Comment choisir une chaise de bureau

La chaise est l’un des éléments les plus importants du mobilier de bureau. « Elle est en contact constant avec le corps et influence directement le travail en position assise, résume Véronique Goyette, ergonome certifiée et responsable de produits à Entrac, une firme spécialisée en ergonomie au travail. Une bonne chaise de bureau supporte à la fois la colonne vertébrale, les avant-bras, les fesses et les cuisses. »

Ces points de contact sont autant d’endroits où des inconforts de nature variable peuvent se manifester. Les maux de dos, comme les lombalgies, sont de loin les douleurs physiques les plus fréquentes.

« Une bonne chaise de bureau permet de mieux répartir ces pressions », explique Patrick Vincent, kinésiologue, ergonome certifié et président de Vincent Ergonomie. De manière générale, plus une chaise de travail possède de réglages, plus elle est susceptible de vous convenir.

Les télétravailleurs devraient s’attendre à payer entre 600 et 800 $ pour une chaise de bureau, selon Véronique Goyette. Il est néanmoins possible de vous en sortir à un coût moindre pour un usage occasionnel, par exemple pour vous occuper de votre comptabilité durant la fin de semaine. « Au-delà de 1 500 $, vous paierez surtout pour une image, une chaise de PDG qui n'apporte pas de valeur ajoutée », met en garde l'ergonome.

L’idéal ergonomique

Dans une bonne chaise de bureau, votre dos est appuyé par un support lombaire et un dossier. Les coudes, avant-bras et poignets sont quant à eux supportés par des appuie-bras. Vos jambes, elles, forment un angle de 90 degrés, de manière à ce que vos pieds soient à plat sur le plancher.

Pour atteindre cet idéal, votre chaise doit posséder plusieurs possibilités de réglages, dont certains sont essentiels. Dans cette catégorie, mentionnons la hauteur du siège, qu’on appelle aussi l’assise. « C’est la base », indique Véronique Goyette. Vient ensuite le dossier, dont l’inclinaison et la hauteur sont réglables. « Vous voulez que le dossier soit indépendant de l’assise », précise la spécialiste. Le dossier doit idéalement posséder un support lombaire réglable lui aussi.

Une chaise de bureau ergonomique est bien sûr dotée d’appuie-bras. Recherchez des modèles dont cet élément est au moins variable en hauteur et en largeur. Mieux encore : sur certains modèles, les appuie-bras sont aussi pivotants et coulissants vers l’avant ou l’arrière, ce qui permet de les rapprocher du corps et les empêche de cogner sur le rebord du poste lorsque vous vous avancez pour utiliser le clavier de votre ordinateur.

Que le siège soit coulissant vers l’avant ou l’arrière est plutôt secondaire. En revanche, les personnes plus menues gagnent à chercher une assise étroite, au risque sinon de « flotter » dans leur chaise. Le contraire est aussi vrai : les gens charpentés ont tout intérêt à se tourner vers une assise large pour ne pas s’y sentir coincés.

Notez que certains compromis sont parfois nécessaires; c’est, par exemple, le cas lorsque votre plan de travail est trop haut. Il vous faudra alors augmenter la hauteur du siège de votre chaise et vous procurer un repose-pied afin de compenser la différence de hauteur.

Qu’en est-il de la chaise de jeu ?

Elles attirent l’œil avec leur style un brin futuriste. Les chaises de joueurs de jeux vidéo ne sont pourtant pas faites pour travailler devant un ordinateur pendant de longues heures. « Elles sont équipées d’un appuie-tête et de renforts latéraux, des caractéristiques fort utiles lorsqu’on circule sur la route en automobile, mais superflues pour le travail de bureau », analyse Patrick Vincent.

Pire encore, ces fauteuils sont souvent dépourvus des réglages de base que vous devriez trouver sur une chaise de bureau, notamment en ce qui a trait au support lombaire et aux appuie-bras. « Ce sont des produits très tape-à-l’œil, avec de beaux matériaux et une multitude d’options, mais qui ne sont pas ergonomiques », confirme Véronique Goyette, qui les déconseille.

Le discours est semblable concernant les bancs de travail pour genoux, les postes de travail assis-debout et les ballons d’exercice, qui ont néanmoins le mérite de vous forcer à vous activer. « Même la meilleure chaise du monde ne vous exempte pas de vous lever périodiquement pour bouger et marcher, rappelle Isabelle Gagné, ergonome certifiée, associée et chef de pratique à Intergo. Cela fait partie d’une bonne routine de travail. »

Misez sur la durabilité

La qualité d’une chaise de bureau se constate dans de menus détails. Un produit d’entrée de gamme à moins de 300 $ a une structure faite de métaux minces, des composants en plastique fragile et des ressorts de qualité médiocre qui peuvent rendre la position assise plus inconfortable. En outre, leur rembourrure résiste moins bien au passage du temps – elle se compactera plus vite –, et les mécanismes de réglage offrent moins de degrés de liberté.

A contrario, une chaise de bureau de bonne facture est conçue pour durer longtemps, à un tel point qu’il est possible de ne jamais la remplacer, surtout si vous êtes seul, ou presque, à l’utiliser. « Les 200 à 300 $ supplémentaires que vous sortez de votre poche à l’achat pour un produit de qualité supérieure font toute la différence à long terme », estime Véronique Goyette, qui y voit un investissement dans la santé personnelle.

Ces produits sont également dotés de garanties généreuses pouvant s’échelonner jusqu’à 12 ans. Le coût de la main-d’œuvre en cas de réparation est même souvent couvert. « Pas surprenant, rétorque l’ergonome. Ce sont des produits qui se brisent rarement. »

Où et comment magasiner?

Bien que la plupart des grands fabricants soient étasuniens, il est possible de vous procurer des marques d’ici, comme Artopex, Groupe Lacasse, Rouillard ou Teknion. Du côté du Canada, on trouve aussi ergoCentric et Global, deux marques établies en Ontario.

Pour acheter une chaise de bureau, vous pouvez passer par des magasins à grande surface, comme Bureau en gros, Structube ou Walmart. L’autre option est de frapper à la porte d’enseignes plus spécialisées, telles Ugoburo et AFG Ergo, où la qualité des produits et des conseils est généralement meilleure qu’ailleurs. Il n’est toutefois pas recommandé d’acheter une chaise de bureau sur Internet. « Il faut prendre le temps de l’essayer, comme vous le feriez avec un matelas », insiste Isabelle Gagné.

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