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Comment bien choisir vos plantes vivaces

Par Caroline Bertrand
Comment bien choisir vos plantes vivaces Catherine Anne Thomas, Flower_Garden, Albina_Sol, Yulia YasPe/Shutterstock.com

Pour embellir votre cour avec facilité, tout en donnant un coup de pouce à la biodiversité, vous pouvez compter sur les plantes vivaces. Suivez le guide pour bien les sélectionner en fonction de votre environnement.

En renaissant année après année, les plantes vivaces vous offrent splendeur, biodiversité… et facilité d’entretien. Pour la cour comme pour le balcon, vous avez l’embarras du choix : les vivaces existent par centaines de variétés, aux fleurs et aux feuillages se déclinant en d’innombrables nuances.

Or, bien qu’elles résistent toutes au gel, les vivaces ont des besoins différents les unes des autres. Afin qu’elles s’épanouissent pleinement, il importe donc que vous les choisissiez sciemment, en tenant compte avant tout de l’environnement que vous êtes en mesure de leur offrir : espace, zone de rusticité, type de sol, ensoleillement, espèces les avoisinant, etc.

Voici un guide de base afin de vous aider à élire les meilleures vivaces pour enjoliver votre aménagement extérieur. 

Quelle est la différence entre une plante vivace et une plante annuelle?

Les plantes vivaces résistent aux rudes hivers québécois, et nombre d’entre elles tolèrent les épisodes de sécheresse l’été. Elles renaissent ainsi chaque année et répètent leur cycle de croissance, de floraison et de fructification, contrairement aux plantes annuelles, qui ne durent qu’un été, ne résistant pas aux rigueurs hivernales.

Si certaines vivaces vivent seulement de 2 à 4 ans, d’autres vivent jusqu’à 20 ans. Parmi les vivaces de courte durée figurent notamment les gaillardes, les heuchères, l’impatiente du Cap et certains œillets. À l’inverse, barbe de bouc, hémérocalles, rhubarbe et pivoines, entre autres, comptent parmi les vivaces de longue durée.

Fleurs rouges, jaunes, mauves... et arbustes vivaces

Les vivaces se répartissent en plusieurs catégories, mais vous trouverez notamment des ligneuses (arbres, arbustes et arbrisseaux) ainsi que des herbacées, qui se caractérisent par leurs tiges vertes et souples. Le squelette de ces dernières fane à l’arrivée du froid, mais leurs racines, bulbes ou tubercules survivent et germeront de nouveau le printemps venu.

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- Les échinacées attirent les insectes pollinisateurs dans le jardin. 

Une platebande qui favorise la biodiversité

En optant pour des vivaces nectarifères (dont les fleurs produisent du nectar, comme l’échinacée), vous contribuez à faire de vos assortiments floraux une oasis à abeilles, papillons et autres insectes pollinisateurs. Pensez également aux vivaces indigènes qui sont les hôtes d’espèces fauniques particulières, comme l’asclépiade, unique source de nourriture de la chenille du monarque, ou celles qui produisent des graines dont se nourrissent les oiseaux.   

« Ouvrir son jardin au monde des vivaces, c’est l’ouvrir à ces relations écologiques, fait valoir Emile Forest, cofondateur et architecte paysagiste à Nouveaux Voisins. Nos jardins peuvent devenir des garde-manger, des abris et des lieux de repos pour la faune qui nous entoure. »

À lire aussi : Le monarque a besoin de vous pour survivre

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- Les gaillardes fleurissent l’été et l’automne. 

Quelles sont les vivaces qui fleurissent de mai à octobre ?   

Certaines vivaces fleurissent au printemps, d’autres à l’été ou à l’automne. D’une espèce à l’autre, la floraison oscille entre deux semaines et quatre mois environ – rares sont les plantes qui fleurissent du printemps à l’automne. Parmi les vivaces à floraison longue, citons les gaillardes, les coréopsis, les achillées, les hellébores, les cœurs saignants et certaines hémérocalles.

Si vous désirez contempler un jardin coloré de mai à octobre, misez sur des variétés dont les fleurs éclosent à divers moments. Par exemple, pivoines, myosotis et phlox rampants fleurissent au printemps, tandis qu’échinacées, géraniums vivaces et campanules s’épanouissent l’été. Enfin, anémones du Japon, asters et sedums teintent la cour à la fin de l’été et au début de l’automne.

Vous pouvez également cultiver certaines vivaces pour leur luxuriant feuillage aux diverses nuances, qui conserve sa superbe jusqu’à l’automne – pensons aux hostas, aux astilboïdes et aux ligulaires –, ou encore pour leurs jolis fruits, utiles de surcroît pour la faune qui peuple votre milieu.

À l’automne, laissez les inflorescences séchées sur vos plantes afin de jouir d’un attrayant parterre tout en rendant service à la faune, les oiseaux, par exemple, s’en servant pour construire leur nid.

Questions à vous poser avant de choisir vos vivaces

Avant de sélectionner vos vivaces de prédilection, évaluez d’abord les conditions dans lesquelles vous les cultiverez. Lisez attentivement les fiches informatives des plantes avant de vous les procurer afin de cerner leurs besoins ou informez-vous auprès des spécialistes en jardinerie.

De quel espace disposez-vous?

Emile Forest vous invite à déterminer l’espace de votre terrain dénué d’aménagement que vous réservez aux activités extérieures et aux déplacements ainsi que celui que vous destinez aux plantes. N’hésitez pas à enrichir de vivaces tout recoin de votre terrain.

La nature autour de vous constitue aux yeux de l’architecte paysagiste une formidable source d’inspiration pour vos aménagements. « S’il y a une canopée ou une humidité ambiante, votre environnement s’apparente à une forêt, donne-t-il en exemple. Dans cette optique, vous pourriez choisir des vivaces indigènes forestières et les traduire en aménagement horticole esthétique et pratique pour vous. Si, au contraire, vous avez une grande façade ensoleillée et un sol sec, vous pouvez vous inspirer de l’imaginaire de la prairie. »

Au moment de planifier votre aménagement de vivaces, assurez-vous de tenir compte de leur taille à maturité afin qu’elles n’obstruent pas les végétaux autour d’elles en croissant. Espacez les plantes qui prendront beaucoup d’expansion.

Quelle est votre zone de rusticité?

Afin d’arrêter votre choix sur les vivaces les mieux adaptées à votre climat, tenez compte de la zone de rusticité de votre région, qui détermine la capacité des végétaux à résister aux rigueurs de l’hiver. Il s’agit d’une cote de 0 à 9 attribuée aux plantes – 0 étant la zone la plus rustique et la plus froide –, accompagnée de la lettre a ou b – b étant une zone légèrement plus chaude que a.

À titre d’exemple, au Québec, la région de Montréal est en zone 6a; à l’opposé, le Nord-du-Québec se situe en zone 0a. Le Saguenay–Lac-Saint-Jean se situe au mitan, en zone 3b. Consultez la carte de la rusticité des plantes de Ressources naturelles Canada.

Dans quel type de sol planterez-vous vos vivaces?

Le sol de votre cour est-il argileux, sableux, calcaire, humifère? Ou mélange-t-il ces caractéristiques? Attardez-vous également au drainage : votre sol draine-t-il bien l’eau ou est-il humide en permanence? Veillez à sélectionner vos plantes en conséquence.

Bien que les vivaces renaissent d’elles-mêmes chaque année, il est possible que vous n’ayez pas planté une espèce à l’endroit idéal et qu’elle semble ne pas s’épanouir pleinement. Dans ce cas, n’hésitez pas à la déterrer et la replanter ailleurs. Afin de mieux répondre aux besoins d’une plante, vous pouvez de surcroît amender le sol en y ajoutant notamment du sable, de la mousse de tourbe ou du compost.

Quel est l’ensoleillement de votre futur aménagement?

L’endroit auquel vous destinez vos vivaces est-il ensoleillé, mi-ombragé ou ombragé? Il s’agit d’un facteur primordial pour bien choisir vos vivaces.

Plein soleil : au moins six heures d’ensoleillement par jour. Faites attention à ne pas installer de plantes nécessitant une pleine exposition trop près d’imposants feuillus qui risqueraient de les assombrir. Exemples : rudbeckies, lavandes, marguerites.

Mi-ombre : de trois à six heures d’ensoleillement par jour. Exemples : astilbes, ancolies, brunneras.

Ombre : moins de trois heures d’ensoleillement par jour. Les hostas, notamment, sont des champions de l’ombre. Exemples : cœur saignant, fougère, muguet commun.

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- Dans votre cour, amusez-vous à créer de splendides massifs de vivaces conjuguant plusieurs variétés. 

Diverses façons de mettre en valeur les vivaces

Massifs

Regroupez une diversité de vivaces afin de créer de splendides massifs. Amusez-vous à marier des végétaux aux coloris, hauteurs, périodes de floraison, textures, formes – droite, retombante, rampante –, parfums et feuillages variés. Réunissez toutefois des plantes aux besoins de luminosité et d’arrosage similaires, histoire d’en faciliter l’entretien.

Dans un souci d’harmonie, placez les plus grandes plantes à l’arrière-plan et les plus petites au devant. Vous pourriez aussi inclure une espèce commune à tous vos massifs.

Couvre-sol

Emile Forest distingue deux types de vivaces pour couvrir le sol. D’abord, celles qui résistent au piétinement (trèfle, écopelouse faite d’un mélange de plantes indigènes, etc.), à travers desquelles il suggère de disséminer des fleurs sauvages, comme la marguerite. Puis, celles qui agrémentent la base d’autres végétaux, citant en exemple la fraise des champs, la violette ou le thym.

D’ailleurs, substituer des vivaces au paillis constitue à son avis une belle façon de multiplier les végétaux au jardin et de favoriser la biodiversité. « Lorsque vous regarderez votre jardin, vous ne verrez que des plantes », se réjouit-il, ajoutant que les couvre-sol indigènes, en déployant leur système racinaire, entravent la voie aux espèces exotiques envahissantes.

Pot plein soleil

Les vivaces se cultivent également en pots, que vous pouvez laisser dehors l’hiver venu en les isolant au moyen notamment de panneaux rigides ou d’une enveloppe de géotextile. « On simule en quelque sorte des racines dans le sol isolé par la neige; le froid pénètre donc moins », explique Emile Forest, qui suggère en pot des bouquets d’échinacées, de menthe américaine ou d’agastache. À l’orée de la saison froide, vous pouvez couper la partie qui n’est plus utile à la plante. Comme cette taille varie d’une espèce à l’autre, renseignez-vous sur la technique appropriée à la vôtre.

Grimpantes

Les vivaces grimpantes, telles que les vignes vierges ou à raisin, qui ne sont toutefois pas indigènes, végétalisent à merveille un mur de briques ou une rampe d’escalier. Emile Forest préfère toutefois à la vigne la clématite de Virginie, qui pousse en forêt québécoise. « Mais elle est plus difficile à apporter en ville, où il fait très chaud », avise-t-il.

Quand planter des vivaces au Québec ?

Plantez préférablement vos vivaces au printemps ou à l’automne, soit les périodes d’éveil des végétaux ou de début de dormance. « Les températures plus clémentes de ces saisons réduisent les risques de choc infligé aux végétaux lors de la plantation », souligne Emile Forest. Cela dit, il est possible de planter vos vivaces l’été, mais sachez que, chaleur oblige, elles requerront davantage de soins.

Dans tous les cas, évitez de les mettre en terre sous un soleil ardent; privilégiez plutôt une journée fraîche et nuageuse. Cette précaution vaut également pour les vivaces en pots, que vous pouvez planter tout au long de la saison de jardinage.

Des plantes vivaces… sans entretien?

S’il est généralement facile d’entretenir des vivaces, certaines requièrent plus d’attention que d’autres. Cela s’applique également au style d’aménagement que vous chérissez.

Si le caractère sauvage d’un aménagement vous émeut, laissez libre cours aux vivaces que vous avez plantées et intervenez au minimum. Si vous préférez les assortiments ordonnés et adorez jardiner, nul doute que vous aurez alors du plaisir à consacrer plus de temps à l’entretien de vos vivaces.

« Idéalement, un aménagement devrait recevoir environ un pouce d’eau par semaine », estime Emile Forest. Gardez toutefois en tête que les besoins en eau des plantes varient également en fonction de la saison et de leur stade de croissance.

Pour un entretien minimal, il vous recommande simplement de rensemencer au besoin les zones de votre cour qui se seraient dégarnies au fil du temps.

Quand tailler les plantes vivaces?

Au printemps, l’architecte paysagiste suggère de faucher vos herbacées à environ un pied du sol. Déchiquetez ensuite ces résidus végétaux et épandez-les dans vos platebandes. « Vous aurez un jardin autosuffisant qui va se transformer avec le temps, illustre-t-il. Et si des plantes prennent trop de place, divisez-les et offrez-en à vos voisins! »

L’automne venu, vous n’avez généralement pas à tailler le feuillage et les tiges florales des vivaces, puisque ces parties retiennent la neige, un formidable isolant contre les rigueurs hivernales. « Plus la neige se fait rare, plus le froid attaque les racines », précise Emile Forest.

Vous ferez de surcroît le bonheur des oiseaux, qui pourront se sustenter de fruits et de graines jusqu’à l’automne, ainsi que des nombreux insectes bénéfiques au jardin, qui pourront s’abriter durant la saison froide. Par ailleurs, les feuilles et les tiges enrichiront le sol en se décomposant.

Éliminez toutefois les vivaces infestées (maladies fongiques, insectes nuisibles, etc.) et mettez-les aux rebuts plutôt qu’au compostage municipal afin d’éviter toute contamination ultérieure.

Quand diviser les plantes vivaces ?

La division des vivaces, qui consiste à les déterrer pour les scinder, sert à les revitaliser au fil des années ou à en réduire l’expansion si elles étouffent leurs voisines. Si vos vivaces fleurissent au printemps, divisez-les à l’automne. Inversement, si elles fleurissent à partir de la mi-juin, divisez-les au printemps. Faites-le à l’ombre ou par journée nuageuse. Consultez notamment le site web du Jardin botanique de Montréal pour savoir comment diviser les vivaces.

Si vous le faites l’été, Emile Forest appelle à la vigilance. « Comme pour les plantations estivales, si après la division, il y a une grosse canicule, les racines pourraient s’assécher, prévient-il. Il faut en prendre vraiment soin et leur donner ce dont elles ont besoin parce que les risques de mortalité sont plus élevés. »

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