Les sites Automatix et Unhaggle vous permettent d’obtenir des soumissions de concessionnaires pour un véhicule neuf, alors que CarCostCanada vous donne accès au prix coûtant d’un véhicule, c’est-à-dire le prix payé par un concessionnaire pour acquérir le véhicule auprès du constructeur avant de vous le revendre.
Dans le cadre d’une enquête, nous avons comparé les prix obtenus pour trois véhicules en magasinant en personne chez les concessionnaires, en faisant affaire avec un courtier auto et en demandant des soumissions par l’entremise d’Automatix et d’Unhaggle. Notre constat : les sites nous ont permis d’obtenir les meilleurs prix, de 3 à 10 % sous le prix de détail recommandé par le fabricant.
Quant à CarCostCanada, qui donne accès au prix coûtant d’un véhicule (Unhaggle et l’APA offrent aussi ce service), il est utile à consulter quand on prévoit aller négocier soi-même chez le concessionnaire. Selon CarCostCanada et Unhaggle, le prix de vente d’une auto devrait se situer de 3 à 7 % au-dessus du prix coûtant.
Réactions vives des vendeurs
Le 19 mai dernier, j’ai eu l’occasion de discuter de notre enquête avec Gérald Fillion à RDI Économie. L’entrevue a été relayée sur notre page Facebook et sur celle de RDI Économie. Les réactions des vendeurs d’autos ont été vives, c’est le moins qu’on puisse dire!
Les vendeurs dénoncent ces nouveaux intermédiaires que sont Automatix et Unhaggle car ils créent une pression à la baisse sur les prix, réduisant ainsi leurs commissions sur les ventes. Ils critiquent aussi le fait qu’un consommateur pourrait aller essayer un véhicule chez un concessionnaire, pour l’acheter ensuite d’un concurrent par l’entremise d’un site, leur faisant ainsi perdre du temps… et des ventes.
Pour sa part, Alain Tanguay, directeur du développement chez Automatix, s’étonne des réactions des vendeurs. Selon lui, chez neuf concessionnaires sur 10, la transaction réalisée par l’entremise d’Automatix passe par un vendeur qui devrait toucher une commission. Dans les autres cas, la transaction se conclut directement avec le directeur commercial; aucun vendeur ne touche alors de commission.
Mentionnons que si des concessionnaires peuvent offrir des véhicules à prix réduit par l’entremise d’Automatix et d’Unhaggle, c’est qu’ils ont plusieurs autres façons de générer des revenus : garanties prolongées, assurances, équipements supplémentaires, financement, entretien, etc.
Comme Airbnb et Uber
Automatix et Unhaggle me font un peu penser à Airbnb et Uber, qui sont venus bousculer des industries en place, les forçant à se repositionner et à se dynamiser. Par exemple, Uber a poussé l’industrie du taxi à se moderniser, à offrir des applications pour téléphones intelligents, à accepter les paiements électroniques, à rehausser ses standards de propreté et de qualité du service.
L’industrie automobile devra sans doute à son tour se remettre en question. Tesla, qui a une politique de prix fixes non négociables, pourrait-il inspirer ses concurrents? Les vendeurs pourraient-ils avoir un salaire de base convenable, sans commission, jouant ainsi d’abord et avant tout un rôle de conseillers? Les consommateurs devraient-ils payer pour essayer un véhicule?
À suivre, donc!
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