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Comment prévenir l’étouffement chez les jeunes enfants

Par Marie-Ève Martel
Comment prévenir l’étouffement chez les jeunes enfants Onjira Leibe/Shutterstock.com

L’engouement des parents pour l’alimentation autonome serait-il à l’origine de l’accroissement du nombre d’enfants admis à l’hôpital à la suite d’un étouffement ? Surveillez bien votre petit quand il mange, conseillent les spécialistes, et sachez quoi faire s’il s’étouffe en avalant de travers.

« Une méconnaissance des risques que posent certains aliments et l’engouement des parents pour l’alimentation autonome chez l’enfant pourraient expliquer une augmentation du nombre d’enfants admis à l’hôpital à la suite d’un épisode d’étouffement causé par l’aspiration d’un aliment », indique une étude réalisée par une équipe de l’Université Laval et du Centre de recherche du CHU de Québec – Université Laval et publiée récemment dans le Canadian Journal of Respiratory, Critical Care, and Sleep Medicine.

Les chercheurs ont étudié tous les cas d’enfants mineurs admis à leur hôpital à la suite d’un étouffement, sur une période de plus de 14 ans.

Près de trois fois sur quatre (73 %), ont-ils constaté, un morceau d’aliment était en cause. Plus précisément, il s’agissait « de carottes (20 %), de noix et de graines (19 %), d’arachides (10 %), de maïs soufflé (8 %), ou encore de fruits fermes ou de légumes autres que les carottes (6 %). Les autres cas étaient principalement attribuables à des jouets (8 %) ou à des objets variés (17 %) », indique l’étude.

Les étouffements ont parfois une fin funeste : selon des statistiques du CHU Sainte-Justine, 95 % des décès par étouffement ont lieu à la maison. L’étude indique que lors d’un épisode d’étouffement infantile, « dans 41 % des cas, il a fallu qu’un témoin de la scène, souvent un parent, intervienne pour aider l’enfant à libérer ses voies respiratoires ».

Seriez-vous prêt à réagir ?

Prévenir l’étouffement d’un enfant

Comme la majorité des étouffements sont attribuables à des aliments, l’Hôpital de Montréal pour enfants recommande de surveiller les tout-petits à l’heure des repas, en s’assurant qu’ils sont bien assis lorsqu’ils mangent.

« Les enfants de moins de quatre ans ne devraient pas manger d’aliments durs et ronds. Les parents devraient râper ou couper en petits morceaux les aliments comme les carottes, les raisins et les [saucisses à] hotdogs, et ne pas donner de bonbons durs, de maïs soufflé et d’arachides tant que leurs enfants ne sont pas plus âgés », suggère-t-on également.

Par ailleurs, les petits objets susceptibles d’être avalés, comme les boutons, les billes, les piles ou les petites pièces de jeu, devraient être rangés et gardés hors de la portée des très jeunes enfants.

Selon la Société canadienne de pédiatrie, si l’objet passe aisément à travers un rouleau de papier hygiénique vide, il présente un risque d’étouffement pour un enfant.

L’Institut national de santé publique (INPSQ) propose aussi d’éviter de laisser des sacs de plastique ou des ballons de baudruche, gonflés ou non, à la portée des enfants qui pourraient suffoquer en les portant à leur bouche.

Étouffement d’un enfant : comment réagir ?

L’INSPQ indique que si votre enfant tousse ou qu’il a une respiration sifflante, il n’y a pas lieu d’intervenir immédiatement, puisqu’il essaie de déloger lui-même ce qu’il a avalé de travers.

Votre enfant semble avoir du mal à respirer ? Il n’arrive plus à produire de sons ou a une faible toux ? Il blêmit, et sa peau devient bleuâtre ? Il manque d’air. Si vous n’en êtes pas certain, communiquez avec le 811. Si le service tarde à répondre, faites plutôt le 911.

Dans tous les cas, pas de panique : demeurer calme vous aidera à intervenir plus rapidement et avec assurance.

Communiquez avec le 911 ou demandez à quelqu’un qui se trouve avec vous de le faire.

Si l’enfant pleure, c’est qu’il arrive à respirer. Dans ce cas, il vaut mieux ne pas lui taper dans le dos ou lui comprimer le thorax. Vous devez aussi éviter ces manœuvres si l’enfant cesse de respirer pour une autre raison qu’un étouffement.

Que faire si un nourrisson s’étouffe

Placez votre bébé à plat ventre sur votre avant-bras, en utilisant votre cuisse ou vos genoux pour le soutenir, indique le Manuel Merck. « Diriger la tête du nourrisson vers le bas et plus bas que le corps », ajoute-t-on. Puis, tapez dans son dos avec le talon de votre main entre ses omoplates pour tenter de déloger le corps étranger.

Vous pouvez également effectuer des compressions thoraciques avec l’index et le majeur, en plaçant l’enfant dans la même position, mais sur le dos plutôt que sur le ventre, en tenant sa tête dans votre main. Rappelez-vous que sa tête doit être plus basse que le reste de son corps.

Alternez les deux mouvements jusqu’à ce que vous voyiez l’objet sortir.

Que faire si un enfant d’un an ou plus s’étouffe

Agenouillez-vous derrière lui et penchez-le vers l’avant. Donnez cinq tapes fermes entre ses omoplates pour tenter de déloger le corps étranger.

Si cela ne fonctionne pas, recourez à une manœuvre similaire à celle de Heimlich en effectuant de fortes poussées sur son ventre avec votre poing. Le mouvement doit être fait vers l’intérieur de l’abdomen, au-dessus du nombril, orienté vers le haut, en forme de « J ».

Répétez et alternez ces manœuvres jusqu’à ce que l’enfant parvienne à respirer ou qu’il émette un son.

L’INSPQ demande à ce que l’enfant soit vu rapidement à l’urgence après l’épisode d’étouffement pour éviter toute complication.

Mieux vaut prévenir que guérir

Si vous souhaitez être prêt au cas où une telle éventualité se présenterait, il vous est aussi possible de suivre une formation en premiers soins et en réanimation cardiorespiratoire.

De tels cours sont notamment offerts par la Fondation des maladies du cœur et de l’AVC, par Ambulance Saint-Jean et par la Croix-Rouge.

D’autres organisations, de même que certaines municipalités, offrent également ce type de formation sur une base ponctuelle.

 

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