage dans les vides. Si nécessaire, taillez vos pierres à la scie ou fendez-les avec un ciseau à pierre et un maillet afin de les adapter aux espaces restants. Lorsque votre mur atteint 75 cm (2,4 pi environ), vérifiez qu’il est bien de niveau avant de poser les pierres de couronnement, qui peuvent, si vous le désirez, être fixées avec du mortier. Ce dernier s’applique à la truelle, au centre des pierres de la dernière rangée (jamais à moins 15 cm ou 0,5 pi du bord du muret).

Les pierres sèches se vendent dans les carrières. Pour calculer la quantité de pierres dont vous aurez besoin, vous n’avez qu’à préciser la surface apparente de votre muret (longueur x largeur) ainsi que la partie sous le sol (calculer 10 % de la hauteur sous le niveau du sol). En carrière, les pierres sont empilées sur des palettes en bois et chaque palette contient environ deux tonnes de pierre, ce qui correspond à environ 1,7 m² (18 pi²) de surface de mur.

Le muret de soutènement

Si votre terrain comporte une portion abrupte, la construction d’un mur de soutènement vous permettra de prévenir l’érosion mais aussi d’obtenir une surface plane où aménager une plate-bande ou une terrasse. Son rôle structurel exige donc une attention particulière lors de sa conception. Avant de commencer la construction d’un tel mur, il est important que vous vérifiiez auprès de votre municipalité si elle exige l’embauche d’un ingénieur pour la conception des murets de soutènement de plus de 1 m (3,2 pi) de hauteur, comme c’est souvent le cas. Comme le muret de séparation, le muret de soutènement en briques ou en blocs de béton doit être érigé sur une semelle de béton pour être stable. Elle devrait aussi être coulée sous le seuil de gel.

Autre élément important de la construction peu importe le matériau choisi : le drainage. Un drainage adéquat contribuera grandement à la stabilité de votre muret, car il permettra d’éviter l’accumulation d’eau, qui peut entraîner des tassements et des affaissements. Installez un tuyau de drainage perforé derrière votre muret, au niveau du sol. Si le tuyau n’est perforé que d’un côté, assurez-vous que les trous sont dirigés vers le sol. Donnez une inclinaison de 2 % au tuyau afin que l’eau soit évacuée convenablement et ne stagne pas derrière le muret. Vous pouvez aussi insérer des tuyaux de drainage, appelés aussi chantepleures, dans le bas du muret, tous les 1 m (40 po), en les orientant vers l’avant. L’eau s’écoulera facilement, ce qui évitera l’accumulation d’eau derrière votre muret, pouvant à terme provoquer sa déformation.

Le pavé autobloquant (ou bloc de béton modulaire avec ancrage intégré) est celui qui convient le mieux pour ériger un mur de soutènement, car il ne nécessite pas l’emploi de mortier. On en trouve de différents styles et couleurs.

Pour construire un mur de soutènement en pierres sèches, il vous faudra creuser une tranchée appropriée à votre construction (reportez-vous à la norme du BNQ ou demandez à un professionnel). La tranchée ne doit pas être creusée en angle droit avec le talus, mais décalée de manière à ce que votre muret soit légèrement incliné vers l’arrière. Notez que si vous ne prévoyez pas utiliser de mortier pour lier vos pierres, la hauteur de votre muret ne devrait pas dépasser 1,2 m (4 pi).

Couvrez ensuite l’arrière du muret et la tranchée d’une toile géotextile. Ajouter 15 cm (6 po) de gravier concassé au fond de la tranchée et compactez bien avec un pilon mécanique. Assurez-vous que la surface est de niveau et déposez la première rangée de pierres en veillant à choisir d’abord les plus grosses pour bien asseoir le poids des autres. Placez un tuyau de drainage perforé de 10 cm (4 po) de diamètre derrière les pierres et sur toute la longueur du muret. Couvrez-le de gravier. Veillez à ce que votre tuyau soit un peu incliné de sorte que l’eau se déverse convenablement à l’extérieur.

Posez la seconde rangée de pierres en quinconce en les reculant de 1 cm par rapport au premier rang. Une fois le second rang terminé, ajoutez du gravier derrière le muret. Procédez de la même façon pour les autres rangs. Toutefois, plutôt que de mettre du gravier derrière la dernière rangée de pierres, vous ajouterez de la terre, sans quoi vous ne pourrez y faire pousser ni plantes ni gazon.

Si vous désirez poser des pierres de couronnement, il est possible de les fixer avec du mortier.

Remplissez les interstices de gravier fin ou de terre de jardin si vous souhaitez y planter des végétaux. Si vous désirez faciliter la tonte de votre pelouse à proximité du muret, posez une bordure de pavés autobloquants devant la première rangée de pierres ou déposez-y une couche épaisse de gravier.

Bon à savoir: le pavé autobloquant convient parfaitement pour ériger un mur de soutènement car il ne nécessite pas l’emploi de mortier.

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Ce dossier a initialement été publié dans notre guide pratique de l'aménagement extérieur. Pour consulter la liste des guides que vous pouvez vous procurer, consultez notre boutique en ligne.